Garantex contourne l’interdiction russe des stablecoins

Updated on Juin 21, 2025 at 3:02 pm UTC by · 3 mins read

Le marché crypto ne manque jamais de rebondissements. Malgré une interdiction des stablecoins en Russie et des sanctions internationales, l’exchange Garantex continue de déplacer des millions de dollars en crypto.

Alors que Tether a gelé plus de 28 millions de dollars en USDT, Garantex semble avoir trouvé des parades. Mais comment cet acteur extrêmement controversé défie-t-il les régulateurs ?

Une profonde résilience face aux sanctions

Garantex, est un exchange russe déjà sanctionné par l’OFAC en 2022. Cependant, il est encore loin d’avoir dit son dernier mot. En effet, en mars 2025, une opération des États-Unis, de l’Allemagne et de la Finlande a saisi ses serveurs et gelé la quantité astronomique de plus de 28 millions de dollars en USDT. Pourtant, 15 millions de dollars en BTC, ETH et autres tokens restent actifs sur Ethereum et BNB Chain. Un montant important qui questionne très fortement sur le respect des sanctions.

D’ailleurs, Garantex aurait transféré 2,2 BTC, soit plus de 200 000 dollars, vers TRON et un autre partie vers Grinex, une plateforme soupçonnée d’être son successeur. Selon Lex Fisun, PDG de Global Ledger, TRON est privilégié pour sa rapidité et ses faibles frais.

En parallèle de ça, un stablecoin rouble, A7A5, émis par Old Vector, facilite ces mouvements suspects. Ce token, lié à la plateforme A7 de Promsvyazbank, a traité près de 30 millions de dollars.

Cette facilité de contourner les sanctions juridiques souligne une faille très importante dans l’application de celles-ci. En effet, les blockchains décentralisées comme BNB Chain échappent aux gels d’actifs centralisés, laissant 4 millions de dollars intouchés. Un problème pour les institutions, mais qui rappelle à quel point l’écosystème se veut décentralisé.

Grinex : le successeur de Garantex ?

Suite à la saisie de Garantex, la plateforme a mis la clé sous la porte. Mais, surprise, Grinex a pointé le bout de son nez dans la foulée ! Enregistrée au Kirghizistan en décembre 2024, cette nouvelle venue partage des infrastructures vraiment étranges avec son prédécesseur. D’ailleurs, dès mars 2025, des posts Telegram vantaient Grinex aux ex-clients de Garantex.

Global Ledger confirme d’ailleurs que Garantex a transféré des milliards de tokens A7A5 vers Grinex entre février et mars. Cette manœuvre suggère une continuité stratégique pour échapper aux sanctions.

Par ailleurs, ABCEX, lié au cofondateur de Garantex, Sergey Mendeleev, et Rapira, autre exchange à risque, absorbent également des flux d’utilisateurs.

Garantex aurait donc traité 96 milliards de dollars depuis 2019, dont 70 % liés à des entités sanctionnées post-2022. Ce passif, incluant des liens vraiment suspects avec Conti et Hydra Market, en fait un acteur clé du blanchiment crypto. Cependant, la résilience de Grinex montre que le démantèlement n’a pas stoppé l’écosystème.

Comment se protéger face à ces risques ?

Il est certain que cette affaire met en lumière les défis de la régulation crypto. Ce sujet a toujours été délicat et il se densifie plus le nombre d’acteurs augmente. Voici donc trois conseils pour sécuriser vos actifs et choisir les bonnes plateformes.

Dans un premier temps, essayez d’éviter les exchanges à risque. Pour cela, vérifiez les sanctions sur OFAC ou EU Sanctions List avant d’utiliser une plateforme. Garantex et Grinex y sont d’ailleurs signalés comme risqués.

Pour sécuriser vos actifs, utilisez des wallets sécurisés. Privilégiez des cold wallets comme Ledger afin de limiter l’exposition aux hacks. Car, en 2024, 80 % des vols visaient des hot wallets.

Pour encore plus de précaution, vous pouvez activer la KYT. Des outils comme MistTrack de SlowMist permettent justement de tracer les transactions suspectes en temps réel, réduisant ainsi les risques d’exposition.


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