
Pour Résumer
- La Russie planifie des fonds crypto pour investisseurs qualifiés d’ici 2026.
- Ces fonds offriront une exposition indirecte via des dérivés et actifs numériques.
- La Banque centrale reste ferme contre la détention directe de cryptos.
Un tournant prudent pour la crypto en Russie
La Russie a, depuis plusieurs années, pris une posture qui est relativement conservatrice à l’égard des crypto. Les raisons du faible développement des crypto y sont multiples, notamment la volatilité et les risques de fraudes qui y sont associés. Mais la donne semble changer.
Fin 2025, la Banque centrale de la Russie a donné son feu vert pour l’introduction de produits financiers liés à cette classe d’actifs pour des investisseurs qualifiés – ces derniers sont définis comme tous ceux ayant plus de 100 millions de roubles (1,15 million de dollars) en actifs ou ayant un revenu annuel supérieur à 50 millions de roubles.
D’ailleurs, cela intervient dans un contexte de forte demande. Les flux des crypto en Russie ont en effet augmenté de 51% au premier trimestre 2025, atteignant 7.300 milliards de roubles (81,5 milliards de dollars). Ce regain d’intérêt va pousser les régulateurs à faire évoluer leur réglementation.
Effectivement, des institutions financières comme T-Bank ont déjà lancé des produits traquant le prix du Bitcoin, sans permettre sa détention directe. Ces « actifs intelligents » séduisent les investisseurs aisés.
Mais alors, pourquoi ce virage ? La Russie cherche à contourner les sanctions occidentales tout en contrôlant l’exposition aux cryptos.
Des fonds crypto sous haute surveillance
La Banque centrale envisage des fonds communs de placement dédiés aux cryptos dès 2026. Ces fonds, réservés aux investisseurs qualifiés, proposeront des dérivés et des actifs numériques, mais jamais de détention directe de Bitcoin ou d’Ethereum. En effet, la régulation reste stricte : les instruments doivent être non livrables, garantissant que les investisseurs n’accèdent qu’aux rendements liés aux cryptos.
Par ailleurs, ce projet nécessite des amendements réglementaires. La Banque centrale travaille avec des acteurs du marché pour définir un cadre légal robuste.
Par exemple, des plateformes comme Atomyze, soutenue par l’État, facilitent déjà des investissements conformes. Ces fonds pourraient gérer une partie des 1 050 milliards de roubles du marché des fonds communs russes.
Cette approche contrôlée vise à limiter les risques tout en canalisant l’engouement pour les cryptos. Mais qu’en est-il des perspectives à long terme ?
Perspectives 2026 : une révolution mesurée ?
Ce projet pourrait véritablement modifier le paysage du secteur financier russe. Avec une capitalisation globale du marché crypto en dépassement des 3 000 milliards de dollars, la Russie souhaite elle aussi sa part du gâteau.
Mais avec prudence. Car la Banque centrale appliquera toujours un interdit sur toute utilisation des crypto, à commencer par leur emploi au paiement d’autres biens que ceux du commerce extérieur. La sanction d’usages non conformes pourrait atteindre des lourdes amendes.
La mise en place en septembre 2025 du rouble numérique devrait interpeller au passage sur le degré de contrôle. Ce qui pourrait séduire là encore la clientèle institutionnelle, en facilitant le travail des fonds crypto, tout en interdisant la spéculation des particuliers. Les produits dérivés crypto-russes avaient déjà généré 16 millions de dollars de volume en quelques semaines en 2024, preuve d’un potentiel.
Finalement, la Russie poursuit sur son bon chemin l’adoption graduelle des crypto. Les investisseurs qualifiés bénéficieront d’un accès inédit mais étroitement encadré. Le succès de ce projet pourrait d’ailleurs inspirer d’autres pays.
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