
Pour Résumer
- Talence enregistre seulement 2 transactions crypto par commerce mensuellement.
- Frais élevés et méconnaissance freinent l’adoption par les habitants.
- L’initiative révèle les défis du paiement crypto dans le commerce local.
Une ambition audacieuse mais mal accueillie
En juin 2024, Talence, commune de 44 000 habitants près de Bordeaux, lançait un projet pionnier : permettre à ses commerçants d’accepter les cryptos via Lyzi. Par ailleurs, 30 boutiques, dont la boucherie Ferrand, ont adopté des terminaux QR code pour Bitcoin et Ethereum. L’objectif ? Attirer une clientèle jeune et internationale, avec 12 % des Français détenant des cryptos, selon ADAN.
Effectivement, le maire Emmanuel Sallaberry vantait une avancée Web3. Mais un an plus tard, le bilan est morose : seulement 2 transactions crypto par commerce et par mois, d’après un rapport de Cœur de Talence. D’ailleurs, la boucherie Ferrand, pourtant médiatisée, n’a enregistré que 15 paiements en Bitcoin depuis juillet 2024. Les habitants, peu familiers, préfèrent carte et espèces, jugées plus simples.
Des freins techniques et culturels
Les obstacles sont multiples. Effectivement, les frais de transaction, entre 1 et 3 % via Lyzi, rebutent les clients, surtout pour des achats modestes comme une baguette. Par ailleurs, la solution, limitée à des wallets comme Binance, complique l’expérience pour les novices. Selon une étude KPMG, 48 % des Français citent la méconnaissance comme principal frein à l’adoption crypto.
D’ailleurs, des commerçants rapportent des bugs fréquents : transactions échouées ou délais de conversion en euros dépassant 24 heures. Un restaurateur talençais a même abandonné le système après trois échecs de paiement. La complexité du KYC et la peur des arnaques, amplifiées par des scandales comme FTX, n’arrangent rien. Talence, malgré son ambition, peine à démocratiser la crypto au quotidien.
Un échec riche en leçons pour la France
Cet échec n’est pas isolé. Effectivement, des initiatives similaires, comme à Beaugrenelle à Paris, enregistrent aussi des volumes faibles : 0,5 % des paiements via crypto. Par ailleurs, le cadre MiCA, bien que sécurisant, impose des contraintes lourdes aux fintechs comme Lyzi, freinant l’innovation.
D’ailleurs, Talence révèle un défi majeur : éduquer le public. Contrairement à la Côte d’Azur, où ETHCC8 dope l’adoption, Talence manque d’événements pour sensibiliser. Les commerçants, mal formés, peinent à expliquer le système aux clients.
Cependant, l’expérience n’est pas vaine : elle montre que simplicité et incitations, comme des frais nuls, sont cruciales pour réussir. Talence pourrait inspirer une seconde vague, plus aboutie, de paiements crypto en France.
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