Le message est limpide : une fois les vents contraires macro absorbés, Bitcoin devrait « réaccélérer franchement » vers la fin de 2025. Michael Saylor l’explique par un déséquilibre de plus en plus visible entre une offre neuve limitée et une demande qui s’installe chez les entreprises et via les ETF au comptant.
La demande organisée grignote l’offre disponible
Selon l’analyse reprise par les desks, deux canaux siphonnent l’offre nette : d’une part les sociétés qui ajoutent du BTC en trésorerie, d’autre part les ETF qui achètent pour le compte d’investisseurs institutionnels.
En 2025, un rapport largement commenté évalue les achats des entreprises à environ 1 755 BTC par jour, auxquels s’ajouteraient en moyenne 1 430 BTC par jour captés par les ETF.
À ce rythme, la demande dépasse mécaniquement la production neuve, ce qui finit par tendre le marché à mesure que les stocks faciles à mobiliser se raréfient. Un rappel visuel de ce déséquilibre circule largement sur X et met en scène cette absorption quotidienne supérieure à l’émission.
📊 INSIGHT: Companies are purchasing 1755 BTC a day. pic.twitter.com/OCsilxucX3
— CoinDesk (@CoinDesk) September 7, 2025
900 BTC minés par jour, une constante qui pèse de plus en plus
Les mineurs créent approximativement 900 BTC par jour en moyenne. Cette cadence n’a rien de spectaculaire en soi, mais elle prend une autre dimension quand on la confronte à des flux entrants plus élevés et plus réguliers côté entreprises et produits indiciels.
Moins d’offre neuve face à une demande plus profonde, c’est la recette classique des tensions d’approvisionnement. Là encore, un repère simple circule sur X : la production quotidienne des mineurs oscille autour de cette barre des 900 unités, ce qui donne un étalon pratique pour mesurer la pression exercée par les acheteurs structurels.
#Bitcoin miners see $BTC income halve every four years. In the current epoch, miners avg between 900 and 1,000 $BTC per day.
Despite this reduction in $BTC denominated income, miner revenue in USD is up 550% since the 2020 halving, and approaching an ATH of $62M+ per day. pic.twitter.com/ucswcut7wH
— glassnode (@glassnode) November 8, 2021
Un marché secoué, mais sans rupture de fond
À court terme, la photographie des prix reste compliquée. Sur sept jours, Bitcoin a navigué entre un point bas autour de 111 600 dollars et un haut proche de 117 800, avec des à-coups intraday entre 111 300 et 113 300 sur 24 heures.
Lundi, près de 2 milliards de dollars de positions ont été liquidées, l’un des plus gros « rinçages » de l’année. Les analystes y voient surtout des déclenchements techniques, pas un signal de dégradation fondamentale.
Ce type de purge a un effet paradoxal : il soulage les excès de levier tout en rappelant que le chemin vers un rallye n’est jamais une ligne droite. La question centrale reste posée : si l’absorption institutionnelle continue au même rythme alors que l’émission demeure compressée, combien de temps le marché peut-il rester coincé dans un couloir étroit ?
Ce que Saylor met derrière « trésorerie Bitcoin »
C’est chez CNBC que Saylor a distingué deux familles d’entreprises acheteuses. Les « opérationnelles », qui auraient pu rendre du capital via dividendes ou rachats d’actions et choisissent Bitcoin comme actif de réserve.
Et les « vraies sociétés de trésorerie », qui capitalisent sur Bitcoin pour émettre des instruments de crédit adossés à un collatéral numérique rare. Sa grille de lecture est historique : trois siècles de crédit adossé à l’or d’un côté, et, selon lui, l’essor d’un « crédit adossé à l’or numérique » pour les siècles à venir.
Dans les deux cas, l’effet sur le marché spot est le même : ce ne sont pas des mains fugaces, mais des acheteurs méthodiques qui retirent des coins de la circulation pour des horizons longs, avec des processus de conformité et de garde adaptés.
Cette montée en puissance ne supprime pas la volatilité, elle en change la nature : moins de surenchère retail, plus de flux lourds qui s’additionnent et finissent par déplacer la courbe.
Une fin d’année favorable
Selon Bitfinex, la demande post-halving pourrait être cinq fois supérieure à l’offre, avec une nouvelle offre qui pourrait tomber à seulement 30 millions de dollars par jour, significativement inférieure à la demande moyenne des ETF Bitcoin spot.
L’argument n’a rien de mystique. Les mineurs livrent un débit connu, les ETF et les bilans d’entreprises absorbent une part croissante de ce qui sort, tandis que les réserves facilement mobilisables se contractent.
Si l’environnement macro se détend et que la contrainte de taux s’allège, le terrain de fin 2025 peut redevenir favorable. Dans cette configuration, le scénario avancé par Saylor tient surtout à une arithmétique simple : quand la demande récurrente dépasse l’offre récurrente, le prix finit par trouver un nouveau palier.
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