120M$ en jeu : Fetch.ai récupère (peut-être) ses FET
Ce qui, au départ, devait être une fusion stratégique dans l’IA décentralisée s’est transformé en conflit ouvert. Après des semaines de tensions, Fetch.ai et Ocean Protocol semblent pourtant prêts à sortir du face-à-face, à une seule condition : la restitution de 286 millions de tokens FET, soit près de 120M$ au moment des faits.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
Pour Résumer
Fetch.ai demande la restitution de 286 M FET après des mouvements on-chain liés à Ocean.
Ocean a quitté l’alliance ASI et nie toute manipulation.
Un accord éviterait un procès et calmerait le marché.
Un armistice se dessine, la communauté retient son souffle
Fetch.ai et Ocean Protocol ont posé les bases d’un accord qui éviterait une bataille judiciaire longue et coûteuse : le retour de 286 millions de FET à Fetch.ai contre l’abandon de poursuites.
L’offre a été formulée publiquement par le CEO Humayun Sheikh et devrait donc être matérialisée par écrit, selon les intervenants d’un Space X qui a réuni les deux camps.
Objectif : rendre aux détenteurs l’équivalent des jetons cédés pendant la fusion de l’Artificial Superintelligence Alliance, sans rouvrir toutes les plaies.
Did Ocean Protocol dump $100M+ in community tokens?
Dans le même temps, des données on-chain ont servi d’allumette : Bubblemaps a tracé la conversion d’environ 661 millions de tokens OCEAN en 286 millions de FET, puis des envois vers Binance et un teneur de marché.
Ce pattern a mis le feu aux poudres côté Fetch.ai, qui a réclamé des comptes, tandis qu’Ocean contestait les accusations et promettait une réponse formelle.
Ce que l’on sait, ce que l’on ignore encore
Il y a un fait acté : Ocean Protocol s’est retiré de l’ASI Alliance le 9 octobre, reprenant sa route en solo. La fondation a annoncé pouvoir dé-pegguer OCEAN et donc relister le token.
Le retrait a brouillé les cartes d’un processus de fusion déjà complexe, avec des swaps de tokens et une gouvernance à trois têtes.
Reste donc la mécanique précise des transferts incriminés. Les flux repérés par Bubblemaps pointent en effet vers des dépôts importants en FET sur Binance et vers GSR.
Binance, de son côté, a depuis suspendu les dépôts d’OCEAN, sans attribuer cette décision directement au différend. Les éléments publics convergent sur les sommes et les destinations, pas nécessairement sur l’intention.
Du côté de Fetch.ai, l’équation est simple à expliquer, difficile à solder : récupérer les 286 millions de FET et tourner la page. Un validateur FET, GeoStaking, assure qu’Ocean est prêt à rendre les jetons si l’offre arrive sur papier timbré.
La procédure contractuelle décidera donc du tempo.
GeoStaking Statement
This remains one of the most difficult moments our community has faced.
GeoStaking joined @Fetch_ai and the @ASI_Alliance as both token holders and a validator to represent the community’s interests. We believe in transparency, accountability, and… https://t.co/k3lRe1WRy6
Bruce Pon a livré une longue mise au point : pour lui, la chute de FET depuis l’annonce de l’ASI en 2024 tient d’abord au contexte de marché, à des sorties de liquidité massives sur FET et à des choix de trésorerie agressifs, pas au retrait d’Ocean.
Il promet une « réfutation point par point » des allégations.
Le fond du dossier, au-delà des piques, reste technique : une fusion de tokens implique des ponts, des comptes multi-signatures, des fenêtres de liquidité. Quand les marchés décrochent et que les opérateurs déplacent des montants à neuf chiffres, tout s’accélère et les intentions se lisent mal.
C’est précisément ce que reflètent les tableaux de flux on-chain, que chacun interprète à l’aune de ses pertes, de ses risques, ou de ses objectifs de gouvernance.
Pourquoi un deal vaut mieux qu’un procès
Un procès, c’est des mois de découverte, des coûts lourds, et une rançon d’incertitude. Un accord, c’est la possibilité de restituer des jetons, réparer un minimum la confiance, et repartir sur des bases vérifiables.
Si Fetch.ai envoie bien son offre écrite et qu’Ocean exécute le retour des FET, le marché aura un signal lisible : la priorité est aux détenteurs, pas à la joute.
Il restera cependant des cicatrices. Le retrait d’Ocean de l’ASI, la suspension des dépôts d’OCEAN chez Binance, les fils X viraux et les analyses on-chain ont déjà laissé des traces.
Mais un armistice change la donne : moins de bruit, plus de procédures, et la possibilité de reconstruire des mécanismes de trésorerie qui n’exposent plus le projet entier à une seule controverse.
Pour l’écosystème AI-crypto, c’est aussi une leçon : documenter, tracer, publier vite quand des mouvements majeurs ont lieu, afin que la blockchain raconte la même histoire à tous.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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