Polymarket vise une valorisation record à 15 milliards$
Moins de quatre mois après un tour à 1,2 Md$, puis une envolée autour de 9 Md$ avec l’entrée d’Intercontinental Exchange, la plateforme de prediction se hisse dans la cour des géants de la fintech.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
Pour Résumer
Polymarket prépare un tour entre 12 et 15 milliards$, soutenu par ICE et un retour officiel aux États-Unis.
Licences, partenariats sportifs et intégration Bitcoin dopent l’adoption.
Désormais fournisseur d’infrastructure régulée, la plateforme s’impose face à Kalshi comme le nouveau centre de gravité des marchés de prédiction.
Un retour américain qui change tout
Polymarket discute d’un nouveau tour de table entre 12 et 15 milliards de dollars.
Ce n’est pas qu’un effet d’annonce : les volumes montent, l’offre s’élargit, la marque s’installe au-delà du cercle crypto. Et surtout, la perspective d’un vrai retour aux États-Unis rebat toutes les cartes.
Polymarket has been given the green light to go live in the USA by the @CFTC.
Credit to the Commission and Staff for their impressive work. This process has been accomplished in record timing.
Ce feu vert revendiqué publiquement par le fondateur Shayne Coplan, combiné au soutien d’ICE, pèse lourd dans la perception de risque réglementaire. En parallèle, Polymarket a activé les dépôts en Bitcoin, un pont simple vers un public qui raisonne en BTC plutôt qu’en stablecoins.
Un détail pour certains, un accélérateur d’adoption pour d’autres. Quand on vise la masse critique, le moindre détail compte.
L’effet réseau est là : licences, deals et nouveaux canaux
Le momentum ne vient pas de nulle part. La Ligue nationale de hockey a signé des accords pluriannuels avec Polymarket et Kalshi pour l’usage officiel de leurs marques.
Première historique pour une grande ligue nord-américaine. Ce vernis d’institutionnalisation ouvre des portes marketing et normalise un produit encore mal compris du grand public.
À la clé : plus de marchés, plus de liquidité, et une boucle d’adoption qui s’auto-alimente.
Dans le même temps, DraftKings a racheté Railbird pour son entrée offensive sur les prediction markets. Et plutôt que de bricoler sa propre brique d’infrastructure, le géant du sport-betting s’appuiera sur Polymarket.
Ce pivot B2B vaut plus qu’une bannière publicitaire : il place Polymarket au centre de la tuyauterie, là où se concentrent les marges et la confiance opérationnelle.
Un changement de dimension pour Polymarket
L’évolution est frappante. Polymarket n’est plus seulement une app où l’on « trade du oui/non ».
C’est un fournisseur d’infrastructure qui s’imbrique dans la chaîne de valeur des paris régulés, tout en gardant son ADN crypto-native. Le message envoyé au marché est limpide : on peut parler onchain, clearing, et conformité dans la même phrase sans que ça coince.
La trajectoire américaine ne tient pas qu’à un post sur X. Polymarket s’est donné les moyens de son retour en mettant la main sur des briques régulées côté dérivés.
Cette architecture mixte, où l’on marie rails crypto et exigences CFTC, rassure les partenaires tout en conservant l’élasticité produit. C’est exactement ce qu’attendent des marques comme les ligues sportives ou les opérateurs de jeu traditionnels quand elles flirtent avec un vertical nouveau.
La bataille des valorisations : Kalshi en embuscade
Face à Polymarket, Kalshi ne reste pas immobile. La plateforme régulée par la CFTC discuterait des offres autour de 10 à 12 milliards, quelques jours seulement après une levée majeure.
Le signal est clair : la catégorie des marchés de prédictions a quitté la niche pour entrer dans la strate des produits grand public, avec des cycles de financement dignes des meilleures années de la tech. Les opérateurs historiques s’ajustent déjà.
DraftKings prépare sa rubrique « Predictions », les ligues testent la licence, les médias économiques couvrent les carnets comme ils le feraient pour des equities.
Rien n’est joué pour autant. La ré-entrée américaine devra composer avec des lignes rouges locales, et une pédagogie continue sur la différence entre pari, marché d’événements et produit dérivé.
Mais la direction est nette. Quand une place de marché transforme l’actualité en actif négociable, qu’elle attire ICE d’un côté et un géant du pari sportif de l’autre, la courbe d’adoption se cambre.
Et c’est là que la valorisation cesse d’être une projection pour devenir, peu à peu, une réalité.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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