Bitcoin : 14 Md$ saisis par les États-Unis dans un scam au Cambodge

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La plus importante saisie de cryptomonnaie de l’histoire par les autorités américaines vient d’avoir lieu. Elles ont confisqué l’équivalent de 13 milliards de dollars en Bitcoin provenant d’un vaste réseau de fraude opéré depuis le Cambodge. Cette affaire révèle l’ampleur des escroqueries « pig butchering et l’implication possible de réseaux criminels internationaux sophistiqués.

L’ampleur du scam et les acteurs ciblés

Dans un document officiel dévoilé le 14 octobre 2025, le Département de la Justice américain (DoJ) a annoncé avoir saisi 127 271 bitcoins.

La valeur de cette saisie historique, estimée à 12 à 13 milliards d’euros, dépasse l’entendement. À titre de comparaison, ce montant représente environ six fois la totalité des sommes volées en cryptomonnaie depuis le début de l’année (estimées à 2 milliards d’euros).

De plus, les États-Unis qualifient cette action de plus grande confiscation jamais opérée, une première dans le domaine des cryptos. Cela porterait les réserves gouvernementales à plus de 325 000 BTC, soit une valeur supérieure à 37 milliards d’euros.

Aux côtés de la saisie, les États-Unis avec le Royaume-Uni ont imposé des sanctions aux 146 entités. Ces derniers sont tous liés au groupe Prince et à ses dirigeants, les qualifiant d’organisation criminelle transnationale. Ces entités allant de sociétés immobilières à des banques locales ont été coupés du système financier américain.

Par ailleurs, au cœur de cette affaire repose sur un certain chinois Chen Zhi (alias Vincent), président du Prince Holding Group.

Les autorités l’accusent de diriger ce réseau de fraude sophistiqué. Cela mêlant blanchiment d’argent, escroquerie et utilisation d’entreprises écran pour dissimuler les flux. Ainsi, il encourt jusqu’à 40 ans de prison s’il est condamné. À ce stade, il demeure en fuite, vraisemblablement au Cambodge, et l’enquête vise également ses complices.

Cette saisie sans précédent est le résultat d’une enquête minutieuse menée par diverses agences fédérales dont l’OFAC et le FinCEN du Trésor américain. L’identification et le gel de fonds n’ont été possibles que grâce à la traçabilité de Bitcoin sur la blockchain.

Le « pig butchering » et les conditions des victimes

Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une fraude de type pig butchering. Les escrocs séduisent leurs victimes (parfois via des relations en ligne), gagnent leur confiance, puis les persuadent d’investir en cryptomonnaies dans de faux projets.

Dans cette affaire, le réseau incitait les victimes à verser leurs fonds dans des portefeuilles de cryptomonnaies qu’il contrôlait. Ensuite, le groupe Prince blanchissait les profits à travers ses activités supposées légitimes (immobilier, services financiers, casinos).

Mais le volet humain est particulièrement alarmant. Le réseau criminel forçait des travailleurs migrants, recrutés par d’annonces irréelles d’emploi, à travailler dans des « compounds » au Cambodge.

Les geôliers enfermaient ces victimes derrière des murs grillagés, les privaient de liberté et les soumettaient à des violences physiques si elles résistaient.

Certains étaient contraints de gérer des centaines de portables et de faux profils en ligne pour appâter de nouvelles victimes. Des témoignages judiciaires font état de brimades, de décharges électriques, et de “battent jusqu’à ce qu’ils soient à peine vivants” pour les dissidents.

Malgré la saisie et les sanctions, l’enquête reconnait que démanteler de tels réseaux ne se fait pas du jour au lendemain. Certains experts soulignent que cela modifie le rapport de risque pour les intermédiaires financiers, les banques et les investisseurs potentiels. Le président Trump a même l’intention de faire les États-Unis le hub mondial de crypto.

De plus, les autorités américaines laissent ouvertes l’option d’utiliser les bitcoins confisqués pour rembourser les victimes, si un juge l’autorise.


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