UE – DAC8 : les exchanges crypto forcés à un reporting total dès 2026
Dès 2026, l’Union européenne exigera de tous les exchanges, même étrangers, un reporting intégral des transactions crypto réalisées par leurs clients résidents. Une traque fiscale sans précédent se prépare. Cette nouvelle règle, intégrée dans le dispositif DAC8, vise à rendre chaque flux crypto traçable.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
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Dès 2026, DAC8 impose aux exchanges un reporting complet des transactions crypto des résidents européens.
Les plateformes devront renforcer la vérification d’identité et conserver les données même en cas de départ du marché européen.
Cette transparence accrue soulève de fortes inquiétudes pour la vie privée.
DAC8 : une transparence obligatoire pour tout le secteur
Sans grande surprise, le compte à rebours est officiellement lancé. En effet, cette nouvelle réglementation, dans la directive DAC8, entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026.
Les prestataires de services sur actifs cryptographiques (PSAC) devront envoyer un ensemble standardisé de données aux autorités fiscales. Cette mesure couvrira les dépôts, les retraits, les conversions, les transferts et même les soldes. L’Union veut éliminer toutes les zones d’ombre.
📡DAC8 goes live 1 Jan 2026, expanding automatic information exchange to crypto transactions. Service providers must prepare!
Les premières déclarations aux autorités fiscales seront dues dans les neuf mois suivant la fin de la première année. Concrètement, cela signifie que les données collectées tout au long de 2026 devront être transmises entre janvier et septembre 2027. Ce délai laisse un temps précieux pour finaliser les systèmes.
En plus, cette obligation s’étendra aussi aux plateformes situées hors de l’UE lorsqu’elles servent des résidents européens. Donc, aucun acteur ne pourra contourner le dispositif. La Commission a prévu un fichier numérique unique qui simplifie la collecte.
DAC8 introduit ainsi un identifiant unique obligatoire. Chaque opérateur recevra un numéro à dix chiffres pour centraliser le suivi. Les États membres devront par ailleurs envoyer un rapport annuel à Bruxelles.
Des obligations renforcées : vérification, conservation et reporting ininterrompu
Les plateformes devront vérifier l’identité des utilisateurs bien plus strictement qu’aujourd’hui. Elles devront relier chaque transaction à une personne réelle.
De plus, elles pourront demander une preuve de propriété pour les portefeuilles privés. Cela deviendra obligatoire dès qu’un transfert dépassera 1 000 euros. Donc, même un simple envoi vers un cold wallet pourra déclencher un contrôle supplémentaire. Ensuite, les entreprises devront conserver les données pendant 12 mois minimum, même si elles quittent le registre européen.
Cette règle garantit une continuité administrative. La Commission veut éviter que des acteurs disparaissent ou changent de juridiction pour supprimer leurs traces. À terme, chaque mouvement crypto restera accessible.
De plus, DAC8 fonctionnera avec d’autres règles déjà en place. Le TFR applique la travel rule pour identifier expéditeurs et destinataires. MiCAencadre les jetons et les services. Les directives AML renforcent la lutte contre le blanchiment.
Finalement, l’Europe se dote de l’arsenal législatif le plus complet au monde sur le sujet, en dépit des États-Unis. Et les transactions deviendront aussi surveillées que les virements bancaires.
Un choc pour la vie privée
Cette transparence inquiète les défenseurs de la vie privée. Plusieurs spécialistes alertent sur l’ampleur du partage de données. Beaucoup craignent que l’UE crée une base de données massive qui rend les utilisateurs entièrement traçables. En plus, les échanges automatiques d’informations s’étendront à toute l’Europe. Les administrations partageront les données sans prévenir les utilisateurs.
Certains experts soulignent un risque important. Une fuite pourrait exposer des informations sensibles et mener à des attaques dans la vie réelle. L’affaire du braquage au Royaume-Uni en est la preuve. Trois suspects ont été condamnés après avoir volé plus de 4,3 millions de dollars à une famille, à cause d’une fuite liée à un wallet et son adresse.
L’histoire relance l’intérêt pour la self-custody moderne. Des solutions comme Best Wallet attirent plus d’utilisateurs, car elles protègent mieux les clés, réduisent les risques humains et évitent les points faibles des échanges centralisés.
L’objectif affiché est simple et clair : lutter contre la fraude fiscale et l’évasion. L’UE estime que le marché des cryptoactifs reste trop opaque. Elle souhaite donc ramener dans le giron fiscal toutes les transactions qui y sont réalisées.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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