Saisie historique au Canada : 56 M$ en cryptos confisqués par la police fédérale

Updated 5 heures ago by · 3 mins read

La police fédérale canadienne a frappé un grand coup en saisissant 56 millions de dollars en cryptomonnaies, la plus importante opération du genre au pays. La plateforme visée, TradeOgre, est accusée d’avoir facilité le blanchiment d’argent en permettant des comptes anonymes. L’enquête, initiée avec Europol en 2024, pourrait mener à de nouvelles poursuites.

Une saisie record de 56 M$ en cryptos par la GRC

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a réalisé la plus importante saisie de cryptomonnaies de son histoire.

Le 18 septembre 2025, les enquêteurs de la division fédérale ont récupéré plus de 56 millions de dollars canadiens auprès de la plateforme TradeOgre, soupçonnée de blanchiment d’argent.

Source : rcmp.ca

Une opération inédite au Canada

Pour la première fois, les autorités canadiennes ont démantelé une plateforme d’échange de cryptomonnaies. L’enquête a mobilisé des experts en criminalité financière, en cybercriminalité et en actifs numériques, reflétant la complexité des dossiers liés à la blockchain.

Un message d’avertissement s’est affiché sur le site de TradeOgre :

“Cette plateforme et ses cryptoactifs ont été saisis par la GRC.”

Ainsi, la police fédérale envoie un signal clair : les plateformes non conformes aux règles canadiennes ne pourront plus échapper à la surveillance.

Une enquête ouverte grâce à Europol

Les enquêteurs ont ouvert le dossier en juin 2024, à la suite d’un renseignement transmis par Europol. Très vite, les premières analyses ont révélé que TradeOgre opérait en dehors du cadre légal canadien.

En effet, la plateforme ne s’était pas enregistrée auprès du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada, l’autorité responsable de la supervision des services financiers.

De plus, elle ne vérifiait pas l’identité de ses utilisateurs, ce qui permettait la création de comptes anonymes.

Grâce à cette faille, TradeOgre s’était imposée comme une porte d’entrée pour des capitaux d’origine douteuse, échappant aux mécanismes traditionnels de contrôle.

Des fonds liés à des activités criminelles

Les enquêteurs évaluent que la plupart des flux financiers qui passent par TradeOgre sont issus d’activités criminelles. Sans le processus KYC (Know Your Customer), la plateforme favorisait la clandestinité d’origine des fonds.

Ainsi, elle fournissait aux entités criminelles un instrument efficace pour le blanchiment d’argent grâce à des cryptomonnaies complexes à suivre.

Cette non-conformité constitue une violation manifeste des obligations exigées aux sociétés de services financiers au Canada.

Ce cas souligne l’un des défis majeurs auxquels doivent faire face les autorités de régulation : trouver un juste milieu entre encourager l’innovation et éviter la création de plateformes obscures qui pourraient se transformer en refuges pour la criminalité financière.

Analyse des données et suites judiciaires possibles

La GRC est en train d’examiner les données de transaction entrées sur la plateforme. Elle pourrait engager des poursuites en fonction des résultats de cette investigation.

Pour l’instant, aucune inculpation n’a été annoncée. Toutefois, les enquêteurs laissent entendre que d’autres saisies ou arrestations pourraient suivre. L’opération démontre la capacité des forces de l’ordre à agir dans un écosystème mondial et numérique où l’argent circule sans frontières.

Un signal fort pour l’écosystème crypto

Cette saisie record confirme la détermination du Canada à appliquer strictement ses règles de transparence financière. De plus, elle reflète une tendance mondiale : les autorités coopèrent de plus en plus pour cibler les services non conformes et limiter les flux criminels.

En définitive, l’affaire TradeOgre pourrait servir d’exemple pour d’autres juridictions, tout en incitant les plateformes encore non enregistrées à se mettre en règle.

La GRC rappelle ainsi que l’anonymat total, longtemps perçu comme un avantage de certains échanges crypto, ne protège plus face aux investigations internationales.


Source : rcmp.ca


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