Pour Larry Fink, le virage est tracé : la prochaine grande vague se joue dans la tokenisation de tous les actifs, des fonds aux obligations en passant par l’immobilier. BlackRock veut y amener des millions d’épargnants, en commençant par ce qu’ils connaissent déjà, comme les ETF, puis en les gardant dans un écosystème numérique continu.
Tokeniser pour élargir l’épargne
En rendant un ETF « digital», BlackRock souhaite en effet convertir des nouveaux venus de la crypto vers des produits retraite classiques, sans casser leur parcours.
La firme voit là une porte ouverte sur des décennies de collecte, avec un pont entre finance traditionnelle et rails on-chain. Fink ne parle pas d’un gadget.
BlackRock CEO Larry Fink…
“One day, I expect tokenized funds will become as familiar to investors as ETFs.”
They’re all in.
Hope you’re paying attention. pic.twitter.com/xjBfUDFEjI
— Nate Geraci (@NateGeraci) April 1, 2025
Il parle d’une migration par étapes où l’investisseur reste donc dans un environnement numérique du premier achat au portefeuille à long terme.
Les preuves déjà visibles on-chain
Le terrain n’est pas vierge. Lancé en 2024, le BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund, alias BUIDL, est devenu le plus gros fonds tokenisé de cash et Treasuries.
Il a franchi 1 milliard de dollars au printemps, puis a grossi jusqu’à environ 2,8 milliards selon les agrégateurs, avec des porteurs institutionnels et des dividendes distribués on-chain. La logique séduit des trésoreries d’entreprises crypto, des protocoles DeFi et des desks qui utilisent ces parts comme collatéral ou réserve.
La même mécanique a essaimé vers Solana via une nouvelle part du fonds, signe que l’infrastructure s’adapte au multi-réseau. Le mouvement dépasse un seul véhicule.
La valeur du marché de la tokenisation d’actifs dépasse les 2 000 milliards de dollars en 2025, avec une projection à plus de 13 000 milliards d’ici 2030 si l’adoption par l’immobilier, les fonds monétaires et les obligations se confirme. Autrement dit, on ne parle plus d’expérimentation, mais d’une base adressable qui commence à compter dans les tableaux de bord des grands gérants.
À quoi sert la tokenisation pour l’investisseur ?
D’abord la promesse côté utilisateur : règlement quasi instantané, fractionnement natif, passage fluide entre produits, visibilité en temps réel et transferts pair à pair lorsqu’ils sont autorisés.
Ensuite le « pourquoi » technique : il y a des registres partagés, des règles d’accessibilité codées, la compatibilité avec des wallets et des ponts inter-chaînes. Dans un monde où les plans d’épargne s’ouvrent via une application et où la distribution coûte cher, chaque friction retirée compte.
Les équipes de BlackRock parlent d’« onboarding » progressif, en commençant par des produits familiers et réglementés. Les acteurs d’infrastructure comme Securitize jouent ici les pièces maîtresses, avec des licences de transfer agent et un raccordement aux dépositaires traditionnels.
Le narratif trouve aussi un socle chiffré côté marchés tokenisés. RWA.xyz suit plus de 33 milliards de dollars d’actifs réels on-chain hors stablecoins, en hausse sur un mois.
Les flux ne sont pas linéaires, mais l’axe est clair : plus d’émetteurs, plus de chaînes, plus de cas d’usage, des règlements qui s’outillent et des intégrations vers les systèmes de back-office existants.
Là où l’on voyait hier des « proofs of concept », on observe aujourd’hui des courbes de revenus et des dividendes distribués sur Ethereum.
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