Pour Résumer
- L’Amérique latine réforme ses lois crypto, mêlant adoption et régulation stricte.
- Le Salvador et le Brésil mènent la charge, attirant investisseurs et entreprises.
- Ces changements pourraient faire croître le marché, mais des risques persistent.
Le Salvador et le Brésil en tête de l’adoption
Le Salvador reste le pionnier de l’adoption crypto en Amérique latine. Depuis 2021, le Bitcoin est monnaie légale, avec 12 % des transactions commerciales réalisées en BTC en 2024. Ainsi, le pays a progressivement renforcé sa législation au point d’intégrer les stablecoins (et USDT inclus), qui constituent 9 % des paiements numériques.
Le Brésil, de son côté, est donc bien avancé, ayant introduit en 2024 un cadre réglementaire pour les exchanges, imposant des licenses pour l’activité, qui attire 14 nouvelles plateformes, passant le volume d’échanges à 7,2 milliards d’euros par mois, tandis que le real numérique, un CBDC testé depuis juin 2024, pourrait bien s’avérer compatible avec les cryptos, éveillant plus encore l’innovation.
C’est certes encore soumise à des enjeux, comme au Brésil où les 15 % de taxes sur les gains crypto, entre autres, rebutent les investisseurs, mais la région est dorénavant pour beaucoup, là où il faut investir, à en témoigner les 1,2 milliard $ investis dans les startups crypto en 2024.
Des régulations strictes pour contrer les abus
La montée des fraudes crypto pousse les régulateurs à agir. En Argentine, où l’inflation atteint 276 % en 2024, les cryptos servent de refuge. Mais des escroqueries, comme une fraude de 2,8 millions $ à Buenos Aires, ont conduit à des lois plus strictes. Désormais, les plateformes doivent déclarer les transactions supérieures à 10 000 $.
Au Mexique, la loi FinTech de 2024 impose des audits réguliers aux exchanges, réduisant beaucoup les risques de blanchiment. Ces mesures ont divisé le volume d’échange illicite par deux, passant à 450 millions $ en 2024. En revanche, elles compliquent pas mal l’accès pour les petits investisseurs, limitant l’adoption massive.
D’ailleurs, la Colombie suit la tendance avec un projet de licence obligatoire d’ici 2026. Ce cadre vise à protéger les utilisateurs, mais pourrait vraiment freiner les startups locales, qui représentent 8 % du PIB crypto régional.
Quels impacts pour le marché crypto ?
Ces régulations redessinent le paysage crypto latino-américain. Tout d’abord, elles renforcent la confiance des investisseurs institutionnels. En 2025, le marché crypto régional pourrait atteindre 180 milliards d’euros de capitalisation, soit une hausse de 35 % par rapport à 2024.
Cependant, des lois trop strictes risquent d’étouffer l’innovation. Au Pérou, par exemple, une taxe de 20 % sur les transactions crypto a bien réduit le volume d’échange de 12 % en six mois. En revanche, des cadres équilibrés, comme au Salvador par exemple, favorisent l’adoption, avec 1,8 million de portefeuilles crypto qui sont actifs.
Enfin, la question de l’arrivée des CBDC pourrait également entrer en concurrence avec les cryptos décentralisées. En cas de succès du real numérique, d’autres tokens comme l’USDT pourraient devoir partager le marché avec lui. Pour l’heure, mais l’enthousiasme reste bien présent, alimenté par une population jeune et connectée.
En synthèse, l’Amérique latine oscille entre exigences de contrôle et ouverture. Si ces régulations sont bien pensées, elles pourraient permettre à la région de devenir un hub crypto mondial. Pour le reste de l’année, l’enjeu sera de trouver des régulations au juste dosage pour un équilibre entre innovation et sécurité.
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