Michael Saylor a ravivé la rumeur d’un nouvel achet sur BTC. Dimanche, le patron de Strategy a publié un graphique récapitulant les vagues d’achats de son groupe, accompagné d’un commentaire qui a fait tilt chez les traders : « le prochain point orange est toujours le plus important ».
Dans l’historique récent, ce type de message a souvent précédé une annonce d’acquisition.
Un teasing limpide, alors que le marché se cherche
Le message tient en une ligne, mais il parle à un public qui connaît la musique. Le « Saylor Bitcoin Tracker » recense des dizaines d’achats étalés dans le temps, une méthode presque métronomique qui a fait école depuis 2020.
La séquence s’inscrit dans une phase de digestion du marché après un sell-off violent, où l’on guette le retour des acheteurs structurels. Chez Strategy, l’argumentaire est rodé : accumuler sur la durée, lisser le prix d’entrée, tenir le cap quelles que soient les mèches.
The most important orange dot is always the next. pic.twitter.com/N5GQOdqr6y
— Michael Saylor (@saylor) October 19, 2025
Rien d’officiel n’a été annoncé, mais les précédents nourrissent l’idée d’un nouveau ticket à court terme.
Une trésorerie qui pèse lourd et dicte le tempo
Strategy reste de loin la première entreprise détentrice de BTC cotée. Les données publiques recensent environ 640 250 bitcoins en réserve, soit près de 2,5 % de l’offre totale, bien devant Marathon Digital et les autres acteurs du club des « treasuries ».
La dernière mise à jour officielle remonte au 13 octobre, avec 220 BTC de plus au compteur. À ces tailles, chaque pourcent de volatilité ajoute ou retranche des milliards à la valeur de la réserve.
Dans l’écosystème plus large des « corporate BTC », le contraste reste marqué. Quelques dizaines d’entreprises concentrent l’essentiel des avoirs, pendant que d’autres, plus petites, oscillent entre phases d’accumulation et dilution via émissions d’actions.
C’est là que la discipline d’un acheteur récurrent fait la différence : pas de chasse au top, peu de bruit, une logique de trésorier plutôt que de spéculateur. Bref, un profil qui imprime un rythme plus régulier aux flux.
Thèse intacte pour les convaincus
La face moins glamour du modèle a éclaté au grand jour ces dernières semaines. Les primes sur la valeur des réserves de plusieurs « bitcoin treasuries » se sont évaporées, laissant certains actionnaires avec des pertes alors même que les sociétés, elles, ont accumulé du BTC bien réel.
Pour les partisans de la thèse longue, c’est un reset plus qu’un reniement. Pour les sceptiques, c’est l’illustration qu’un modèle d’achat financé par le marché reste tributaire de la confiance du même marché.
After the Magic: How Bitcoin Treasury Firms Must Evolve Beyond NAV Illusions
Why this report matters
The age of financial magic is ending for Bitcoin treasury companies.
They conjured billions in paper wealth by issuing shares far above their real Bitcoin value—until the… pic.twitter.com/mS34Wqhzmm
— 10x Research (@10x_Research) October 17, 2025
Ce bruit de fond n’empêche pas Saylor de marteler son scénario. Le message est toujours le même : BTC comme actif de trésorerie de long terme, piloté par une politique d’achats réguliers et une tolérance élevée à la volatilité.
Stricto sensu, l’entreprise n’a pas besoin d’un signal parfait pour recharger. Elle a besoin d’un guichet ouvert et de liquidités suffisantes pour exécuter sans dérapage. Les carnets, eux, finissent par s’habituer à ce type de contrepartie.
Quel message cela envoie si Strategy achète encore
Voir l’acheteur le plus visible du marché revenir au contact réinstalle un plancher psychologique et améliore la tenue des carnets lors des prochains titres macro.
Enfin, cela impacte la concurrence. Les autres « treasuries » n’ont pas toutes la même capacité de financement ni la même patience. Un retour de Strategy pousse les suiveurs à choisir entre dilution et stand-by.
Il reste des inconnues. Le timing exact, la taille, la forme du financement. Et un contexte où les NAV boursières ont rappelé que les véhicules cotés ne sont pas des trackers parfaits du sous-jacent.
Mais si l’on s’en tient à la logique de Saylor, l’équation ne change pas : chaque point orange de plus rapproche sa réserve d’un seuil où l’inertie compte plus que la courbe du jour. Pour un marché qui se remet d’une gueule de bois, c’est souvent suffisant pour redonner envie de regarder le prochain chandelier.
À lire aussi :
- Bitcoin franchit 2,4 trillions $ et dépasse Amazon
- La France inaugure Lise, la première bourse d’actions tokenisées d’Europe
- Un nouveau front commercial entre Washington et Pékin fait vaciller les marchés