Marchés de prédiction : Robinhood prépare son arrivée en Europe

Updated 6 heures ago by · 3 mins read

Robinhood veut exporter ses marchés de prédiction de l’autre côté de l’Atlantique. Après un lancement très suivi aux États-Unis, le courtier discute avec la FCA au Royaume-Uni pour adapter son offre à l’Europe.

Londres en première ligne

L’enjeu est double : un cadre clair et une distribution grand public sur des thèmes concrets comme les taux d’intérêt, les élections ou les résultats sportifs. Côté traction, son patron Vlad Tenev revendique déjà plusieurs milliards de bets placés aux États-Unis, un signal que le produit a trouvé son public.

Au Royaume-Uni, la question centrale est la classification du produit. Aux États-Unis, ces contrats sont traités comme des dérivés sous supervision de la CFTC.

À Londres, selon la structure exacte, ils peuvent relever de la FCA ou être assimilés à des jeux d’argent sous l’égide de la UK Gambling Commission. Robinhood dit travailler avec la FCA pour baliser KYC, limites de pertes, affichage de risques et modalités de règlement en monnaie fiduciaire.

Techniquement, l’exécution s’appuie sur Kalshi, une bourse régulée, avec règlements en dollars, ce qui devrait être adapté en livres et en euros pour l’Europe.

Futures ou pari en ligne : le casse-tête européen

Sur le continent, la ligne de partage varie pays par pays. MiCA encadre les crypto-actifs, mais les marchés de prédiction non crypto peuvent basculer dans d’autres catégories.

La France, l’Italie ou l’Espagne peuvent assimiler certains contrats à des paris si l’issue est non financière. L’Allemagne et les Pays-Bas regardent d’abord la nature du sous-jacent et la compensation.

Résultat : Robinhood devra sans doute adopter une approche graduelle, Royaume-Uni d’abord, puis des déploiements ciblés dans l’UE là où la qualification en instrument financier est la plus probable.

En effet, côté expérience, attendez-vous à des limites de mise, des garde-fous sur la volatilité des événements et une granularité fine des marchés ouverts ou fermés selon les juridictions.

La poussée des plateformes on-chain

En parallèle, l’écosystème décentralisé a servi de laboratoire. Polymarket a montré que la demande existe pour des marchés très liquides : élection, macro et sport, avec une transparence on-chain mais aussi des contraintes de liquidité inégale et d’accès géolocalisé.

L’intérêt n’est pas qu’électoral. Des prédictions sur l’inflation, la météo ou l’activité IA gagnent en popularité.

Si Robinhood arrive en Europe, il importera une UX Web2 avec garde-fous réglementaires, pendant que les versions on-chain continueront d’innover sur la variété des sous-jacents et le règlement automatisé par smart contract.

Ce que cela changerait pour les particuliers européens

Concrètement, une version européenne signifierait dépôts en GBP et EUR, règlements en monnaie locale et fiscalité de produits financiers plutôt que de jeux d’argent dans les pays qui classent ces contrats comme dérivés.

Les marchés les plus probables au lancement sont ceux à données publiques et vérifiables : décisions de banques centrales, statistiques macro, résultats sportifs majeurs et cours de clôture.

Les thèmes politiques resteront encadrés selon les pays. Pour l’investisseur, l’intérêt est clair : une façon simple de se positionner sur un scénario binaire.

Le revers est tout aussi clair : un risque de perte totale de la mise et des limites réglementaires qui fermeront certains marchés selon la localisation. Ainsi, si Robinhood obtient le feu vert au Royaume-Uni, l’Europe deviendra rapidement le prochain terrain d’arbitrage entre offre régulée et innovations on-chain.


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