USDT touche 6% de la population mondiale, annonce Tether

Updated 3 heures ago by · 4 mins read

Tether affirme avoir franchi le cap de 500 millions d’utilisateurs pour son stablecoin USDT, soit environ 6,25% de la population mondiale. Paolo Ardoino parle d’un jalon historique pour l’inclusion financière.

Un cap symbolique, un tweet qui fait foi

Paolo Ardoino annonce la nouvelle, chiffres à l’appui, et qualifie l’étape du plus grand succès d’inclusion financière jamais observé dans la tech. La communication est minimale, le message circule partout.

L’industrie relaie, les chiffres s’installent dans l’imaginaire du marché.

Dans le même tempo, Tether martèle que les 500 millions sont des « personnes réelles » et pas de simples wallets inactifs. L’ambition est claire : déplacer le débat de la seule métrique onchain vers l’usage social du stablecoin.

Sur la scène macro, l’argument fait mouche. La Banque mondiale recense encore 1,4 milliard d’adultes sans compte bancaire, un vivier où les dollars numériques comblent les trous d’infrastructure.

Le récit colle avec ce que l’on voit sur le terrain : paiements transfrontaliers simplifiés, protection contre l’inflation locale, circulation plus fluide que des rails bancaires parfois capricieux.

Au Kenya, un dollar numérique de survie plus que de spéculation

Pour célébrer le jalon, Tether publie un court film tourné au Kenya. Des commerçants y expliquent payer leurs importations en USDT et s’abriter d’un shilling affaibli.

Ardoino soutient qu’environ 37% des utilisateurs détiendraient USDT comme réserve de valeur. Le message est calibré pour un public plus large que la crypto pure, et ce cadrage colle à la réalité de nombreux marchés émergents.

Source : https://twitter.com/Tether_to/status/1980619567157191113

Au-delà du storytelling, la photographie de marché reste parlante. USDT flirte avec 182 milliards de capitalisation et demeure la première liquidité dollar des CEX comme des DEX.

Les rapports de place soulignent que sa part de marché recule parfois à la marge quand des concurrents accélèrent, mais l’écart reste massif.

Autrement dit, l’océan monte et le navire amiral reste devant.

Comptage, gouvernance, financement : les zones à clarifier

Tout n’est pas trivial. Comment Tether mesure-t-il ces 500 millions de « personnes réelles » alors que l’écosystème tolère la multi-détention de wallets et que l’on-ramp passe par des canaux hétérogènes ?

L’entreprise n’a pas encore détaillé sa méthodologie publique de dé-duplication. Le doute méthodologique ne casse pas le récit, mais il oblige à garder une lecture prudente des comparaisons avec les banques de détail.

Sur la gouvernance, Tether répète que ses réserves sont solides et très majoritairement en Treasuries. Les controverses d’hier n’ont pas disparu, même si la transparence s’est accrue.

Source : https://twitter.com/paoloardoino/status/1980623117643854137

Reste la question du financement. Tether discute un tour privé de 15 à 20 milliards de dollars pour environ 3% du capital, ce qui valoriserait l’entreprise jusqu’à 500 milliards.

Ce que cela change concrètement pour l’écosystème

Pour les PME des pays sous tension monétaire, la priorité n’est pas le yield mais la stabilité d’un dollar accessible depuis un wallet mobile. Pour les builders, l’équation est simple : s’intégrer à USDT garantit de toucher l’utilisateur marginal qui n’a jamais ouvert un compte bancaire.

Le contrechamp existe. La dépendance à un seul émetteur, la centralisation opérationnelle, l’exposition à des juridictions changeantes, tout cela mérite des garde-fous.

Mais le sens de l’histoire est devant nous. Si même une partie des 500 millions correspond à des usages réguliers et non à de simples adresses dormantes, alors la thèse d’usage est déjà gagnée dans de larges pans du monde.

Le débat se déplace de « la crypto sert-elle à quelque chose » à « comment on l’encadre sans en casser l’utilité ». C’est là que se jouera le prochain chapitre.


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