Visa mise sur les stablecoins : l’émetteur de cartes s’ancre dans la blockchain

Updated on Oct 31, 2025 at 2:37 pm UTC by · 3 mins read

Le géant des services de paiement Visa s’engage pleinement dans l’univers des stablecoins et de la blockchain, marquant un tournant tangible dans sa stratégie de paiement numérique.

Une présence renforcée dans les paiements numériques

Lors de son point trimestriel, le directeur général Ryan McInerney a annoncé que Visa allait prendre en charge quatre nouveaux stablecoins circulant sur quatre chaînes de blocs différentes.

Ce mouvement exprime clairement la volonté de Visa de ne plus être seulement un réseau de cartes classique mais d’apparaître comme une infrastructure de paiement blockchain.

La prise en charge des stablecoins s’intègre à une vision plus large. Il s’agit de répondre aux besoins des institutions financières, fintechs et entreprises en matière de paiements transfrontaliers plus agiles et en temps réel.

D’après les chiffres présentés, l’usage des cartes Visa liées à des stablecoins a été multiplié par quatre au cours du dernier trimestre par rapport à l’an dernier à la même période.

L’entreprise évoque un rythme annualisé (run rate) de plus de 2,5 milliards de dollars pour les volumes mensuels de stablecoins dans ses services. Par ailleurs, depuis 2020, Visa aurait traité plus de 140 milliards de dollars de flux crypto ou de stablecoins.

Cette stratégie s’appuie également sur l’essor de l’émission institutionnelle de stablecoins. Visa a annoncé qu’elle permettrait aux banques émettrices de frapper (« mint ») ou de racheter (« burn ») leurs propres stablecoins via sa plateforme d’actifs tokenisés.

Ainsi, l’entreprise se positionne comme un facilitateur d’émission et d’intégration de monnaies numériques dans les rails de paiements classiques.

Les analystes ne s’y trompent pas. Selon le groupe d’investissement Mizuho, Visa est en train de devenir ce qu’ils qualifient de « stablecoin des stablecoins », c’est-à-dire un réseau central pour les monnaies numériques stables, plutôt que de se concentrer sur un token individuel.

Concrètement, l’entreprise prend aussi en charge des monnaies numériques stables adossées à différentes devises, telles que le dollar ou l’euro. Elle s’appuie aussi sur des chaînes comme Ethereum, Solana, Stellar ou Avalanche.

Le début d’une nouvelle ère

Cette transition vers les stablecoins a diverses conséquences. Premièrement, elle souligne que les blockchains ne se limitent plus à un usage spéculatif. Elles deviennent des technologies viables pour les flux financiers mondiaux.

Ensuite, pour Visa, c’est un moyen de rester au cœur de la chaîne de valeur des paiements, alors que les monnaies numériques et les tokens pourraient fragmenter les rôles traditionnels.

En définitive, pour les sociétés et les institutions bancaires qui sont clientes, cela signifie des transactions plus rapides, une réduction des coûts, et une conversion presque immédiate entre la monnaie numérique et la monnaie traditionnelle.

Toutefois, le chemin pour y arriver ne sera pas facile. Le sujet de la régulation des stablecoins demeure crucial, particulièrement en Europe et aux États-Unis, tout comme la compétition avec d’autres réseaux de paiement majeurs ou intervenants dans le domaine de la blockchain.

De plus, la gestion des risques, de la conformité et de la liquidité sur plusieurs chaînes représente un défi opérationnel. Il faudra observer comment Visa va gérer la conversion multi-devise entre stablecoins et monnaie classique (plus de 25 monnaies fiat ont été mentionnées) et assurer une expérience fluide pour les utilisateurs.

Quoi qu’il en soit, cette annonce marque le début d’une nouvelle ère pour Visa. Avec l’essor de la numérisation et de l’internationalisation des transactions financières, Visa s’efforce de ne pas être simplement observateur, mais plutôt de se réinventer en tant qu’acteur dynamique dans la future infrastructure monétaire.


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