“Machi mode” : Aster récompense les traders qui se font liquider

Updated 2 heures ago by · 4 mins read

Le DEX Aster a décidé de pousser le délire degen jusqu’au bout. La plateforme vient d’annoncer « Machi mode », une nouvelle option qui fait exactement ce que son nom laisse entendre : vous gagnez des points quand vous vous faites liquider.

Machi Big Brother, numéro un des liquidations

Si Aster a choisi ce nom, ce n’est en effet pas un hasard. Les données de Lookonchain montrent que Machi Big Brother écrase littéralement le classement des liquidations sur la période récente.

Depuis le 1er novembre, il cumule 71 liquidations, loin devant James Wynn et ses 26, ou Andrew Tate à 19. Ce tableau de chasse est d’ailleurs devenu une sorte de running gag sur Crypto Twitter.

Les gros comptes qui enchaînent les positions très levier, les liquidations en série, les revirements « all in » sont autant de matière première pour les mèmes. Dans ce contexte, « Machi mode » ressemble autant à une fonctionnalité qu’à un clin d’œil à cette culture du risque poussé au ridicule.

L’épisode le plus marquant reste celui du trader Hyperliquid « 0xa523 », qui a ravi à Wynn le titre du plus gros perdant avec plus de 40 millions de dollars de pertes en moins d’un mois.

De son côté, Wynn avait brièvement disparu des réseaux en juillet après avoir simplement modifié sa bio en « broke », avant de revenir avec de nouvelles positions hautement risquées.

En bref, Aster s’appuie sur un imaginaire bien installé : celui du trader qui se fait démolir par le marché, mais qui reste une sorte de mascotte pour les degens.

Gamification du risque : clin d’œil ou vrai problème ?

Sur le fond, l’idée de récompenser les liquidations pose une question évidente : est ce que cela incite encore plus à surleverager et à prendre des risques absurdes, surtout pour les profils les moins expérimentés ?

D’un côté, on peut y voir une gamification assumée d’un comportement qui existe déjà.

Les traders qui jouent en mode casino n’ont pas attendu un système de points pour tout mettre sur un 50x. Aster ne crée pas le phénomène, il le met en scène.

De l’autre, transformer la liquidation en objectif secondaire, avec un score et potentiellement des récompenses futures, c’est aussi brouiller la limite entre ironie et incitation. Un trader qui hésite à réduire son levier peut se dire qu’après tout, perdre la position « rapporte » quelque chose.

Même si ce quelque chose n’est qu’un compteur symbolique, l’effet psychologique existe. Nous ne savons pas encore précisément à quoi serviront ces liquidation points.

S’ils donnent accès à des rôles, à des classements, à des missions ou à des airdrops, l’impact sur le comportement pourrait être très différent de simples « points de prestige ».

Hyperliquid mise sur la croissance plutôt que sur le « rekt »

Pendant qu’Aster joue la carte du degen pur jus, Hyperliquid a choisi une autre voie pour attirer du volume.

Le protocole a activé cette semaine HIP-3 « growth mode », une mise à jour qui permet à n’importe qui de déployer de nouveaux marchés de manière permissionless, avec des frais de taker fortement réduits.

Sur les nouveaux marchés éligibles, les frais totaux chutent de plus de 90 %, passant de 0,045 % à une fourchette de 0,0045 % à 0,009 %. Pour les comptes qui combinent fort volume et staking maximal, la facture peut descendre encore plus bas, autour de 0,00144 % à 0,00288 %.

Les créateurs de marché peuvent activer ce growth mode sur un actif spécifique, sans passer par une validation centrale. La seule vraie contrainte est que le marché soit distinct des perpétuels déjà opérés par les validateurs, afin d’éviter le « parasitic volume » qui cannibalise la liquidité existante.

Une fois activé, le mode reste donc verrouillé pendant 30 jours, ce qui empêche de jouer avec les frais en permanence. Hyperliquid cible clairement les builders et les traders qui veulent lancer des nouveaux sous marchés avec un coût de transaction minimal.

Là où Aster capitalise sur le folklore de la liquidation, HIP-3 vise plutôt la profondeur du carnet, la diversité des actifs et l’effet réseau.


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