Les traders ont les yeux rivés sur un curieux tandem. Depuis quelques semaines, l’Ether évolue quasiment au pas avec le Russell 2000, l’indice des petites capitalisations américaines très sensibles aux taux. Cette proximité étonne, mais elle a une logique simple : si le coût de l’argent baisse, les actifs qui dépendent de la croissance et de la liquidité respirent. C’est valable pour les small caps.
C’est aussi valable pour l’ETH. Et les marchés à terme de la Fed continuent d’indiquer de fortes chances de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.
Le signal qui inquiète les bears : l’ETH et le Russell 2000
L’équipe macro de Milk Road parle d’une corrélation « presque inquiétante » entre l’ETH et le Russell 2000. Les deux actifs réagissent fortement à la trajectoire des taux.
En clair, un cycle de détente durable peut propulser l’ensemble. L’ETH et l’indice actions affichent même une figure technique de type cup-and-handle qui, si elle se valide, ouvre la porte à une extension haussière.
Ethereum s’est hissé à proximité d’une zone charnière, après un test autour de 4 400 dollars. Les analystes parlent d’une structure de consolidation constructive, et certains voient déjà la suite se dessiner si le marché garde ce niveau en support.
D’autres rappellent qu’un actif qui verse un rendement natif a souvent un coup d’avance quand l’assouplissement monétaire s’installe.
This correlation is almost spooky.
The Russell 2000 (small cap equities) and $ETH are basically moving in sync.
Both are highly sensitive to interest rates.
With 4+ consecutive cuts on the horizon…
Expect both of them to move up in tandem. pic.twitter.com/V6HLlZpPht
— Milk Road Macro (@MilkRoadMacro) October 7, 2025
Ce rapprochement n’est pas qu’un jeu de miroirs. Quand les investisseurs arbitrent le risque, ils ne dissocient plus autant le marché actions des cryptoactifs productifs.
L’ETH distribue un rendement via le staking, que ce soit en direct ou via des solutions liquides. Dans un monde qui anticipe la baisse des taux, cet aspect pèse dans les modèles de valorisation.
On le voit déjà dans les desks : dès que les probabilités de baisse augmentent, l’appétit pour l’ETH remonte plus vite que pour des actifs qui ne génèrent pas de flux.
Un contexte macro qui penche du côté de la détente
Les projections issues des marchés de dérivés pointent vers une nouvelle baisse de 25 points de base lors de la réunion du 29 octobre, avec encore un geste possible en décembre. En toile de fond, les indicateurs du marché du travail se tassent.
La différence avec Bitcoin est souvent soulignée : l’ETH propose un rendement endogène. Quand les rendements sans risque reculent, ce différentiel devient plus visible.
De là à parler d’un « ré-équilibrage » au profit de l’ETH lors des phases d’assouplissement, il y a un pas que certains franchissent déjà. Il reste néanmoins une condition simple, presque triviale : conserver les niveaux techniques achetés ces dernières semaines et éviter une rechute du sentiment si la Fed déçoit.
La rotation se prépare du côté ETH/BTC
Sur le terrain, plusieurs gérants scrutent le ratio ETH/BTC. Le message est récurrent : la paire a l’air d’avoir construit un plancher et se tient prêt pour une nouvelle jambe haussière si l’environnement reste porteur.
Les périodes où l’or souffle, où le dollar recule et où le risque revient finissent souvent par déclencher une rotation plus large. C’est précisément ce que certains anticipent.
$ETH is showcasing what most #Altcoins will do.
It doubled in a month and is close to an ATH.
The moment $ETH stalls, that's the moment #Altcoins will be surging significantly and do the same, but then more volatile.
That's why you want to be allocated early.
— Michaël van de Poppe (@CryptoMichNL) August 11, 2025
Techniquement, cela se lit de manière simple. Tant que l’ETH tient sa zone de polarité autour de 4 350 à 4 400 dollars, les opérateurs gardent l’avantage.
Une cassure nette au-dessus des sommets récents dégagerait de l’espace vers des extensions calculées par projections de range.
À l’inverse, un rejet sec sous 4 350 raviverait le scénario d’une consolidation plus longue.
Les niveaux et scénarios à surveiller
Côté niveaux, les chartistes citent un faisceau d’objectifs. La zone 4 350 à 4 400 fait office de support clé.
Au-dessus, un premier palier de cible se situe vers 5 200 dollars, en cohérence avec les extensions de la jambe précédente et les retracements observés sur les hauts d’été. Plus ambitieux, un scénario de cycle pointe vers 8 500 dollars.
Entre les deux, la route est accidentée : publications macro, réunions de banques centrales, flux sur les ETF et arbitrages croisés avec les small caps.
Le risque principal reste connu. Si la Fed temporise ou si le dollar rebondit fortement, la corrélation avec le Russell 2000 peut se retourner.
Un retour de la volatilité sur les taux longs casserait l’appétit pour l’ETH. Enfin, un excès d’optimisme expose aux pièges de marché.
C’est tout l’enjeu des prochaines semaines.
Si la détente monétaire se confirme, la trajectoire reste constructive. Dans le cas contraire, il faudra accepter un peu plus de temps avant de parler d’extension franche.
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