Polymarket fait son come-back aux États-Unis avec une version bêta

Polymarket fait enfin son retour sur le sol américain. La plateforme de prédiction lance une version bêta limitée après plusieurs années d’absence. Ce retour s’appuie sur une nouvelle structure réglementée et une stratégie pensée pour séduire un public beaucoup plus large.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 3 mins de lecture
Polymarket fait son come-back aux États-Unis avec une version bêta

Pour Résumer

  • Polymarket relance ses activités aux États-Unis grâce à une structure régulée après une amende de la CFTC.
  • La plateforme vise une forte croissance avec de nouveaux investisseurs et un marché en pleine expansion.
  • Son retour intensifie la concurrence avec Kalshi, Gemini et le CME Group dans les marchés prédictifs.

Un retour très encadré après les sanctions

Polymarket reprend pied aux États-Unis grâce à un cadre légal solide. La plateforme avait quitté le marché américain après une amende de 1,4 million de dollars infligée par la CFTC pour avoir opéré sans enregistrement. Cette sanction avait forcé l’entreprise à bloquer les utilisateurs américains et à revoir son modèle.

Depuis, l’équipe a misé sur une approche plus prudente et surtout plus conforme. Polymarket a ainsi racheté QCX, une société agréée par la CFTC pour exploiter une bourse de dérivés et une chambre de compensation. Ce rachat change tout, car il donne enfin à Polymarket une structure légale pour fonctionner aux États-Unis.

Ce retour se fait donc par étapes, avec une version bêta ouverte uniquement à un groupe d’utilisateurs. Les comptes choisis peuvent déjà passer de vrais ordres, ce qui permet à la plateforme de tester la liquidité et les outils avant une ouverture complète.

En parallèle, la plateforme fait face à une nouvelle pression en Europe. Le régulateur du Roumanie vient en effet de la bannir après une explosion de paris liés aux élections locales et présidentielles dépassant 600 M $ en crypto. Cette décision pourrait pousser Polymarket à tenter un retour légal en Roumanie, comme elle le fait aujourd’hui aux États-Unis.

Une stratégie pensée pour s’imposer durablement

La plateforme Polymarket s’appuie sur une demande croissante pour les marchés de prédiction. Depuis la dernière élection présidentielle américaine, l’intérêt pour les paris sur les événements réels a bondi. Polymarket veut donc profiter de cette dynamique, mais de façon plus structurée et plus lisible pour le grand public.

Le fondateur, Shayne Coplan, affirme que cette relance a été menée « plus vite que n’importe quel autre lancement de marché ». L’équipe a travaillé pour que le site fonctionne comme un marché transparent, et non comme un bookmaker classique. Les utilisateurs tradent entre eux, ce qui évite les conflits d’intérêts.

Par ailleurs, l’entreprise attire déjà les investisseurs. Elle viserait une valorisation située entre 12 et 15 milliards de dollars, après avoir sécurisé jusqu’à 2 milliards d’investissements du groupe Intercontinental Exchange. Ce soutien renforce la crédibilité du projet au moment où Polymarket renforce sa présence aux États-Unis.

Un marché en pleine mutation

Le retour de Polymarket secoue toute l’industrie. Avant son retour, son concurrent direct Kalshi, déjà sous licence américaine, avait réussi à dépasser son volume de trading en octobre. Cette rivalité pousse maintenant tous les acteurs à innover plus vite.

Justement, la concurrence ne reste pas les bras croisés. La plateforme d’échange Gemini prévoit de lancer ses propres contrats de marché prédictif. Pendant ce temps, le CME Group a annoncé un partenariat avec FanDuel pour lancer son produit de prédiction dès décembre 2025. La bataille pour le marché américain risque donc d’être intense.

Malgré cette pression, Polymarket affiche une santé robuste. Le mois dernier a été un record absolu pour eux. Son retour régulé pourrait ainsi rediriger des volumes de trading massifs dans l’écosystème crypto.

De plus, la visibilité de Polymarket devrait augmenter encore. Google Finance et Yahoo Finance prévoit d’intégrer des données en direct de Polymarket dans les semaines à venir. Ces présences dans un outil grand public pourrait attirer un nouveau public qui ne connaît pas encore ce type de marché.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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