Ethena Labs, un des concurrents les plus sérieux pour l’émission du stablecoin USDH, vient de se retirer. L’annonce a été faite le 11 septembre 2025 par son fondateur, Guy Young.
La décision fait suite aux critiques de la communauté et des validateurs, qui voyaient en Ethena un acteur trop extérieur au projet. Une sortie qui change l’équilibre des forces et ouvre un boulevard à Native Markets, désormais favori.
Un retrait sous pression communautaire
L’histoire s’écrit vite dans la finance décentralisée, et Ethena l’a compris. Après des semaines de débats houleux, les doutes accumulés ont fini par peser.
Trois reproches revenaient sans cesse : l’équipe n’est pas native d’Hyperliquid, elle développe déjà d’autres produits ailleurs, et ses ambitions vont au-delà du profil d’émetteur de stablecoins.
Plutôt que de forcer le passage, Guy Young a préféré reculer. Dans son communiqué, il félicite ses rivaux et salue le processus démocratique qui caractérise Hyperliquid : un modèle où les votes des validateurs et de la communauté tranchent, sans favoritisme. D’ailleurs, ce retrait, loin d’être une défaite sèche, ressemble à un repositionnement calculé.
The last few days have been incredible to witness. I've never seen a community rally around and engage with passion like this before.
Following direct discussions with individuals in the community and validators we have taken onboard some of the concerns, namely:
-Ethena is not…
— G | Ethena (@gdog97_) September 11, 2025
L’enjeu : un marché à 5,5 milliards de dollars
Si la tension est si forte, c’est que le jeu en vaut la chandelle. L’USDH, une fois lancé, pourrait capter une part d’un marché estimé à 5,5 milliards de dollars, jusque-là dominé par l’USDC de Circle. Rien que sur les revenus liés aux réserves, près de 200 millions de dollars par an sont en jeu.
Ethena avait pourtant mis le paquet. Son projet reposait sur un adossement solide à USDtb, un jeton adossé au fonds BUIDL de BlackRock (2 milliards de dollars sous gestion). La promesse : un stablecoin crédible, soutenu par une institution financière mondiale.
En plus, Ethena s’engageait à redistribuer jusqu’à 95 % des revenus générés par les réserves aux membres d’Hyperliquid, à couvrir les frais de migration depuis USDC et à injecter 75 millions de dollars d’incitations dans l’écosystème.
Des propositions généreuses, mais pas suffisantes pour convaincre. Le spectre d’une centralisation excessive et l’impression d’un acteur « parachuté » ont fait basculer les votes.
Ethena se recentre sur ses propres produits
Pour autant, le retrait ne signe pas la fin d’Ethena sur Hyperliquid. Guy Young a confirmé que son équipe poursuivra le développement d’autres briques stratégiques.
Au menu, il y a déjà hUSDe, une version synthétique du dollar, des solutions d’épargne adossées à USDe et même une carte de paiement.
L’entreprise veut aussi accélérer sur les marchés HIP-3 : collatéraux rémunérateurs, services de prime broking modulaires ou encore des swaps perpétuels sur actions tokenisées. Une manière de dire qu’Ethena n’a pas besoin d’USDH pour rester incontournable.
Native Markets prend la pole position
L’abandon d’Ethena rebat les cartes. Native Markets, déjà bien placé, devient le grand favori. L’équipe a un atout majeur.
En effet, elle est perçue comme organiquement liée à l’écosystème. Là où Ethena semblait trop institutionnelle, Native Markets est plus représentative de l’esprit communautaire cher à Hyperliquid.
Les marchés de prédiction ne s’y trompent pas. Sur Polymarket, les chances de victoire de Native Markets sont désormais évaluées à 92 %, contre seulement 7 % pour Paxos. Autrement dit, sauf retournement improbable, la route vers l’émission d’USDH leur est presque acquise.
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