Crypto-actifs : une initiative transatlantique pour faciliter l’accès aux marchés financiers

Ces dernières années, les crypto-actifs ont connu une évolution rapide, au point de représenter une part désormais significative des marchés financiers mondiaux. Face à ce phénomène, les États-Unis et le Royaume-Uni ont décidé de créer une taskforce visant à renforcer la coopération dans le domaine et à harmoniser la réglementation.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins lecture
Crypto-actifs : une initiative transatlantique pour faciliter l’accès aux marchés financiers

Pour Résumer

  • Les États-Unis et le Royaume-Uni unissent leurs forces sur les crypto-actifs.
  • L’objectif est d’allier protection et innovation.
  • Cette coopération veut poser les bases d’une régulation mondiale.

Marchés crypto : vers un cadre mondial cohérent

Cette nouvelle initiative, intitulée Transatlantic Taskforce for Markets of the Future et lancée le 22 septembre 2025, s’inscrit dans un contexte mondial favorable à la coopération et à la mise en place de nouvelles réglementations.

Récemment, de nombreux pays ont en effet cherché à réguler davantage le marché. En juillet dernier, Donald Trump a signé le GENIUS Act. Cette loi vise à sécuriser le marché des stablecoins tout en s’assurant de la transparence des émetteurs.

Ce texte a aussi pour objectif de renforcer la protection des consommateurs et d’encadrer les activités des émetteurs étrangers. En quelques mots : plus de contrôle pour une sécurité renforcée.

En Europe, on observe un mouvement similaire. Le règlement MiCA, entré en vigueur en 2024, a également pour but de protéger les consommateurs et investisseurs.

En encadrant les cryptomonnaies, et en particulier les stablecoins, il permet une meilleure stabilité financière. Grâce à des règles claires, le texte souhaite aussi encourager l’innovation des entreprises européennes.

Surtout, un de ses objectifs principaux est l’harmonisation réglementaire. Ce que nous montre MiCA, c’est que les États européens ont pris conscience de la nécessité de créer un cadre unique afin d’éviter la fragmentation.

Les États-Unis et le Royaume-Uni s’en sont aussi rendu compte. Et c’est bien là la raison de la création de cette nouvelle task force. En tant que centres financiers majeurs, les deux pays ont en effet des intérêts communs à l’établissement de normes cohérentes.

Finalement, l’objectif est toujours le même : promouvoir l’innovation, tout en assurant la protection des consommateurs et la stabilité financière.

À l’heure où tout va toujours plus vite, et où les cryptomonnaies évoluent à un rythme effréné, coopérer est également un bon moyen de rester sur le devant de la scène et de dominer le marché.

Les cryptomonnaies sont en effet montées en puissance. La capitalisation totale du marché a dépassé le 2 000 milliards de dollars et compte des millions d’utilisateurs dans le monde.

Les crypto-actifs jouent notamment un rôle croissant dans les investissements, les paiements transfrontaliers et la tokenisation d’actifs traditionnels, qui constituent des secteurs financiers clés.

Coopérer pour mieux réguler : une bonne stratégie ?

Toutefois, cette collaboration ne reste pas sans défis. Premièrement, toute volonté de régulation se heurte parfois à des objectifs contradictoires.

Une des difficultés réside en effet dans le fait de trouver un juste équilibre entre sécurité financière, développement économique et objectifs politiques internes.

Ensuite, les États-Unis et le Royaume-Uni devront continuer de collaborer avec d’autres pays.

Les crypto-actifs sont par nature transfrontaliers. C’est pourquoi ces nouvelles régulations devront rester compatibles avec celles d’autres pays. Et ce que ce soit ceux d’Europe, mais aussi les pays qui adoptent rapidement la blockchain, tels que le Vietnam ou l’Inde.

Autre difficulté, la complexité technologique du monde des cryptos rend plus difficile l’établissement de règles efficaces ou l’évaluation de risques financiers.

Ensuite, bien que les États-Unis et le Royaume-Uni soient proches, il subsiste toutefois des disparités entre les deux pays. Celles-ci peuvent devenir de réels obstacles pour les entreprises opérant à l’international.

Dirigée par le ministère des Finances des États-Unis et du Royaume-Uni, en collaboration avec les régulateurs financiers des deux pays, la task force a toutefois des missions ambitieuses.

En plus d’établir des lignes directrices communes pour la gestion des crypto-actifs, elle facilite le partage d’informations et la coordination des actions. Grâce à des mécanismes de coopération, elle vise à détecter et prévenir les activités illicites.

Cette clarté réglementaire, couplée à des consultations régulières avec des experts de l’industrie et des rapports détaillant les stratégies de collaboration, assure à la task force de tenir compte des besoins du marché et des investisseurs.

Finalement, en facilitant l’accès des entreprises aux marchés transatlantiques tout en protégeant davantage les consommateurs, la task force cherche également à restaurer la confiance des investisseurs dans le secteur. Celle-ci est notamment ébranlée par les importantes corrections et les krachs qui ont eu lieu ces dernières années.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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