Le Sénat US met fin au shutdown : la crypto peut enfin respirer

Updated 4 heures ago by · 4 mins read

Quarante jours de paralysie budgétaire, des agences à l’arrêt, un Congrès crispé. Puis un compromis au Sénat qui remet l’État en marche.

Un compromis qui desserre l’étau

La mécanique est simple à raconter et longue à se négocier. Un paquet budgétaire en trois volets obtient l’appui bipartisan nécessaire pour franchir la barre des 60 voix.

Le vote formel reste à graver, mais la trajectoire est claire. Fin de la fermeture administrative, retour à la normale pour les agences, calendrier de travail stabilisé au Capitole.

Côté marché, ce n’est pas qu’un symbole. La volatilité des dernières semaines s’est nourrie d’une seule chose : l’impossibilité de chiffrer la durée du blocage et ses effets collatéraux.

Une fois le couvercle levé, le pricing des risques redevient lisible. Les desks arrêtent de vendre par défaut, les teneurs de marché rechargent, les spreads se tassent.

Il ne faut pas s’attendre à un feu d’artifice, mais à une respiration qui manquait cruellement.

Pourquoi la crypto respire mieux quand Washington tourne

Un shutdown acté brouille tout, des ETF aux listings en passant par la clarté réglementaire. Même lorsque les équipes essentielles restent joignables, les arbitrages se décalent, les fenêtres d’exécution se rétrécissent, les investisseurs institutionnels repoussent leurs tickets.

Le marché l’a montré en octobre avec un tir groupé de sorties sur les fonds Bitcoin puis Ether. Pas seulement par peur du cycle, mais par simple gestion de liquidité.

À l’inverse, un gouvernement qui rouvre, c’est une chaîne opérationnelle qui se retend. Les émetteurs reviennent, les flux primaires des ETF se normalisent, la profondeur sur les carnets s’épaissit.

Historiquement, le soulagement post-shutdown a déjà coïncidé avec un rebond marqué des actifs risqués. Faut-il extrapoler à l’identique aujourd’hui ?

Le contexte diffère, certes, mais le ressort psychologique est le même : on paie une prime de visibilité.

Les marchés de prédiction valident le scénario

Quand la procédure parlementaire devient un sport d’endurance, les traders vont là où le temps réel existe. Les plateformes de prédiction ont rapidement intégré la probabilité d’une issue cette semaine.

Ce n’est pas de l’ésotérisme, c’est de la liquidité appliquée à un calendrier politique. Pour la crypto, ces signaux comptent double.

Un prix implicite de sortie alimente l’appétit pour le risque, pousse les arbitragistes à réouvrir des paires, rassure les acteurs qui avaient réduit l’exposition directionnelle.

On l’a vu à chaque rumeur de percée : les spreads futures-spot se retendent, les taux de funding se normalisent, les carnets cessent de se vider à la moindre alerte.

Si la porte s’ouvre vraiment, le flux suiveur fera le reste.

Un souffle de plus, pas une baguette magique

Reste à éviter le piège du récit trop simple. L’équation macro n’a pas disparu.

Les tarifs douaniers débattus au sommet de l’État continueront d’influencer le dollar, les attentes d’inflation et donc l’appétit pour les actifs risqués. Les sorties de 2 000$ promises à la base électorale, si elles devaient voir le jour, ne sont pas du cash demain matin et supposent une validation juridique.

Côté micro, les ETF spot ont ralenti leurs achats ces dernières semaines, les trésoreries cotées ont levé le pied, et une partie des whales historiques allège encore au-dessus de 100 000$. Rien de tout cela ne se retourne en une nuit.

En revanche, un shutdown qui se termine enlève un poids inutile sur l’épaule du marché. Il redonne un droit à l’erreur aux acheteurs, il réduit les queues de distribution, il permet à la courbe de retrouver une pente exploitable.

Pour une classe d’actifs obsédée par les signaux, c’est déjà beaucoup. Selon NPR, l’accord bipartisan prévoit le financement du gouvernement jusqu’à fin janvier et inclut des protections pour les employés fédéraux, ce qui pourrait stabiliser davantage le climat économique.


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