Le Bhoutan continue d’avancer dans sa transformation numérique. Le pays a délégué 320 ETH, soit près de 970 000 $, à un validateur opéré par Figment. Ce geste en dit long : le royaume veut désormais participer directement au fonctionnement d’Ethereum. Et surtout, prendre sa place dans le Web3 mondial.
Le Bhoutan entre dans la cour des validateurs Ethereum
Le gouvernement a transféré 320 ETH vers Figment, un validateur institutionnel très respecté. Ce mouvement de staking est visible sur la blockchain, preuve que le pays affiche donc clairement ses ambitions. Peu d’États s’engagent à ce niveau dans Ethereum, et le Bhoutan fait maintenant partie de ce cercle très fermé.
Grâce au staking, le pays touche des récompenses régulières, mais il gagne aussi un rôle technique dans la sécurité du réseau. Ce choix montre une volonté d’exister dans un secteur encore largement dominé par les acteurs privés. Le Bhoutan veut peser, tout simplement.
BREAKING: Royal Government of Bhutan just staked $970K in $ETH.
They still hold $1.02M in #Ethereum that could be staked next. pic.twitter.com/XIEQyI7uAI
— Conor Kenny (@conorfkenny) November 27, 2025
Ce staking éclaire également un changement notable. Jusqu’ici, le portefeuille gouvernemental était surtout connu pour ses ventes d’ETH. Il a d’ailleurs cédé 1 119 ETH sur douze mois, pour environ 2,2 millions de dollars. Aujourd’hui, l’État change de posture.
Figment joue ici un rôle clé, car la société et son infrastructure de staking soutient déjà des institutions du monde entier.
Une opération liée à un grand virage : l’identité numérique sur Ethereum
Par ailleurs, cette opération s’inscrit dans un projet beaucoup plus large. Le Bhoutan migre son système d’identité numérique, appelé NDI, vers Ethereum. Le projet était d’abord basé sur Polygon, mais le gouvernement veut profiter des outils, de la sécurité et de la portée d’Ethereum. La migration complète est prévue pour début 2026.
Le lancement du nouveau NDI a attiré l’attention internationale. Vitalik Buterin et Aya Miyaguchi étaient présents lors de l’annonce, preuve que l’initiative est prise très au sérieux par l’écosystème. Le pays veut donc faire de la blockchain un service public réel, et non un simple outil expérimental.
1/ Today, Bhutan celebrates a historic milestone, becoming the first nation to anchor its national digital identity system on Ethereum. 🇧🇹@VitalikButerin and I were honored to join the launch ceremony on behalf of the Ethereum community, graced by His Royal Highness. pic.twitter.com/KA4tOYbsJ4
— Aya Miyaguchi (@AyaMiyagotchi) October 13, 2025
Chaque étape se déroule avec une logique claire : bâtir une infrastructure numérique moderne et souveraine. Participer au réseau via le staking complète cette vision. Le pays ne se contente pas d’utiliser Ethereum. Il contribue aussi à son fonctionnement.
Un royaume déjà très actif dans les crypto-monnaies
Le Bhoutan n’arrive pas dans cet univers par hasard. Il mine du Bitcoin depuis 2019. Grâce à son abondante énergie hydroélectrique, il le fait à faible coût et de manière durable. Son portefeuille contient environ 6 154 BTC, représentant plus de 562 millions de dollars. En effet, peu de pays disposent d’une telle réserve.
Mais le pays ne s’arrête pas au minage. Il développe aussi ses propres usages. En juillet, une initiative touristique soutenue par Binance a vu le jour. Elle permet aux visiteurs de payer en crypto dans tout le pays. Près de 1 000 marchands sont déjà inscrits. Le message est clair : les crypto-monnaies deviennent un outil du quotidien.
Encore mieux, le gouvernement dispose encore de marge de manœuvre. Son portefeuille détient 336 ETH supplémentaires, d’une valeur d’un peu plus d’un million de dollars. Ces fonds ne sont pas encore stakés. Le Bhoutan peut donc renforcer son engagement à tout moment.
L’annonce arrive en plus à un moment parfait pour le marché. L’ETH a retrouvé la barre des 3 000 dollars. Certains analystes, comme Ted Pillows, voient même un possible mouvement vers 3 400 dollars si la pression d’achat continue. Et la mise à jour “Fusaka”, prévue le 3 décembre, pourrait ajouter un nouveau catalyseur.
Une chose est sûre : ce petit pays himalayen fait désormais partie des acteurs à suivre dans l’écosystème Ethereum.
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