MetaMask s’allie à Polymarket pour parier sur la politique

Updated on Oct 9, 2025 at 9:59 am UTC by · 4 mins read

MetaMask prépare une bascule stratégique. Le wallet de Consensys va intégrer Polymarket directement dans son interface, ouvrant l’accès aux marchés de prédiction sur des sujets très concrets comme les élections, les résultats d’entreprises ou les matchs.

L’équipe produit parle d’un pas de plus vers un univers financier où l’on peut trader, investir, spéculer et diversifier tout en gardant la self-custody.

Polymarket, bientôt à portée de clic dans le wallet

L’intégration annoncée rendra accessibles l’ensemble des marchés Polymarket depuis MetaMask. Concrètement, l’utilisateur pourra acheter et vendre des « shares » indexées sur l’issue d’un événement, sans quitter son wallet.

Le déploiement vise large, mais pas partout. La fonctionnalité ne sera pas proposée aux utilisateurs des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de Singapour, de la Pologne, de la Thaïlande, de la Belgique, de Taïwan et de l’Ontario.

Côté produit, l’argument tient en quelques mots : conserver les clés, garder la garde, tout en élargissant le champ de jeu financier. Côté marché, la décision intervient après un an de montée en puissance des marchés de prédiction, particulièrement autour des élections américaines de 2024 où la profondeur et la liquidité ont attiré bien au-delà du cercle crypto.

L’autre signal est venu de Wall Street. Intercontinental Exchange, maison mère du NYSE, a mis un ticket évalué à 2 milliards de dollars qui valoriserait Polymarket 9 milliards, un clin d’œil appuyé à l’idée que ces marchés deviennent des indicateurs informationnels, pas seulement un terrain de pari.

La thèse derrière tout cela est assez simple. Plus le bassin de participants est large, plus l’alignement d’incitations pousse les prix à refléter la réalité.

MetaMask mise sur ce ressort, avec une expérience de souscription et de sortie qui ressemble davantage aux standards d’une application finance qu’à ceux d’un dapp de première génération.

Un pari sur la self-custody, sans renoncer à l’UX

Le choix d’intégrer Polymarket dans un wallet répond à une contrainte que les DEX et dapps traînent depuis des années. L’accès est ouvert, mais l’UX est rugueuse.

MetaMask tente de combler l’écart en gardant les briques décentralisées sous le capot et en lissant les frictions à la surface. L’utilisateur reste en contrôle de ses fonds.

Les flux passent par des contrats intelligents audités. L’équipe revendique une approche qui additionne plusieurs points forts : échange, rendement, investissement, spéculation, le tout dans un même cadre de self-custody.

Le périmètre géographique restreint rappelle toutefois une autre réalité. Selon les juridictions, un marché de prédiction peut être vu comme un produit dérivé, ou comme un jeu d’argent.

D’où une liste d’exclusions assumée, et la recherche d’un socle de conformité qui n’entrave pas l’usage dans les régions autorisées. Du côté des volumes, l’élan s’est normalisé depuis les pics électoraux, mais la base s’est élargie.

En septembre, Polymarket et Kalshi ont respectivement traité environ 1,43 milliard et 2,74 milliards de dollars, un cumul supérieur à leur record de novembre dernier. Ce n’est plus un pic ponctuel, c’est un plateau plus haut.

L’intégration dans un wallet grand public pourrait mécaniquement accroître la profondeur de ces marchés en réduisant le nombre de clics et le coût mental d’entrée.

Wall Street s’invite

L’onde de choc de l’investissement d’ICE dans Polymarket a agi comme une révélation. Les marchés de prédiction ne sont plus un gadget de niche.

Ils deviennent des interfaces d’information où l’argent et les probabilités convergent, et où l’audience non-crypto arrive par la porte des scrutins, des statistiques économiques, des résultats sportifs. Dans ce contexte, MetaMask joue un rôle d’agrégateur.

Il réunit sous un même toit des éléments complémentaires : prédiction et perps, spéculation et garde.

Les exclusions géographiques rappellent que tout ne dépend pas de la technique. La conformité et la classification juridique restent des variables structurantes.

Reste que l’orientation est nette. MetaMask ne veut plus être seulement un coffre et un bouton « connect ».

Le wallet tend à devenir une super-app de finance on-chain avec des rails d’expérience comparables aux acteurs centralisés.

L’UX progresse, les flux institutionnels s’intéressent, les volumes se structurent. Ce n’est pas l’exubérance des pics électoraux, mais une mise en place plus solide. Et c’est souvent dans ces phases que l’adoption durable se joue.


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