Le Japon est sur le point de durcir sérieusement ses règles pour empêcher le trading d’initiés dans le monde des cryptomonnaies. Les autorités travaillent à étendre aux actifs numériques des règles jusqu’ici réservées aux titres financiers.
Ce coup de balai réglementaire va clairement changer la donne. En effet, si la loi est votée, le Japon deviendrait l’un des premiers grands pays à interdire clairement cette pratique dans le secteur cryptographique.
Une nouvelle loi pour encadrer le trading d’initiés crypto
Pendant longtemps, les cryptomonnaies au Japon n’ont pas été soumises aux lois FIAE contre le trading d’initiés (inside trading). En effet, la législation des instruments financiers ne les incluait pas explicitement.
Ainsi, cela signifiait que des transactions basées sur des infos confidentielles pouvaient théoriquement passer entre les mailles du filet. Certaines entreprises du secteur crypto fonctionnaient donc dans une zone grise réglementaire.
Mais les temps changent : le gouvernement japonais veut rectifier cela avec une interdiction légale sur le pays. Dans ce contexte, l’agence nationale des Services Financiers (FSA) envisage désormais de modifier la loi actuelle pour reclasser les cryptos comme des produits financiers.
Japan to ban cryptocurrency insider trading with new rules https://t.co/TaOS9550Pm
— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) October 14, 2025
Par conséquent, les règles anti-abuse de marché pourraient s’appliquer aux actifs numériques. La loi inclut notamment celles contre le trading d’initiés, comme explique le rapport du média local, Nikkei.
Ce projet n’est pas nouveau : déjà au début 2025, des annonces ont évoqué ce reclassement et l’application de ces règles aux cryptos.
Le rôle de la SEC avec les sanctions envisagées
Pour mettre en œuvre cette nouvelle régulation, la FSA prépare un groupe de travail dédié. Leur but, c’est de proposer un texte solide d’ici à la fin de l’année et pousser à une adoption rapide en 2026.
Le dépôt de projet de loi au Parlement lors de la prochaine session régulière. Ce sera une première au Japon, un signal fort pour la scène crypto mondiale.
En effet, la SEC serait habilitée à enquêter sur les cas suspects de trading d’initiés dans le domaine cryptographique. Sanae Takaichi, bientôt Première ministre du Japon, est pressentie pour impulser un nouvel élan au secteur en faveur des cryptos.
Rappelons que, la surveillance du marché crypto repose actuellement sur des règles internes des plateformes d’échange. Cette autorégulation est aujourd’hui orchestrée par la JVCEA (Japan Virtual Crypto Assets Exchange Association).
Par ailleurs, les sanctions envisagées pourraient inclure des amendes proportionnelles aux gains réalisés illicitement. Cela pourrait être même des mesures pénales aux insiders dans les cas les plus graves.
Cette évolution législative s’inscrit dans un contexte de croissance rapide du marché crypto au Japon. En août 2025, près de 7,88 millions de comptes actifs ont été recensés. Ainsi, les autorités veulent renforcer la confiance des investisseurs dans cet univers. L’objectif est aussi d’assurer des conditions de jeu équitables sur toutes les plateformes d’échange.
Défis et impacts attendus sur le marché crypto
L’un des principaux défis sera de définir ce qu’est une “information confidentielle” dans l’univers des cryptos. Contrairement aux entreprises traditionnelles, beaucoup de jetons n’ont pas d’émetteur clair, ce qui complique l’identification des initiés potentiels.
Déterminer qui peut avoir accès à de l’information exclusive (annonces à venir, partenariats, listings) sera un exercice délicat. La FSA travaille donc sur des règles adaptées pour éviter toute ambiguïté et garantir une application juste, mais ferme. Le pays asiatique semble optimiste, surtout suite à son intention de créer des réserves stratégiques en Bitcoin.
Un autre obstacle : l’adaptation des plateformes crypto, souvent décentralisées ou opérant avec plusieurs juridictions, à des règles fortes venant du Japon. Certains acteurs pourraient chercher à contourner ces réglementations en opérant ailleurs ou à travers des structures moins transparentes.
Mais l’impact pourrait aussi être positif : en assimilant les cryptos à des produits financiers réglementés, le Japon enverrait un signal fort de maturité et de sérieux au marché. Cela pourrait encourager davantage d’investisseurs institutionnels à s’impliquer.
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