Vitalik Buterin est-il encore à la tête d’Ethereum ?
Figure emblématique du Web3, Vitalik Buterin semble aujourd’hui relégué au rôle de penseur visionnaire. Derrière l’image, la réalité est plus nuancée : l’écosystème Ethereum ne tourne plus uniquement autour de son créateur. Entre montée des rollups, gouvernance distribuée et influence grandissante de certains validateurs, le réseau évolue, parfois à contre-courant de ses idées initiales.
Vitalik Buterin conserve une aura symbolique, mais son pouvoir décisionnel s’effrite.
Les Layer 2 et la gouvernance communautaire prennent le relais du leadership fondateur.
Ethereum évolue vers un modèle plus collectif, mais pas forcément plus décentralisé.
Le fondateur n’est plus le centre de gravité
Au début, Ethereum portait le visage de Vitalik Buterin. Vision technique, feuille de route, idéologie : tout convergeait vers ce prodige russo-canadien au style professoral.
Mais aujourd’hui, malgré ses contributions continues, son pouvoir exécutif a fondu. Il n’est ni CEO, ni développeur principal, ni chef de projet. La gouvernance se veut horizontale, et Vitalik lui-même l’encourage.
Les mises à jour majeures comme The Merge, Dencun ou les futures évolutions vers la scalabilité sont menées par des collectifs d’ingénieurs, d’équipes de clients et d’acteurs comme les rollups Arbitrum et Optimism, devenus incontournables. Buterin propose, mais il ne dispose plus.
Une gouvernance distribuée, pas toujours limpide
Si la promesse était une gouvernance décentralisée, la réalité est plus ambigüe. De nombreuses décisions passent aujourd’hui par des forums, des GitHub proposals, des DAO techniques ou des validateurs, dont certains concentrent un pouvoir conséquent.
Lido Finance, par exemple, représente plus de 30 % du staking total d’Ethereum. Pas exactement un modèle d’horizontalité.
De plus, la montée en puissance des Layer 2 introduit une nouvelle forme de fragmentation : chaque L2 a ses propres règles, son propre token, et parfois ses propres conflits d’intérêts. Vitalik lui-même a exprimé des inquiétudes sur le risque de recentralisation via ces intermédiaires.
Dans ce contexte, l’influence du fondateur estsurtout idéologique.
Son influence sur le prix d’ETH : un effet de halo
Même affaibli structurellement, le nom de Buterin reste un facteur émotionnel puissant pour les investisseurs. Quand Vitalik tweete, commente ou s’exprime sur une tendance, les marchés réagissent. L’effet est parfois fugace, mais réel.
En novembre 2023, ses propos sur le « rollback » du staking avaient brièvement fait plonger ETH de 3 %. À l’inverse, lorsqu’il évoque un potentiel hard fork pour préserver la décentralisation, certains y voient une volonté de relancer un narratif idéologique, ce qui soutient temporairement le prix.
Mais à présent, le prix de l’ETH obéit désormais à d’autres logiques : taux de staking, activité sur les L2, arrivée d’ETF potentiels ou tension sur le gas. Vitalik n’est plus un catalyseur structurel de valorisation. Il incarne, il rassure, il inspire, mais il ne déclenche plus de cycles haussiers à lui seul comme à la bonne époque, diraient certains.
Une figure toujours centrale… dans l’imaginaire collectif
Vitalik Buterin n’est peut-être plus le chef d’orchestre technique d’Ethereum, mais il reste l’incarnation symbolique du projet. Son visage est celui qui rassure les anciens, intrigue les curieux et crédibilise l’écosystème aux yeux du grand public.
Dans un univers où la confiance se construit souvent sur une image, Vitalik joue encore un rôle fondamental : celui du penseur accessible, du garant moral, du philosophe crypto qui donne du sens à une technologie de plus en plus abstraite.
Il intervient rarement, mais chaque sortie est scrutée, analysée, décortiquée par les holdeurs d’Ethereum. Quand il parle d’éthique, de gouvernance, de long terme, sa voix résonne dans un espace saturé de narratives court-termistes.
Certains y voient un luxe inutile, d’autres une boussole dans la tempête que connaît actuellement l’univers du web3. Mais aucun acteur majeur de l’écosystème Ethereum n’ignore son influence malgré tout.
Journaliste spécialisé dans l’écosystème crypto et Web3, Oriane décrypte l’actualité des marchés, des projets blockchain et des grandes tendances du numérique pour Coinspeaker.
Issu d’une formation en business et passionnée par l’univers décentralisé, elle explore les mutations technologiques, les enjeux économiques et les mouvements sociétaux liés aux cryptomonnaies.
Forte de plusieurs années d’expérience dans la rédaction de contenus web, elle s’est progressivement tournée vers l’univers des actifs numériques, avec un intérêt marqué pour les dynamiques géopolitiques et macroéconomiques qui façonnent ce secteur en constante mutation.
Rédactrice passionnée, son objectif est de décrypter l’actualité du Web3, des blockchains et des marchés numériques pour offrir aux lecteurs des analyses claires, fiables et percutantes
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