Pavel Durov : « C’est le Bitcoin qui m’a rendu riche, pas Telegram »

Le patron de Telegram ne s’en cache plus : son coussin financier n’est pas venu de son appli, mais de Bitcoin. Invité par Lex Fridman, Pavel Durov a raconté avoir acheté « quelques milliers de BTC » en 2013 autour de 700 dollars pièce.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins lecture
Pavel Durov : « C’est le Bitcoin qui m’a rendu riche, pas Telegram »

Pour Résumer

  • Pavel Durov vit grâce à ses BTC achetés en 2013.
  • Il défend Bitcoin comme réserve et TON comme réseau d’usages.
  • Sa leçon : patience et souveraineté paient.

2013, le pari BTC qui change une vie

Quand le cours est retombé sous 200 dollars, il n’a pas vendu. Douze ans plus tard, il explique que ces réserves lui ont permis de « rester à flot » tandis que Telegram demeure pour lui une opération déficitaire.

Au passage, Durov a ressorti sa thèse de long terme : Bitcoin pourrait viser un jour 1 million de dollars, parce que « les gouvernements impriment de la monnaie sans limite ». En effet, un rappel qui replace le récit crypto au-delà des cycles, sur fond d’inflation, de contrôle du capital et de souveraineté individuelle.

Durov dit avoir « placé quelques millions » sur Bitcoin au moment où il valait environ 700 dollars, puis avoir enduré le creux sous 200 dollars sans bouger. C’est cet achat tôt et tenu longtemps qui explique, selon lui, comment il finance aujourd’hui son train de vie sans tirer d’argent de Telegram.

Dans l’entretien, il insiste sur la propriété numérique forte : « personne ne peut vous confisquer vos BTC, personne ne peut vous censurer ». Pour un fondateur qui a bâti une messagerie chiffrée, la cohérence est totale.

Et en filigrane, c’est tout l’argument monétaire de Bitcoin qui est servi au grand public : une offre prévisible, un actif sans autorité centrale, et un horizon de rareté.

Telegram, succès d’usage mais pas machine à cash

Le contraste est saisissant. Telegram dépasse les 900 millions d’utilisateurs, mais Durov affirme que l’application lui « coûte » encore personnellement.

Pas de pub intrusive ni de revente de données, des revenus encore jeunes via Premium, mini-apps et TON, et surtout une stratégie de croissance d’abord. Résultat : ce sont ses BTC historiques qui « payent les factures » privées.

Le message implicite aux fondateurs est clair : même un produit iconique peut mettre des années à monétiser proprement, mieux vaut un vrai coussin de trésorerie. Côté politique et image, Durov assume une ligne pro-privacy, quitte à s’attirer des démêlés judiciaires.

Là encore, sa défense publique rejoint le cœur du mantra Bitcoin : des règles claires, prévisibles, et le moins d’arbitraire possible.

De Bitcoin à TON : l’obsession de l’échelle

Durov réaffirme aimer BTC comme « monnaie », mais il voit les blockchains généralistes classiques trop lentes pour les centaines de millions d’utilisateurs de Telegram. D’où l’accélération autour de TON, un réseau pensé nativement pour l’échelle avec des « shardchains », des paiements et des objets numériques faciles à utiliser dans l’app.

Il souligne que l’écosystème TON s’est autonomisé depuis l’abandon du projet initial par Telegram, et qu’il capte désormais une activité NFT quotidienne significative.

Pour Durov, l’histoire n’oppose pas Bitcoin et TON. Ainsi, BTC sert de réserve, repère monétaire et actif de long terme.

TON sert d’infrastructure applicative : mini-apps, paiements, identités, objets numériques, le tout branché à l’interface que des centaines de millions de personnes utilisent déjà chaque jour.

Ce que cela dit du marché aujourd’hui

Le récit de Durov coche trois cases que les investisseurs suivent de près. Un : le « skin in the game ». Il a acheté tôt, n’a pas vendu dans la panique, et tient la même ligne publique depuis des années. Deux : la séparation des rôles.

Bitcoin pour la thèse monétaire et la conservation de valeur, une L1 rapide pour l’expérience produit de masse. Trois : la patience.

Même avec une audience géante, monétiser proprement prend du temps, et c’est souvent l’allocation d’actifs ici ses BTC de 2013 qui fait la différence sur la durée. Pour les particuliers, la leçon est simple.

La conviction compte, mais c’est la discipline sur les cycles qui paie. Et si l’on veut bâtir des usages de masse, il faut des rails qui se plient aux contraintes du quotidien sans renier les principes de base : souveraineté des clés, frais bas, simplicité.

C’est précisément le pont que Durov dit vouloir bâtir entre ce qui l’a « rendu riche » et ce qu’il ambitionne d’offrir à des centaines de millions d’utilisateurs.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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