Plus qu’une simple perspective futuriste, le digital euro n’a jamais été plus actuel qu’aujourd’hui. Sa mise en œuvre concrète se rapproche rapidement et séduit les prestataires de paiements qui voient en la solution une opportunité de générer de nouveaux revenus. Cet article retrace ce qu’il faut savoir pour profiter de cette révolution monétaire.
Des avantages non négligeables
Émis par la Banque centrale européenne (BCE), le digital euro est une monnaie numérique. Ayant la même valeur légale que l’euro classique, son but principal est de renforcer la sécurité et la fiabilité des paiements.
L’initiative vise aussi à promouvoir l’inclusion financière et l’accès aux services numériques, tout en diminuant la dépendance vis-à-vis des systèmes de paiement privés.
Sa caractéristique principale est qu’il s’agit d’une monnaie entièrement numérique et centralisée. Elle se distingue donc de l’euro matériel que nous utilisons, qui est diffusé sous forme de billets, de pièces de monnaie ou d’euros conservés sur des comptes bancaires.
President @Lagarde explained the importance of developing a digital euro to protect our currency at our July press conference. Our aim is to ensure that our currency is ready for the digital age, and that sovereign money is available in a digital form alongside cash. pic.twitter.com/nO1VMOIEFU
— European Central Bank (@ecb) July 28, 2025
Le digital euro se différencie aussi des crypto-monnaies et des stablecoins. Effectivement, il est plus stable, étant garanti par la BCE.
Le digital euro ouvre la porte à de nouvelles solutions financières, qui n’étaient pas possibles ou plus difficiles avec l’euro classique.
Parmi elles, on compte notamment l’intégration dans les portefeuilles numériques et les applications bancaires, les paiements instantanés et les micro-paiements. Les transactions transfrontalières sont pour leur part simplifiées.
La monnaie dématérialisée apporte deux grands avantages principaux : la réduction des coûts pour les prestataires et les utilisateurs, et l’amélioration de l’expérience utilisateur.
En effet, les frais sont plus faibles que pour une transaction classique. De plus, les infrastructures de paiement étant simplifiées, elles sont moins coûteuses à gérer. Rapides et facilement traçables, les opérations bancaires sont plus sécurisées et garantissent une transparence sur les mouvements financiers.
Enfin, le digital euro constitue une opportunité concurrentielle pour se différencier des acteurs traditionnels et des fintechs en proposant des services innovants.
Le digital euro bientôt rentable ?
Aujourd’hui, les paiements numériques connaissent une croissance rapide. En parallèle, les fintechs deviennent des concurrentes de plus en plus puissantes. Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre comment le digital euro peut devenir rentable afin de rester compétitif.
La rentabilité du digital euro dépend en grande partie de son adoption par les consommateurs. En effet, il faut un volume de transactions suffisant pour couvrir les coûts liés à l’infrastructure. En somme, plus il y a de consommateurs, plus le système a de chances de fonctionner.
Les prestataires ont plusieurs façons de gagner de l’argent avec le digital euro. Premièrement, ils peuvent facturer de faibles frais sur les transactions effectuées par leurs clients.
Ils peuvent également proposer des services à valeur ajoutée, tels que la gestion de trésorerie ou le reporting instantané. Grâce à des partenariats avec les banques et les acteurs des fintechs, ils partagent les revenus.
De plus, les prestataires peuvent développer des produits innovants autour de cette monnaie numérique et proposer des offres combinées avec leurs services existants.
Pour ce faire, il est essentiel de préparer l’infrastructure technique, en garantissant la sécurité, la résilience et l’interopérabilité avec les systèmes existants.
C’est pourquoi plusieurs défis sont encore à relever. D’un point de vue réglementaire, les prestataires doivent respecter les exigences de la BCE, protéger les données des utilisateurs et se conformer à la législation nationale et européenne.
Les défis techniques incluent quant à eux la lutte contre la fraude et les cyberattaques. Il s’agit également de permettre la disponibilité 24/7 du système et l’interopérabilité avec les systèmes bancaires déjà en service.
Enfin, autre défi et pas des moindres, il faut réussir à faire adopter cette nouvelle monnaie numérique par les utilisateurs.
La confiance des personnes envers un système centralisé nécessite de la sensibilisation. Il est également important d’accompagner les commerçants dans sa mise en œuvre.
En définitive, le digital euro représente une opportunité majeure pour les prestataires de paiements. Cela à condition de s’adapter rapidement aux nouvelles exigences et opportunités.
Des projets pilotes et des études de cas menés en Europe permettent d’analyser l’usage et l’acceptation du digital euro.
Il est essentiel de préparer l’avenir en investissant dans la technologie, la sécurité et en anticipant la coexistence avec les systèmes traditionnels et les autres solutions numériques. À terme, cette monnaie numérique pourrait transformer durablement le paysage des paiements en Europe et dans le monde.
À lire aussi :
- BCE : un cadre légal rapide pour l’euro numérique
- Crypto et régulation en Europe : ce que les investisseurs doivent anticiper fin 2025
- L’euro numérique, la réponse aux coupures de paiement selon la BCE