Tom Lee “le Saylor d’Ethereum” voit Ethereum dépasser Bitcoin à long terme
Ethereum pourrait finir par dépasser Bitcoin en capitalisation, même si l’écart reste colossal aujourd’hui. Tom Lee, qui pilote la stratégie d’accumulation d’Ether chez BitMine, avance une analogie qui fait mouche : comme Wall Street a relégué l’or au second plan après 1971, ETH pourrait devancer le BTC à mesure que les actifs financiers se numérisent.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins lecture
Pour Résumer
La tokenisation, le staking et les flux récurrents renforcent l'utilité de l'ETH.
Le marché se stabilise et l’actif retrouve de la profondeur après la purge du levier.
La suite dépendra de la tokenisation massive, d’un rendement durable et d’une adoption conforme.
Un pari assumé : l’« equity moment » d’Ethereum
L’argument se lit d’abord par l’effet observable. Le récit sur la tokenisation sort des slides pour gagner la salle des marchés, les trésoreries corporate se structurent, les produits d’épargne s’habituent à l’ETH comme composant de portefeuille.
La domination du Bitcoin demeure, pourtant le terrain de jeu d’Ethereum s’élargit là où se créent des flux récurrents. Tom Lee y voit le pendant contemporain du « choc Nixon » : quand l’or a cessé d’être l’ancre, les actions et les produits dérivés ont capté l’imaginaire… et les capitaux.
Ici, le moteur serait la bascule de titres, dépôts et créances vers des rails programmables. Les ordres ne disparaissent pas.
Ils s’automatisent, avec des frais, des revenus, des liquidités qui s’agrègent sur la pile ETH.
L’échafaudage n’a rien d’abstrait. Stablecoins, RWA, paiements B2B et exécution de marché via smart contracts sont autant de cas d’usage qui fertilisent la demande.
L’ETH devient un actif productif à sa manière, entre staking et captures de valeur liées à l’activité du réseau. Ce n’est pas un feu d’artifice.
C’est une somme de petites évidences qui finissent par déplacer l’équilibre.
Ce que dit le marché aujourd’hui
Les sceptiques regardent les chiffres et haussent les épaules. Le BTC capitalise au-dessus de 2 000 milliards quand l’ETH reste sous 500 milliards, et l’ETH a cédé plus de 10% sur trente jours récemment.
Pourtant, les moyennes cachent le travail de fond. Le marché a digéré une vague de liquidations, le funding s’est normalisé, l’open interest se reconstruit sans excès.
Pendant ce temps, la part d’ETH immobilisée par le staking agit comme une ceinture de sécurité et les flux liés à la tokenisation croisent ceux de la DeFi qui redémarre.
On sait où l’histoire se joue en pratique. Si les volumes reviennent sur les paires ETH quand la macro fait des siennes, si les frais on-chain se redressent de façon saine hors pics spéculatifs, si la profondeur s’épaissit sur les carnets majeurs, le marché finit par réviser ses niveaux d’équilibre.
La bascule ne se ferait pas en un jour. Elle s’écrirait en paliers, chaque marche validée par des flux plus stables que les mèches.
Le contre-champ maximaliste
Le débat ne date pas d’hier. Des voix pro-Bitcoin, Samson Mow en tête, répètent que les détenteurs d’ETH finiront par « tourner » leurs gains vers BTC à mesure que l’ETH approche ses sommets, et que la dominance de Bitcoin reprend toujours ses droits.
En miroir, des figures d’Ethereum comme Joseph Lubin déclarent l’inverse : l’ETH pourrait multiplier par 100 à l’ère de la tokenisation et dépasser le BTC comme « base monétaire » du web financier, à horizon qui reste à débattre.
Entre ces pôles, Tom Lee campe une position plus méthodique : l’avantage se gagnera par la construction d’un marché de capitaux programmable, pas par une campagne de slogans.
I am 100% aligned with almost all of what Tom @fundstrat says here.
Yes, Wall Street will stake because they currently pay for their infrastructure and Ethereum will replace much of the many siloed stacks they operate on (e.g. JPMorgam probably operates on several siloed stacks… https://t.co/bW93kkX1gW
Ce contre-champ a son utilité. Il maintient la discipline.
Pour qu’une thèse « flippening » survive au réel, il faut de la tenue de marché, des intégrations grandes tailles, des recettes on-chain non cycliques. La narration seule ne pèse pas bien lourd quand les carnets se vident.
Ce qui ferait basculer la balance
Trois déclencheurs compteraient plus que tout. D’abord, la migration à grande échelle d’actifs financiers vers des formats tokenisés ancrés sur l’écosystème Ethereum, avec des volumes quotidiens qui ne se contentent pas d’une preuve de concept.
Ensuite, la consolidation d’un rendement « de base » pour l’ETH, porté par des usages non spéculatifs, suffisamment robuste pour attirer des bilans d’entreprises et des assureurs sans levier.
Enfin, une interopérabilité maîtrisée avec les systèmes existants, pour que la liquidité de marché n’ait pas à choisir entre conformité et efficacité.
Le chemin n’est pas dénué de risques. Une réglementation mal calibrée peut casser l’élan.
Une congestion prolongée ou un incident d’infrastructure peut entamer la crédibilité.
Malgré tout, si l’empilement d’usages se poursuit et si la demande institutionnelle refuse de se laisser guider par la seule volatilité, l’hypothèse de Tom Lee cesse d’être un manifeste pour devenir une trajectoire plausible. C’est souvent ainsi que les lignes bougent dans la finance : lentement, puis d’un coup.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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