Le fisc US cartographie les portefeuilles crypto

On Juil 18, 2025 at 7:00 pm UTC by · 3 mins read

L’IRS passe à la vitesse supérieure : il associe analyses blockchain et données fiscales pour traquer les détentions et les oublis de cryptomonnaies via les wallets. Un scénario dont les investisseurs américains ne pourront plus se soustraire.

Une surveillance monétaire inédite

L’Internal Revenue Service américain a discrètement changé d’échelle. Loin des simples déclarations fiscales, l’IRS passe à la vitesse supérieure. L’agence utilise désormais des technologies d’analyse blockchain pour reconstituer les portefeuilles crypto des contribuables. Elle peut en connaître la composition et retracer chaque mouvement.

Ce virage n’est pas anecdotique : il révèle une volonté claire de traiter la crypto comme un actif fiscal à part entière, détectant les erreurs, omissions ou recels via des outils de pointe.

Pour reconstituer ces historiques financiers, l’IRS s’appuie sur des partenariats solides avec des plateformes spécialisées comme Chainalysis, Elliptic ou TRM Labs.

Ces firmes permettent de regrouper automatiquement les adresses, reflétant l’ensemble des activités : achats, ventes, staking, swaps ou interactions avec des smart contracts. Les données sont ensuite croisées avec les formulaires fiscaux 1099 que les exchanges sont dorénavant tenus de générer.

Résultat : l’IRS peut retracer les flux de crypto‑actifs, même ceux visant à éviter la déclaration, et engager redressements et pénalités quand les divergences sont flagrantes.

Pas d’autre option à l’horizon.

La nouveauté la plus marquante est l’avènement du « wallet-based cost tracking » prévu pour 2025. Exit la méthode basique qui consoliderait tous les portefeuilles dans une déclaration globale : chaque wallet doit dorénavant être traité individuellement.

Cela signifie que le coût, la date d’acquisition et la nature de chaque transaction doivent être annoncés précisément, afin de fixer un gain ou une perte pour chaque adresse utilisée.

Les mois à venir s’annoncent donc très complexes. Ce suivi transforme la gestion crypto en une véritable mission comptable. Un simple transfert entre deux wallets personnels devient une formalité immédiatement détectée. Et cela peut déclencher une obligation de justification.

Les erreurs sur les formulaires sont désormais considérées comme de vrais signaux d’alerte. Elles peuvent entraîner des audits approfondis, voire des amendes salées.

Des outils et des conseils pour anticiper

À l’aube de cette révolution fiscale, plusieurs prestataires se positionnent. Des services comme TokenTax, CoinTracker ou Koinly proposent déjà de générer automatiquement des rapports conformes. Ils le font notamment en connectant les différents wallets entre eux.

Cela ne dispense toutefois pas de bons réflexes : déclarer un cadeau en crypto, un swap ou un bridge non documenté peut toujours causer un problème.

En pleine Crypto Week, les détenteurs importants ou actifs sont déjà invités à consulter des fiscalistes spécialisés : mieux vaut anticiper les contrôles plutôt que subir un redressement.

L’IRS a affirmé que des équipes techniques renforcées sont déjà opérationnelles, allant jusqu’à congélations ou saisies ciblées dans le cas de non‑déclaration avérée. Ce n’est plus de la théorie : c’est la nouvelle réalité américaine.

Quel impact pour les détenteurs français ?

Si ce plan de surveillance n’a pas (encore) vocation à s’étendre officiellement à l’Europe, il fixe une nouvelle norme fiscale dans les cryptos. Les autorités européennes, soumises à MiCA et à l’action de l’AMLA, observent déjà.

La France n’est pas en reste. Depuis 2023, la lutte contre l’évasion fiscale et le renforcement de la conformité crypto se sont intensifiés. À terme, un calendrier américain bien rodé pourrait inspirer des réformes similaires chez nous.


À lire aussi :

Share:
Exit mobile version