Singapour s’attaque aux délits de blanchiment crypto

Singapour, hub crypto asiatique, frappe fort. En juillet 2025, neuf institutions financières, dont UBS et Citigroup, écopent de 21,5 millions d’euros d’amendes pour un véritable scandale de blanchiment de 2,2 milliards d’euros impliquant des cryptos.

La Monetary Authority of Singapore (MAS) resserre donc l’étau réglementaire. Ce tour de vis signe-t-il un virage sécuritaire ?

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Emmanuel Roux Editor Emmanuel Roux Dernière mise à jour 3 mins read
Singapour s’attaque aux délits de blanchiment crypto

Pour Résumer

  • Singapour inflige 21,5 millions d’euros d’amendes pour blanchiment crypto.
  • La MAS durcit la régulation pour protéger son hub financier.
  • L’innovation crypto reste encouragée, mais sous haute surveillance. .

Un scandale à 2,2 milliards d’euros secoue Singapour

En août 2023, Singapour découvrait un scandale retentissant : 2,2 milliards d’euros d’actifs, incluant cryptos, immobilier de luxe et liquidités, liés à des activités criminelles. Le gang Fujian, qui est composé de dix individus, blanchissait des fonds issus d’escroqueries et de jeux illégaux via des comptes bancaires locaux.

Ces établissements n’ont pas détecté les signaux d’alerte, laissant des fonds douteux transiter. Effectivement, 27,45 millions de dollars singapouriens (21,5 millions d’euros) d’amendes ont été infligés.

Les coupables, condamnés à des peines de 13 à 17 mois de prison, ont été expulsés après leur sentence.  Ce scandale, impliquant des cryptos comme Bitcoin et USDT, met en lumière la vulnérabilité des hubs financiers face au blanchiment.

La MAS muscle sa régulation crypto

Singapour ne plaisante vraiment plus. En juin 2025, la MAS a exigé que les entreprises crypto sans licence DTSP cessent totalement de servir des clients étrangers d’ici le 30 juin, sous peine de 250 000 SGD d’amende ou trois ans de prison.

D’ailleurs, la loi de 2024 sur les services de paiement (PS Act) impose des audits stricts contre le blanchiment (LCB-FT). Les exchanges doivent désormais fournir des rapports de conformité sous neuf mois.

Cette rigueur n’est pas nouvelle. Déjà en 2023, une saisie de 735 millions d’euros avait ciblé des cryptos et actifs liés à des fraudes. Par ailleurs, des propositions choc, comme des châtiments corporels pour les escrocs crypto, ont émergé en mars 2025, bien que non adoptées.

Bitcoin et BBVA

Ces mesures visent à protéger les 24,4 % de Singapouriens adoptant les cryptos. Mais d’un autre côté elles risquent de freiner les petites entreprises crypto, qui seraient incapables de supporter les coûts de conformité.

Perspectives : un équilibre entre sécurité et innovation ?

Singapour reste un pionnier crypto, avec plus de 1 000 entreprises du secteur en 2024.

Mais le durcissement réglementaire pourrait refroidir les acteurs non licenciés. Les exchanges comme Binance, qui a fermé sa branche locale en 2022, illustrent les défis.

Mais cela dit, le marché crypto reste dynamique malgré tout. Et les stablecoins, comme USDT, dominent les transactions, représentant 76 % des paiements crypto en 2025.

Les investisseurs doivent vraiment essayer de privilégier des plateformes conformes et diversifier, par exemple via Solaxy (45 millions d’euros levés) ou Avalanche (240 milliards d’euros en tokenisation).

La vigilance est de mise : les liquidations de février 2025, à 2 milliards d’euros, rappellent la volatilité. Singapour veut protéger son statut de hub tout en traquant les dérives. Un pari risqué, mais nécessaire.


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