MEXC renforce sa transparence avec des audits mensuels

L’exchange MEXC veut aller plus loin que la simple promesse de fonds « 1:1 ». La plateforme a annoncé l’extension de son partenariat avec la société de cybersécurité Hacken afin de mettre en place des audits mensuels.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins de lecture
MEXC renforce sa transparence avec des audits mensuels

Pour Résumer

  • La preuve de réserves repose sur un arbre de Merkle : chaque solde utilisateur devient un hash, agrégé avec les autres.
  • L’auditeur vérifie ensuite que les wallets contrôlés par l’exchange contiennent bien l’équivalent onchain.
  • Chez MEXC, Hacken réalise ces contrôles mensuels pour valider la concordance entre soldes clients et réserves réelles.

Comment fonctionne la preuve de réserves

Chaque compte est transformé en un « hash » cryptographique, puis agrégé avec les autres dans un arbre de Merkle.

L’utilisateur peut vérifier que son hash fait bien partie de l’arbre publié, ce qui lui prouve que MEXC a pris en compte son solde dans le calcul global des passifs.

De son côté, l’auditeur vérifie que les wallets onchain contrôlés par l’exchange détiennent au moins autant d’actifs que la somme totale de ces soldes agrégés. Si le montant en réserve est inférieur, le rapport le met en évidence.

Dans le cadre de MEXC, Hacken ne se contente pas de jeter un œil rapide aux adresses principales.

Les audits doivent couvrir : la vérification des passifs utilisateurs, la preuve cryptographique que les wallets audités appartiennent bien à MEXC, la comparaison entre passifs et réserves, et la publication d’un rapport public consultable sans intervention de l’exchange.

Pour l’utilisateur, cela change la nature de la promesse. Il ne s’agit plus seulement de « faire confiance » à l’interface, mais de pouvoir vérifier que ses fonds figurent dans un système audité régulièrement.

Hacken, un auditeur déjà bien implanté dans le Web3

Hacken n’est pas un nouveau venu. L’entreprise de sécurité et de conformité blockchain collabore avec des acteurs majeurs depuis 2017, incluant la Commission européenne, MetaMask, l’Ethereum Foundation ou encore Binance.

Son positionnement est de plus en plus lié aux outils d’audit cryptographique et aux solutions assistées par IA pour analyser les systèmes complexes.

MEXC n’est pas son seul client dans l’univers des exchanges. Bybit, par exemple, utilise déjà Hacken pour ses propres audits de preuve de réserves depuis 2024.

Dans ce cadre, les contrôles portent à la fois sur les passifs, la propriété des wallets, le ratio réserves sur passifs et un système de vérification utilisateur.

Pour MEXC, l’enjeu est double. D’un côté, rassurer une base d’utilisateurs qu’il présente comme forte de plus de 40 millions de clients dans plus de 170 pays.

De l’autre, se distinguer dans un marché ultra concurrentiel, où CoinMarketCap le classe neuvième par volume, avec environ 3,65 milliards de dollars échangés quotidiennement.

Dans un contexte de défiance durable envers les plateformes centralisées, afficher un partenaire externe reconnu devient un argument stratégique, autant marketing que technique.

La preuve de réserves comme nouveau standard de confiance

Depuis la faillite de FTX en novembre 2022, la question des réserves effectives des exchanges est devenue centrale. Dans les semaines qui ont suivi l’effondrement de la plateforme, plus de 20 milliards de dollars ont quitté les grandes bourses centralisées, selon CoinGecko.

Binance avait été l’un des premiers acteurs de taille à publier une preuve de réserves, suivie peu après par une version Merkle permettant aux utilisateurs de vérifier leurs soldes Bitcoin.

Sans audits réguliers, un exchange peut présenter un bilan propre à un moment donné, puis prendre des risques excessifs quelques semaines plus tard.

Kraken a poussé l’exercice plus loin en 2022 en passant par un audit cryptographique signé Armanino LLP, qui a confirmé que ses avoirs Bitcoin et Ether correspondaient aux soldes clients. L’exchange insistait alors sur un point : ce niveau de transparence est encore rare dans la finance traditionnelle.

Dans ce décor, le choix de MEXC d’opter pour des audits mensuels indépendants ressemble à une tentative d’élever la barre.

Si cette pratique se généralise et que les rapports restent publics, la preuve de réserves pourrait devenir moins un argument marketing qu’une exigence minimale pour tout exchange qui veut inspirer confiance.

Reste une limite évidente : la PoR ne dit rien de l’ensemble du bilan de l’entreprise, ni de ses éventuelles dettes hors chaîne. Elle offre une vision fiable des réserves onchain face aux dépôts utilisateurs, mais pas une photographie complète du risque de contrepartie.

Pour les utilisateurs, c’est malgré tout un progrès clair par rapport aux années où tout reposait sur la seule réputation de la plateforme.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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