Bitcoin explose pendant que le dollar vit sa pire année

Updated 2 heures ago by · 4 mins read

Dans un marché qui bouscule les codes, Bitcoin inscrit un nouvel ATH au-delà de 125 000 dollars pendant que l’or flirte avec 4 000 dollars l’once et que le S&P 500 galope. Le tout sur fond de dollar américain en route vers sa pire année depuis 1973.

Nous assistons à un basculement macro d’époque où actifs refuges et actifs risqués montent de concert. Ce mélange, rare, raconte un scénario simple : quand la monnaie de réserve s’affaiblit et que les taux rebaissent, la chasse aux portefeuilles tangibles et liquides s’intensifie.

Or, actions, Bitcoin… même dynamique de fuite vers l’actif

Les chiffres avancés par The Kobeissi Letter sont parlants. Le S&P 500 bondit de plus de 40 % sur six mois. L’or marque de nouveaux sommets autour de 3 880 dollars l’once. Et Bitcoin dépasse 125 000 dollars.

L’analyste pointe une corrélation record entre l’or et le S&P en 2024, à 0,91, reflet d’une même impulsion acheteuse qui traverse les classes d’actifs.

Dans le même temps, le dollar décroche. Selon la même analyse, il recule de plus de 10 % depuis le début de l’année et a perdu 40 % de pouvoir d’achat depuis 2000. Quand l’instrument de compte vacille, les investisseurs se ruent vers des réserves alternatives : métaux, indices, et désormais Bitcoin en tête de file.

Cette co-progression d’actifs habituellement décorrélés ne dit pas « euphorie » mais « re-pricing » d’un régime monétaire. Si la liquidité réapparaît et que la monnaie faiblit, les portefeuilles se recomposent vers ce qui ne dépend pas d’un bilan public. Bitcoin profite pleinement de ce pivot.

Le dollar sous pression, la Fed adoucit le ton

La toile de fond macro n’aide pas le billet vert. Révisions massives des créations d’emplois, indicateurs de confiance en berne, marché du travail qui se délite par à-coups.

Tout cela nourrit des anticipations de nouvelles baisses de taux. Les marchés de futures intègrent une probabilité écrasante d’un assouplissement supplémentaire fin octobre.

Pour les actifs sensibles à la trajectoire monétaire, le message est clair : le coût du capital baisse, la prime d’illiquidité se détend, et le narratif « hard asset » redevient central.

Dans ce contexte, la faiblesse du dollar n’est pas qu’un bruit de court terme. Elle amplifie la performance nominale des actifs mondiaux libellés en USD et renforce mécaniquement l’attrait de valeurs perçues comme « anti-dilution ». D’où ce tir groupé sur l’or et sur Bitcoin.

Un rôle de refuge selon les institutionnels

Chez Sygnum, la lecture est encore plus tranchée. Le CIO, Fabian Dori, relie le nouveau sommet de BTC aux facteurs macro, y compris le shutdown américain, symptôme de dysfonction politique qui ravive la thèse de Bitcoin en réserve numérique insaisissable.

Plus l’incertitude institutionnelle grandit, plus la fonction de couverture de BTC attire.

L’argument paraît prosaïque mais demeure efficace : une offre fixée par code, une trajectoire monétaire prévisible, un actif mondialement négocié à tout moment. Dans un monde où les bilans publics et privés se retendent, ce profil séduit au-delà du seul camp crypto.

La jambe macro propulse le prix, et la jambe narrative élargit le bassin d’acheteurs.

Ce que scrutent les desks pour la suite

La trajectoire du dollar est essentielle à surveiller : s’il continue sa glissade annuelle, le vent arrière sur les actifs libellés en USD persistera. Et si l’inflation surprend à la hausse tout en coexistant avec un marché du travail qui faiblit, la tolérance des banques centrales à un environnement « réellement » plus souple pourrait s’installer.

Il y a également la séquence politique américaine. Le shutdown a rappelé la fragilité du cadre administratif. Chaque épisode de ce type renforce, à la marge, la thèse de diversification vers des actifs au régime d’émission exogène.

Pour Bitcoin, ce mélange produit un effet entonnoir. La demande se déplace de la simple spéculation vers l’usage de réserve de valeur dans un portefeuille multi-actifs. Pour l’or, la logique est similaire. La nouveauté, c’est que les actions voyagent dans le même train.

Quand obligations et cash rémunèrent moins et que la monnaie se déprécie, l’appétit pour la poche « actifs réels + actifs de croissance » s’aligne. Dans ce paysage, l’ATH de Bitcoin n’est pas une curiosité isolée.

C’est le symptôme d’un prix mondial qui réévalue le risque monétaire.


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