Aster secoué par un bug qui révèle des failles inquiétantes

Updated 2 heures ago by · 4 mins read

Aster DEX a vécu un sérieux accroc. Une anomalie sur la paire perpétuelle XPL a propulsé le prix à près de 4 dollars alors que les autres plateformes restaient autour de 1,30 dollar. L’équipe a immédiatement suspendu la paire puis remboursé en USDT tous les utilisateurs affectés. La confiance a été en partie restaurée, mais l’incident rappelle à quel point un DEX de dérivés reste vulnérable à un simple paramètre mal réglé.

Et il pose une question simple : la croissance fulgurante d’Aster va-t-elle de pair avec une maturité technique suffisante pour encaisser pareils chocs ?

Ce qui a déraillé sur XPL

Les premiers retours de la communauté convergent vers une erreur de configuration. L’index price du contrat XPL aurait été figé à 1 dollar. Le mark price, lui, était plafonné autour de 1,22. Quand le plafond a sauté sans corriger l’index, la référence interne a cessé de refléter le marché.

Résultat : un décrochage vers 4 dollars sur Aster alors que les autres places affichaient encore 1,30. La mèche a figé le graphique quelques instants avant un retour express vers des niveaux cohérents. Plusieurs traders à effet de levier ont été liquidés dans l’intervalle.

Cet enchaînement est typique d’un perpétuel mal cadré. Quand index et mark divergent, tout l’écosystème de garde-fous dysfonctionne. Les moteurs de liquidation peuvent s’activer au mauvais moment.

Les stops se déclenchent en cascade. Et l’algorithme, persuadé que le prix de référence est sain, accélère un mouvement qui n’existe pas ailleurs.

Remboursement express en USDT et reprise encadrée

Sur le volet humain, Aster a coché les bonnes cases. L’équipe a officialisé un remboursement intégral en USDT pour tous les comptes liquidés pendant la fenêtre anormale. Les crédits sont apparus en quelques heures, selon des retours d’utilisateurs.

La plateforme a annoncé la résolution du problème sur XPL puis la réouverture de la paire seulement après correctifs.

Des frictions restent toutefois remontées par la communauté, notamment sur la perte de points de trading pour certains comptes. C’est le genre de détail qui paraît anodin, mais qui compte dans l’expérience globale.

Quand une anomalie technique vous liquide, vous attendez un traitement complet, y compris sur les mécanismes de gamification.

Des chiffres solides malgré la tempête

Le paradoxe, c’est que la traction d’Aster ne faiblit pas. Sur les dernières 24 heures, la plateforme a généré 16,3 millions de dollars de frais. C’est plus de trois fois les 4,9 millions rapportés par Hyperliquid sur la même période.

Le compteur d’utilisateurs avance au pas de charge avec 2,57 millions de traders au total et environ 468 000 nouveaux comptes en une seule journée.

À cela s’ajoute une activité notable côté token, avec l’accumulation d’environ 55 millions d’ASTER par un gros portefeuille en deux jours, évaluée autour de 115 millions de dollars. Ces signaux montrent que la demande pour les perpétuels on-chain sur BNB Chain reste élevée, incident ou pas.

Ce contraste n’exonère pas la plateforme de ses responsabilités techniques. Il illustre autre chose : quand une place gagne vite des parts de marché, chaque mèche aberrante devient un crash test public. Répondre vite et payer vite est nécessaire. Empêcher que cela se reproduise est vital.

Source : Dune

Les leçons à tirer pour les DEX de dérivés

D’abord, l’hygiène des prix de référence. Multiplier les sources d’index, détecter les écarts anormaux et poser des seuils de divergence qui déclenchent des haltes temporaires. Ensuite, des caps de volatilité et des coupe-circuits qui n’aggravent pas le problème. Mieux vaut geler la cotation quelques minutes que déclencher une vague de liquidations sur une donnée fausse.

Troisième brique, l’observabilité. Des journaux complets, un monitoring en temps réel et des alertes opérables. On ne corrige pas un index figé si l’on ne le voit pas à la seconde.

Côté relation utilisateur, la recette est connue. Communication rapide, plan d’indemnisation clair, publication d’un post-mortem technique et calendrier des correctifs. Ce sont ces éléments qui transforment un couac en incident de parcours plutôt qu’en crise durable. Aster a pris la bonne direction en remboursant immédiatement. La suite se jouera sur la prévention.

Si les garde-fous tiennent, le marché retiendra les 16,3 millions de frais quotidiens et la cadence d’adoption. Si une nouvelle mèche absurde surgit, c’est la robustesse qui sera jugée, pas la croissance.

En clair, Aster vient de passer un examen surprise. Il a rendu la copie du dédommagement sans tarder. Il lui reste à prouver que l’architecture sait encaisser la vitesse à laquelle la plateforme grandit. Dans les dérivés on-chain, la confiance se regagne à chaque bloc. Et elle se perd en une seule mèche.


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