Crypto : +40% de millionnaires en un an, un record absolu

Updated on Sep 24, 2025 at 10:41 am UTC by · 4 mins read

Le palier est historique : en un an, le nombre de millionnaires en crypto a bondi de 40 % pour atteindre 241 700 personnes à fin juin. La hausse ne tombe pas du ciel. Elle reflète à la fois l’ascension de Bitcoin et une année singulière pour l’adoption institutionnelle, où Wall Street s’est mis à traiter les actifs numériques comme une classe d’investissement à part entière.

Ce que racontent les chiffres quand on les met bout à bout

La capitalisation du marché a franchi environ 3 300 milliards de dollars à la mi-2025, ce qui a mécaniquement gonflé les patrimoines déjà exposés.

Mais c’est Bitcoin qui a fait la course en tête entre juillet 2024 et juin 2025 : les millionnaires en BTC ont grimpé de 70 % pour atteindre 145 100, tandis que les centimillionnaires liés à Bitcoin sont passés à 254 (+63 %) et les milliardaires à 17 (+55 %).

Source : Henley & Partners

L’autre pièce du puzzle tient aux flux vers les produits au comptant régulés : les ETF Bitcoin domiciliés aux États-Unis sont passés d’environ 37,3 à 60,6 milliards de dollars d’entrées nettes depuis janvier, quand les ETF Ether au comptant ont quadruplé à 13,4 milliards.

Au deuxième trimestre, des sociétés de conseil en investissement et des hedge funds ont accru leurs positions sur Ether via ces véhicules jusqu’à environ 1,35 milliard et 688 millions respectivement, pendant que des courtiers et fonds de capital-investissement se mettaient aussi à la page.

Une richesse qui se concentre en haut, une base qui progresse lentement

La photographie n’est pas uniforme. Si les tranches hautes grossissent à vue d’œil, l’adoption grand public avance plus calmement : le nombre total d’utilisateurs crypto n’aurait gagné qu’environ 5 % sur un an pour frôler 590 millions.

Autrement dit, l’essentiel de la création de richesse récente s’est jouée chez des investisseurs déjà positionnés et capables d’augmenter leurs tickets.

Cette dissociation n’a rien d’étrange : les produits listés en Bourse facilitent l’accès pour les institutionnels, qui privilégient les leaders de marché, pendant que le retail reste sensible à la volatilité, à la fiscalité et à la complexité perçue.

On voit aussi émerger une idée simple chez une partie des allocataires : traiter Bitcoin comme « devise de base » d’accumulation patrimoniale, via des achats réguliers et une détention longue, plutôt que courir après chaque narrative.

Pourquoi 2025 ressemble à une année charnière pour les pros

Les entreprises cotées et de grands groupes financiers ont multiplié les paris visibles sur les actifs numériques. Le message implicite est clair : le cadre s’éclaircit, la liquidité s’organise, et la crypto peut être intégrée sans renier les process de gestion des risques.

Cette « normalisation » passe par des canaux réglementés, des obligations de transparence et des outils de conservation adaptés. Elle change aussi la cadence du marché : moins de pics ultrabrutaux, davantage de flux plus lourds et plus lents.

Cela ne signifie pas que la spéculation a disparu, mais que la colonne vertébrale des capitaux se professionnalise. Dans cette configuration, les records de millionnaires ne renvoient pas seulement à des hausses de prix, ils traduisent l’arrivée d’investisseurs qui mesurent leurs expositions comme ils le feraient sur l’or, les indices ou l’immobilier coté.

Où va l’argent, et où s’installent les fortunes

Les endroits qui combinent règles claires, profondeur des services et ouverture internationale arrivent en tête des destinations pour les fortunes crypto : Singapour, Hong Kong et les États-Unis dominent, avec la Suisse et les Émirats arabes unis dans le sillage.

Dans le même temps, des pays plus petits adoptent des stratégies d’accueil pour capter talents et capitaux, de l’Amérique centrale à l’Europe du Sud en passant par l’Asie-Pacifique.

L’enjeu n’est pas cosmétique : ces choix pèsent sur l’implantation des équipes, la densité d’innovation locale, l’attractivité fiscale et, au final, la stabilité des cycles. La richesse se fixe là où les règles sont lisibles et où l’écosystème technique permet d’opérer sans frictions.

Selon Chainalysis, l’Amérique du Nord représente 26% de l’activité transactionnelle crypto mondiale, avec 45% des transferts supérieurs à 10 millions de dollars, confirmant le leadership institutionnel de la région.

Reste une question simple : cette progression record est-elle durable ? Tant que les flux vers les produits au comptant resteront soutenus, que le cadre réglementaire continuera de se clarifier et que Bitcoin gardera son rôle d’actif d’accumulation, la base des patrimoines élevés a de quoi s’épaissir.

La crypto n’échappe pas aux retournements de marché, mais elle avance un argument de plus en plus audible chez les pros : on sait où l’acheter, comment la conserver, comment la déclarer et à quoi elle sert dans un portefeuille. C’est souvent comme cela que commencent les cycles qui durent.


À lire aussi :

Share:
Exit mobile version