Vitalik Buterin prend la défense de Base et calme le FUD
Base n’est pas un exchange déguisé, martèle Vitalik Buterin. À ses yeux, Coinbase illustre la bonne voie : une couche 2 greffée à Ethereum qui assume certaines fonctions centralisées pour fluidifier l’expérience, tout en restant ancrée dans la sécurité décentralisée de la couche 1.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins lecture
Pour Résumer
Vitalik Buterin affirme que Base est une véritable couche 2 d’Ethereum.
Le débat de régulation porte sur le rôle du séquenceur.
Buterin rappelle qu’un L2 ne garde pas les fonds.
Le message de Vitalik
Ce rappel tombe à pic. Surtout, insiste-t-il, un véritable L2 ne détient pas vos fonds, ne peut ni les saisir ni bloquer un retrait. C’est une extension d’Ethereum, pas un serveur.
Ces dernières semaines, le mot « séquenceur » a déclenché une panique à moitié théorique, à moitié politique : si un acteur ordonne des transactions, ne se rapproche-t-il pas d’une place de marché centralisée, avec tout ce que cela implique en matière d’agrément, de surveillance et de responsabilités ?
Buterin rabat les cartes en revenant à l’essentiel : la garde des fonds reste côté Ethereum, le chemin de sortie existe même si la couche 2 s’arrête, la propriété ne dépend pas d’un opérateur. En d’autres termes, la confiance cryptographique ne se négocie pas, elle se vérifie.
Exchange ou infrastructure, où placer la frontière ?
Le débat s’est nourri d’une interrogation régulatoire : si un « moteur de mise en correspondance » est contrôlé par un seul acteur, l’outil ressemble à un exchange, donc relève potentiellement d’un régime d’enregistrement strict.
Une commissaire des marchés américains a d’ailleurs laissé entendre que ce cas de figure appellerait un examen sévère.
Nuance importante toutefois : si les actifs traités ne constituent pas des titres financiers, l’autorité dispose de moins à dire.
La tension naît de là, entre deux réalités qui coexistent : des L2 qui cherchent un débit constant et une bonne protection contre le front-running, et des régulateurs qui redoutent qu’un point de contrôle devienne, de fait, un guichet boursier.
Ce que fait réellement un séquenceur
Côté industrie, la riposte se veut pédagogique. Le séquenceur, expliquent les constructeurs, ne « marie » pas des ordres d’achat et de vente à des prix donnés.
Il place les transactions dans un ordre, les agrège, puis les transmet à la couche 1. Pas de carnet d’ordres, pas d’appariement, pas de fixation de prix.
L’image qui revient est celle d’un aiguilleur qui fluidifie la voie rapide, sans décider de la destination, ni du tarif. Et, précise Base, on peut toujours publier directement sur Ethereum si l’on soupçonne une censure : la résistance au blocage tient à cette porte de sortie permanente.
3/ two critical things to note about this design:
first, the sequencer is only a fast lane to get into @base. at any point, a user can also transact on @base through @ethereum directly. this brings the full decentralization and censorship resistance of the ethereum validator set…
L’enjeu dépasse le cas d’école. Si une L2 est assimilée à un exchange, elle devrait composer avec des obligations lourdes, des limites opérationnelles et des risques de fragmentation.
À l’inverse, qualifier cette architecture d’infrastructure rapproche son statut de celui d’un nuage d’exécution pour contrats, où paiements, appels et messages se déroulent avant leur consolidation sur L1.
Buterin ne nie pas les zones grises, il met l’accent sur la propriété non-custodiale et sur la garantie ultime qu’offre Ethereum.
La ligne de crête se dessine ainsi : oui à des séquenceurs centralisés tant qu’ils n’altèrent pas la souveraineté des utilisateurs et la possibilité de sortie, non à toute architecture qui capterait la garde, fixerait les prix ou empêcherait l’exit.
Au fond, la question est simple mais cruciale : qui tient la clé lorsqu’un L2 s’éteint ?
Si le protocole de base reste la réponse, la qualification penche vers l’infrastructure, pas vers l’échange. En défendant Base, Buterin recadre la discussion sur ce qui fait un vrai L2, la non-custodie et la faculté de retrait vers Ethereum.
Le débat régulateur continue, mais l’argument technique fait le poids : tant que les séquenceurs ordonnent sans apparier, et que l’exit reste garanti, assimiler une L2 à un exchange relève plus du contresens que du bon sens.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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