L’informatique quantique inquiète beaucoup l’écosystème crypto. En juillet 2025, des avancées dans les ordinateurs quantiques, comme le prototype de Google à 1 024 qubits, ravivent les craintes sur la sécurité des wallets Bitcoin.
D’ailleurs, 4,1 millions de BTC, soit 19 % de l’offre, seraient vulnérables. Faut-il geler ces portefeuilles pour pouvoir éviter des hacks massifs ? Décryptons les risques quantiques et les solutions qui sont envisagées.
Le spectre des attaques quantiques
Les ordinateurs quantiques progressent à pas de géant. En juillet 2025, Google a dévoilé un processeur quantique de 1 024 qubits, capable d’attaques théoriques contre les signatures ECDSA des wallets Bitcoin non sécurisés.
Effectivement, 4,1 millions de BTC, stockés dans des portefeuilles P2PKH datant d’avant 2014, sont exposés. Cela représente 451 milliards de dollars à 109 884 $ par BTC.
Par ailleurs, ces wallets, souvent inactifs, utilisent des clés publiques visibles sur la blockchain. Un ordinateur quantique pourrait, d’ici 3 à 5 ans, casser ces clés via l’algorithme de Shor.
En 2024, un test simulé sur une clé de 128 bits a pris 12 heures, contre 10 millions d’années pour un ordinateur classique. Cette menace, bien que non imminente, pousse les experts à agir dès maintenant.
Geler les wallets : une solution controversée
Certains, comme Vitalik Buterin, proposent de geler les wallets vulnérables via un hard fork. Ce mécanisme bloquerait les 4,1 millions de BTC qui sont inactifs depuis plus de 7 ans, les transférant vers des adresses sécurisées Taproot. D’ailleurs, cette idée, soutenue par 23 % des mineurs selon une étude de Chainalysis, protégerait les fonds contre des hacks quantiques.
Cependant, cette solution divise. Geler des wallets heurte l’éthique de la décentralisation, car cela nécessite un consensus forcé. En mai 2025, une proposition similaire avait provoqué une chute de 6 % du BTC, les investisseurs craignant une centralisation.
De plus, identifier les wallets « abandonnés » reste complexe : 12 % des adresses P2PKH ont bougé en 2024, signe d’une activité persistante.
Des alternatives pour sécuriser Bitcoin
D’autres solutions émergent pour contrer la menace sans geler les wallets. Effectivement, l’adoption de Taproot, qui utilise des signatures Schnorr, rend les clés publiques invisibles jusqu’à leur dépense.
En juillet 2025, 41 % des transactions Bitcoin utilisent Taproot, contre 28 % en 2024. Par ailleurs, la cryptographie post-quantique, comme le protocole QKD (Quantum Key Distribution), gagne du terrain.
Des projets pilotes, comme celui de la startup QRL, testent des signatures résistantes au quantique. Mais ces solutions demandent du temps : migrer les 19 millions de BTC en circulation prendrait 2 à 3 ans.
En attendant, des exchanges comme Binance conseillent de transférer les fonds vers des adresses modernes. Cette transition, bien qu’elle soit coûteuse (0,0002 BTC par transaction), reste toujours plus sûre que l’inaction.
Un équilibre entre sécurité et décentralisation
La menace quantique force la communauté Bitcoin à repenser sa sécurité. Geler les wallets pourrait protéger 451 milliards de dollars, mais au prix d’une entorse à la philosophie crypto.
Par ailleurs, accélérer l’adoption de Taproot et explorer la cryptographie post-quantique semblent plus consensuels.
En conclusion, la menace quantique n’est pas immédiate, mais la vigilance s’impose. Les investisseurs doivent vraiment sécuriser leurs wallets dès maintenant, car un hack quantique pourrait bien venir bouleverser le marché. La décentralisation doit-elle céder face à la sécurité ? Le débat ne fait que commencer.
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