Crypto et crime organisé : Europol tire la sonnette d’alarme

Updated on Nov 3, 2025 at 4:12 pm UTC by · 4 mins read

Une alerte forte d’Europol met aujourd’hui en lumière l’évolution fulgurante des usages criminels de la crypto­monnaie et ce que cela implique pour le marché et les institutions.

Une montée impressionnante des usages illicites de la crypto

La supervision d’Europol révèle que la crypto ne reste plus cantonnée aux usages marginaux des trafics virtuels ; elle est aujourd’hui intégrée aux schémas classiques du crime organisé.

Selon une étude, les crypto­actifs « sont de plus en plus impliqués dans le blanchiment d’argent fondé sur le commerce, les fraudes et les transferts internationaux ».

Ainsi, même si la part de la crypto dans le circuit criminel reste pour le moins négligeable par rapport à celui de l’argent liquide ou à celui des transactions traditionnelles, son expansion fulgurante nous force à revoir nos certitudes.

En effet, près de 540 millions de dollars auraient été blanchis via des crypto-transferts et des banques fictives, selon les autorités. Ce chiffre illustre une réalité inquiétante. La crypto n’est plus un simple outil marginal du crime organisé. Elle est désormais un levier central dans la mutation de la finance illégale.

Ce que cela signifie pour le marché crypto

L’analyse d’Europol dépasse la simple question d’image. Le marché crypto fait face à une forte pression réglementaire. L’agence met en lumière la montée en puissance de l’usage de la cryptomonnaie à des fins criminelles. Elle pousse ainsi l’Europe à durcir ses règles de lutte contre le blanchiment. Elle réclame aussi plus de transparence de la part des plateformes.

Résultat ? Le risque institutionnel grimpe, et chaque scandale lié à une fraude crypto érode un peu plus la confiance du marché dans son ensemble. Enfin, cette évolution ouvre un nouveau gap entre adoption et régulation.

Alors que certains investisseurs voient la crypto comme une véritable opportunité de croissance, les régulateurs la voient de plutôt comme un nouveau front dans la guerre contre le crime. Ce décalage risque d’augmenter la volatilité et l’incertitude.

Comment les acteurs évoluent et que faut-il surveiller ?

L’alerte lancée par l’Europol contient un ensemble de signes que tout observateur du marché crypto doit analyser. Les réseaux de blanchiment utilisaient récemment des systèmes de sociétés écran et des passerelles bancaires.

Ils s’appuyaient aussi sur des comptes multiples et des transferts crypto traversant plusieurs chaînes et services pour « dissiper leurs traces ».

Un deuxième angle de surveillance concerne l’usage des protocoles DeFi et des bridges inter-chaînes. Ces outils offrent aux acteurs malveillants une vitesse et une portée accrus pour déplacer des fonds. Une étude récente sur les pertes de l’écosystème DeFi montre que des acteurs malveillants ont compromis plus de $30 milliards à travers des schémas variés.

Troisièmement, l’apparition d’« adversaires hybrides » mêlant criminalité traditionnelle, sabotage numérique et usage de la crypto pour des motifs géopolitiques rend la lutte encore plus complexe.

Une opération récente l’a démontré. Les autorités ont démantelé un groupe de fraude à grande échelle qui combinait crypto-transactions, comptes bancaires et infrastructure offshore.

Pour les investisseurs et participants du marché, les signaux d’alerte incluent : un protocole ou écosystème sous-régulé, des tokens sans audit, des transferts anonymes massifs ou des associations avec des entités opaques.

Aussi, l’avertissement d’Europol marque un réel tournant pour tout l’écosystème crypto. En effet, il ne s’agit plus seulement d’une question d’image. C’est désormais un changement profond dans la relation entre innovation et criminalité.

Ainsi, les acteurs capables de prouver leur conformité, transparence et traçabilité prennent dorénavant l’avantage sur les autres. Le marché entre dans une ère où la confiance devient impératif, et où l’audit blockchain pourrait bien remplacer le discours marketing.


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