Les stablecoins sous surveillance : réguler sans freiner l’adoption

Updated on Sep 19, 2025 at 2:19 pm UTC by · 3 mins read

Les stablecoins représentent aujourd’hui plus de 160 milliards de dollars de capitalisation, avec Tether (USDT) et USDC qui dominent le marché. Leur croissance fulgurante inquiète de plus en plus les banques centrales et les régulateurs. C’est pourquoi la Bank of England propose de limiter la détention individuelle de stablecoins systémiques entre 10 000 £ et 20 000 £.

Les raisons de la vigilance face aux stablecoins

Les régulateurs s’inquiètent des stablecoins pour plusieurs raisons. Ces derniers se sont progressivement imposés comme un élément central de l’écosystème crypto, en raison de leur usage massif pour les paiements.

Tether (USDT) en est un des plus gros acteurs. Avec 110 milliards de dollars de capitalisation, il représente à lui seul plus de 70% de la part de marché mondiale des stablecoins.

Les stablecoins comprennent également de nombreux risques. En cas de perte de confiance, un bank run numérique pourrait déstabiliser l’ensemble du marché.

Si les réserves sont mal gérées, tout problème lié aux stablecoins pourrait même dépasser l’écosystème crypto pour menacer le système financier traditionnel.

Enfin, la transparence des réserves reste un point sensible. Certains audits demeurent incomplets, alimentant les doutes sur la solidité des émetteurs.

De plus, le marché est dominé par seulement quelques acteurs, alimentant le risque de dépendance à certains émetteurs.

Ce que l’on remarque, c’est la difficulté de trouver un juste équilibre entre avantages et risques. Un excès de liberté dans l’émission des stablecoins accroît le risque systémique. Dans le même temps, un contrôle trop strict peut freiner l’adoption et l’innovation.

Face aux risques, des approches différentes

Consciente de ces risques, la Bank of England envisage d’instaurer un plafond compris entre 10 000 et 20 000 livres sterling par particulier.

L’objectif de cette mesure est de continuer à permettre l’usage courant des stablecoins, tout en évitant leurs accumulations massives.

La Bank of England entend ainsi limiter l’impact potentiel d’une crise de liquidité et préserver la stabilité du système bancaire classique.

Cette décision est cependant en proie à de nombreuses critiques. Les plafonds proposés sont considérés comme étant arbitraires et pas forcément adaptés aux réalités du marché. En effet, £10k est un seuil bas pour certains investisseurs.

Les risques de contournement et de fragmentation du marché européen face à des stablecoins globaux sont d’autres craintes que cette mesure alimente.

L’Angleterre n’est pas le seul pays à émettre des doutes. Le Canada estime également qu’un cadre national devient nécessaire. Il redoute en effet un usage massif non régulé des stablecoins dans les paiements domestiques.

Dans l’Union européenne, le règlement MiCA prévoit déjà un régime encadrant les stablecoins. Si les plafonds sont moins stricts que ceux proposés par la Bank of England, ils permettent toutefois une régulation centralisée.

Aux États-Unis, les discussions autour du Genius Act visent un encadrement fédéral. Cependant, ce processus met en lumière un conflit de juridictions entre les acteurs du secteur (la SEC, la CFTC et la Fed) pour la supervision des actifs.

Finalement, les approches divergent nettement selon les régions. Si le Royaume-Uni privilégie les plafonds quantitatifs, l’Union européenne préfère un encadrement procédural.

La question se pose de savoir si chaque pays continuera à établir ses propres règles, ou si l’instauration d’un cadre standard global est possible.


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