Pas de Bitcoin à 200K avant 2029 selon Peter Brandt

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Pour Peter Brandt, la timeline des maximalistes est complètement décalée. Le trader vétéran, connu pour ses analyses chartistes très suivies, ne voit pas Bitcoin toucher les 200 000 dollars avant le troisième trimestre 2029.

Face aux rêves à 1 million, un scénario beaucoup plus sobre

L’écart est flagrant avec les projections de Brian Armstrong ou Cathie Wood. Le patron de Coinbase comme la boss d’ARK Invest parlent ouvertement d’un Bitcoin à 1 million de dollars à l’horizon 2030.

Brandt place sa cible de 200 000 dollars au troisième trimestre 2029, soit un trimestre avant cette échéance, pour un prix environ cinq fois plus bas que leurs scénarios. Pendant que ces chiffres circulent, le marché fait l’inverse.

Depuis son plus haut historique à 125 100 dollars le 5 octobre, Bitcoin a décroché jusqu’à 86 870 dollars, soit une chute d’environ 30 %. Sur les trente derniers jours, la baisse dépasse 20 %.

Pour Brandt, ce « dump » est pourtant « la meilleure chose qui puisse arriver à Bitcoin ». Autrement dit, le nettoyage actuel est sain, mais il ne débouche pas forcément sur un nouveau sommet instantané.

Il avait déjà comparé le graphique de Bitcoin à celui du marché du soja dans les années 1970. À l’époque, les prix avaient formé un sommet arrondi, puis perdu 50 % avec le retour de l’offre.

Une façon de rappeler que même un actif structurellement haussier peut connaître une correction longue, sans que la thèse de fond soit invalidée.

Jeudi, le cours est passé sous les 87 000 dollars pour la première fois depuis avril. À mesure que la baisse s’est prolongée, les scénarios baissiers ont pris davantage de place dans le discours public.

De l’autre, les bons résultats de Nvidia ont calmé les craintes d’explosion de la bulle IA, ce qui évite une panique globale sur les valeurs de croissance. Si ce climat un peu plus positif se prolonge, il estime que Bitcoin pourrait suivre et revenir tester la zone de résistance autour de 107 500 dollars.

Extrême peur : opportunité historique ou simple étape de la chute ?

Sur le plan technique, le tableau est lourd. Rachael Lucas, analyste chez l’exchange australien BTC Markets, note que Bitcoin évolue autour de 87 000 dollars avec des indicateurs de momentum, de flux monétaire et de volume tous orientés à la baisse.

Pour elle, cela traduit une « forte détérioration du sentiment ». L’indice de peur et cupidité crypto est retombé à 14, en territoire de « peur extrême », légèrement au-dessus du niveau 11 observé la veille, son plus bas depuis février.

Ces zones sont souvent associées à des points d’entrée attractifs sur le long terme, mais la question du timing reste entière. Lucas insiste sur le fait que la volatilité actuelle ne vient pas d’un seul facteur.

Pression macro, conditions de liquidité plus serrées, réflexe risk-off et dynamique cyclique propre à Bitcoin se superposent. La correction peut donc être à la fois une opportunité pour les investisseurs patients et un piège pour ceux qui essayent de deviner le bottom à quelques jours près.

Un horizon à surveiller : liquidité, régulation et flux institutionnels

Au fond, la divergence entre la vision de Brandt et celle des « 200K cette année » résume une seule question : le marché a-t-il encore besoin d’un cycle complet pour digérer la phase actuelle, ou bien assiste-t-on à une simple secousse avant une nouvelle jambe haussière rapide ? Brandt parie sur le premier scénario.

Il voit dans la purge en cours un reset nécessaire, qui prépare le terrain pour un prochain cycle majeur, mais sur plusieurs années. D’autres misent encore sur la puissance des flux institutionnels, sur les ETF et sur un assouplissement monétaire à venir pour relancer la machine bien avant 2029.

Entre ces deux visions, la réalité dépendra de trois blocs de variables que personne ne contrôle : l’évolution de la liquidité globale, le cadre régulatoire aux États-Unis et en Europe, et l’appétit réel des grands acteurs pour accumuler du Bitcoin sous les 90 000 dollars.

Tant que ces trois signaux restent brouillés, le marché continuera de naviguer entre espoir de supercycle et crainte d’une longue traversée du désert.


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