Le Kazakhstan accélère sur la crypto. Le pays lance l’Alem Crypto Fund, un véhicule public géré depuis l’AIFC et démarré avec un premier achat de BNB en partenariat avec Binance Kazakhstan. Cap affiché : bâtir des réserves d’actifs numériques de long terme, et ancrer une stratégie nationale déjà visible avec un stablecoin en tenge et un hub réglementaire actif.
Un fonds public qui démarre avec du BNB
L’Alem Crypto Fund est piloté par le ministère de l’Intelligence artificielle et du Développement numérique, opéré par Qazaqstan Venture Group au sein de l’AIFC. Le choix de BNB pour le premier ticket sert surtout à tester la tuyauterie et les processus de gouvernance on-chain, dans un cadre où Binance coopère avec Nur-Sultan depuis 2022 sur la réglementation.
NEW: Wisconsin introduces 'bitcoin rights' bill
AB471 would exempt individuals and businesses from money transmitter licensing requirements for:
Accepting payments, using self-hosted wallets, running nodes, developing software, and staking. pic.twitter.com/5WT2SwDGXX
— Bitcoin Laws (@Bitcoin_Laws) September 29, 2025
Réserves stratégiques, pas de trading au jour le jour
Le message officiel est clair : ce fonds vise des positions durables, pas des paris tactiques. En effet, côté méthode, l’État cherche une allocation compatible avec la conformité locale et les usages institutionnels, en s’appuyant sur l’écosystème AIFC pour la conservation, l’audit et la traçabilité.
La logique est celle d’un « trésor numérique » : diversifier une part des réserves, apprendre à régler et à comptabiliser des actifs on-chain, et se doter d’une capacité d’intervention si les rails crypto deviennent critiques dans le commerce régional.
Le calendrier s’inscrit dans une séquence où le président Kassym-Jomart Tokaïev a appelé en 2024 à plus de transparence et où 36 plateformes non licenciées ont été fermées.
En mai 2025, le pays a aussi annoncé « CryptoCity », une zone pilote autorisant les paiements en actifs numériques.
Après KZTE, un usage domestique se dessine
Le lancement du fonds survient moins d’une semaine après KZTE, stablecoin en tenge kazakh émis sur Solana avec Mastercard, Intebix et Eurasian Bank. Cette brique comble un besoin simple : régler en devises locales avec les propriétés de finalité rapide et de faible coût d’un réseau L1.
BREAKING: The National Bank of Kazakhstan has launched the first tenge-backed KZTE stablecoin on Solana, in partnership with Mastercard, Intebix, and Eurasian Bank 🇰🇿🪙 pic.twitter.com/TTJD1be4cY
— Solana (@solana) September 23, 2025
Un pays déjà rôdé aux sujets crypto… et des questions à venir
En effet, le Kazakhstan a l’habitude des infrastructures crypto. En 2021, il pointait par ailleurs au deuxième rang mondial du hashrate Bitcoin, avant de resserrer les règles pour maîtriser l’empreinte énergétique et la fiscalité.
Le partenariat avec Binance remonte à 2022, via un protocole d’accord pour aider le ministère du Numérique à écrire un cadre opérationnel. Depuis, la trajectoire est lisible : un AIFC qui attire des acteurs régulés, un stablecoin local pour la vie réelle, et désormais un fonds d’État pour apprendre à tenir des réserves on-chain.
Reste donc la répartition d’actifs à moyen terme. BTC et ETH sont pressentis pour occuper une place de choix, BNB servant d’appoint dans l’écosystème domestique.
Les autorités devront aussi baliser la comptabilité publique de ces positions, définir les contreparties de conservation et préciser la doctrine d’intervention en cas de volatilité extrême.
Kazakhstan has launched its first crypto reserve, Alem Crypto Fund, established by the Ministry of Artificial Intelligence and Digital Development and managed by Qazaqstan Venture Group within the AIFC framework. The fund aims to make long-term digital asset investments and build…
— Wu Blockchain (@WuBlockchain) September 30, 2025
Sur le plan géopolitique, l’initiative rapproche le Kazakhstan d’un club naissant de pays testant des réserves en actifs numériques. El Salvador a d’ailleurs ouvert la voie en 2021 avec son portefeuille BTC.
D’autres États, du Bhoutan au Brésil, explorent donc des dispositifs plus discrets, souvent adossés à des revenus miniers ou à des fonds publics.
La différence kazakhe tient à l’empilement cohérent des briques : un cadre AIFC, un stablecoin en monnaie locale et un fonds qui peut, à terme, investir aussi dans l’infrastructure elle-même, de la tokenisation d’obligations aux rails de règlement pour exportateurs.
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