Le Royaume-Uni et les États-Unis testent un passeport crypto unique

Updated on Nov 12, 2025 at 12:48 pm UTC by · 4 mins read

Les États-Unis et le Royaume-Uni s’apprêtent à franchir une étape historique dans la régulation des cryptomonnaies. Les deux puissances préparent actuellement d’un “sandbox” transatlantique pour tester un passeport crypto. Celui-ci permettrait aux entreprises d’opérer des deux côtés de l’Atlantique sans refaire tout le processus réglementaire.

Une collaboration transatlantique inédite

Londres et Washington veulent créer un « passeport crypto » commun. L’idée est de permettre aux entreprises enregistrées dans l’un des deux pays d’opérer librement dans l’autre, selon Cointelegraph. Après plusieurs mois de discussions, ce projet transatlantique prend forme sous la supervision d’anciens responsables politiques et de régulateurs.

Selon Lisa Cameron, ex-députée britannique et fondatrice de la UK-US Crypto Alliance, une sandbox réglementaire est déjà en préparation. Ce bac à sable devrait voir le jour dans les prochains mois, mais aucune date officielle n’a encore été fixée.

En gros, il permettra aux entreprises crypto d’expérimenter dans un cadre contrôlé, tout en harmonisant les règles entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Autrement dit, un terrain d’essai commun avant une reconnaissance mutuelle des licences.

Les autorités britanniques et américaines ont déjà mis sur pied un groupe de travail commun sur les cryptos, appelé Transatlantic Task Force.

Ce groupe cherche à mieux aligner les règles des deux pays, en s’inspirant des cadres récents de la Bank of England et de la SEC. L’objectif est clair : simplifier les échanges et stimuler l’innovation, sans sacrifier la sécurité des marchés.

Le “passporting” crypto, un enjeu stratégique mondial

Ce fameux “passporting” permettrait à une société crypto agréée à Londres d’offrir ses services aux États-Unis, et inversement. Un système déjà courant dans la finance traditionnelle, mais inédit dans les cryptos. Les régulateurs veulent rendre les échanges plus simples et attirer plus d’investissements entre les deux pays.

Et on peut dire que ce que cette clarté réglementaire a été tellement attendues pour de nombreuses entreprises. Elles dénoncent la complexité des démarches et la lenteur des autorités, notamment côté britannique. Selon Lisa Cameron, certaines startups préfèrent déjà s’installer à Dubaï, en Suisse ou à Singapour, où les règles sont plus stables et les régulateurs plus réactifs.

Union jack flagon pole and Big Ben

La Bank of England, de son côté, a récemment publié une consultation sur les stablecoins libellés en livres sterling. Ces actifs seraient classés comme “systemic stablecoins” lorsqu’ils sont utilisés pour les paiements.

L’initiative rappelle le cadre américain Genius Act autour des stablecoins en dollars. Une convergence qui montre à quel point Londres et Washington veulent désormais avancer ensemble.

Londres face à l’urgence d’agir

Malgré sa place historique dans la finance, le Royaume-Uni peine à garder son attractivité. Lisa Cameron rejoint le point de vue de l’ancien Chancelier sur le retard en avertissant que :

« Beaucoup d’entreprises quittent déjà le pays faute de soutien au démarrage. »

En clair, si le pays ne bouge pas vite, il risque de manquer le train de la régulation crypto mondiale. Ce futur passeport crypto pourrait changer la donne. Il permettrait de repositionner Londres comme un hub majeur de la finance numérique, tout en profitant du dynamisme américain. Et surtout, il réduirait les frictions administratives qui freinent aujourd’hui les jeunes pousses du secteur.

Les négociations se poursuivent, mais le ton a changé : les deux pays semblent prêts à jouer collectif. Ce projet transatlantique, encore expérimental, pourrait bien inspirer d’autres puissances, notamment l’Union européenne. Si tout se passe comme prévu, le “passeport crypto unique” pourrait devenir une réalité d’ici fin 2026.

À terme, ce projet pourrait aussi inspirer d’autres régions. L’Union européenne pourrait un jour rejoindre ce modèle de reconnaissance mutuelle. Bien que trois pays aient déjà proposé une supervision unique par l’ESMA, l’idée est restée lettre morte. Mais pour l’heure, l’alliance UK-US reste un test grandeur nature pour la finance numérique mondiale.


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