L’AMLA classe la crypto comme menace numéro un en Europe

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L’autorité européenne antiblanchiment (AMLA), désormais opérationnelle, considère la crypto comme la menace la plus sérieuse en matière de blanchiment et terrorisme. Frankfurt s’organise, l’UE se prépare à encadrer massivement les prestataires.

Les cryptos en haut du radar anti blanchiment européen

Depuis le 1er juillet, l’AMLA (Autorité anti-blanchiment européenne), installée à Francfort, s’attaque frontalement aux risques associés aux crypto-actifs.

Bruna Szego, sa présidente, insiste sur la nature particulièrement inquiétante de ces actifs : “anonymes”, rapides et transfrontaliers, ils permettent facilement le blanchiment et le financement terroriste.

L’instance s’inquiète aussi de la divergence des approches entre États membres, créant des failles exploitables à l’échelle de l’UE. Pour Szego, il est désormais essentiel de sécuriser les actifs dès “le premier jour”. Cela passe par des obligations claires sur la possession effective des tokens et l’identité des acteurs.

L’institution rappelle que 75 % des juridictions mondiales ne respectent pas les standards du GAFI sur les cryptos. Ce manque d’alignement fragilise l’action collective.

Dès le départ, l’AMLA cible le secteur crypto. Elle affiche une ambition claire : imposer une convergence des normes, anticiper l’arrivée massive des prestataires sous MiCA, et réduire les écarts entre les régulations nationales.

Superviser pour prévenir : la stratégie AMLA

En 2028, l’AMLA prévoit de prendre la main sur la supervision directe d’une quarantaine d’acteurs financiers à risque. Parmi eux, de nombreux prestataires de services crypto. Avant cela, l’organisme encourage les enquêtes transfrontalières.

La finalité est claire : harmoniser la mise en œuvre des normes anti-blanchiment afin d’éviter que chaque pays ne délivre ses propres licences avec des exigences trop souples.

Le projet s’inscrit dans un plan d’action progressif : 120 employés seront embauchés d’ici la fin de l’année 2025, 240 en 2026, puis 430 pour atteindre la pleine capacité en 2028. Cette montée en puissance marque l’ambition d’une supervision européenne centralisée.

L’objectif est bien de couper les “zones grises” réglementaires et de forcer les acteurs à avoir une expertise AML effective dans leurs conseils d’administration.

Vers une régulation crypto unifiée et forte

L’amplification du rôle de l’AMLA s’inscrit dans le cadre de la mise en place de MiCA, qui impose une licence uniforme à tous les services crypto en Europe. Cette double logique (MiCA pour l’activité, AMLA pour la conformité financière) promet de réduire les problèmes réglementaires.

Pour les startups crypto, l’enjeu est dorénavant double : obtenir une licence nationale sous MiCA, puis satisfaire aux standards européens de lutte contre la criminalité. Une sacrée contrainte administrative en somme.

Cette convergence forcée pourrait freiner l’innovation et brider les acteurs moins structurés. Les grandes plateformes, déjà bien placées, pourraient au contraire profiter de ce tournant, tandis que les plus petites devront s’adapter rapidement.

L’autorité européenne joue ici son rôle de régulateur et de coordinateur. Elle cherche à imposer un cadre solide pour la crypto, sans (trop) freiner son adoption, afin de protéger les marchés et les citoyens.


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