Michael Saylor relance sa stratégie Bitcoin avec un achat à 45 M$

Le signal est reparti. En une semaine, Strategy a rajouté pour 45 millions de $ en Bitcoin à sa trésorerie, et le marché l’a remarqué, non pour la taille du ticket, mais pour ce qu’il sous-entend : malgré la volatilité d’octobre, la thèse ne bouge pas.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins de lecture
Michael Saylor relance sa stratégie Bitcoin avec un achat à 45 M$

Pour Résumer

  • Strategy a repris ses achats de Bitcoin, plus discrets mais constants, signe d’une stratégie long terme inchangée.
  • Dans un marché dépendant des flux ETF et institutionnels, cette régularité compte plus que la taille du ticket.
  • Le message est clair : la demande patiente est toujours là.

Un achat « modeste », mais un message clair

Oui, le rythme est moins frénétique qu’au cœur de l’été, et c’est d’ailleurs ce que plusieurs desks épinglent : les tickets se sont tassés depuis septembre. Mais l’intention ne faiblit pas.

Ce qui compte ici, ce n’est pas l’effet « coup de force », c’est la continuité visible malgré un contexte moins porteur. Quelques dizaines de millions par semaine, un coût moyen assumé au-dessus des prix spot récents, et une trajectoire qui privilégie la persistance plutôt que le « market timing ».

Le résultat, c’est un narratif qui se suffit à lui-même : pas besoin de fanfare quand la stratégie est lisible et répétée.

Un marché devenu dépendant de deux robinets

Depuis des mois, la demande nette se concentre autour de deux canaux : les ETF au comptant et Strategy. Quand l’un des deux ralentit, le souffle retombe. Quand les deux repartent, la pente se redresse.

C’est froid, presque mécanique, mais c’est la photographie de 2025. D’où l’intérêt d’un « petit » achat qui vaut surtout pour ce qu’il signale : après la claque d’octobre, la pompe n’est pas cassée.

Les flux ETF ont marqué le pas, Strategy aussi, et l’ensemble a suffi à figer le prix. Si ces deux robinets rouvrent vraiment, le momentum revient presque par inertie, parce que la profondeur côté offre reste limitée hors capitulations.

Sous le capot : pourquoi ce ticket pèse plus qu’il n’y paraît

Il y a la taille absolue, et il y a la taille marginale. Sur un actif à 110 000$, 45,6 M$ ne changent pas la face du monde.

En revanche, pour un carnet devenu frileux après les liquidations, un acheteur programmatique qui maintient sa cadence a un effet d’entraînement. D’abord parce qu’il absorbe une partie du flux vendeur récurrent.

Ensuite parce qu’il réactive les arbitrages : le spread se resserre, la courbe de profondeur se regonfle, et les rebonds cessent d’être vendus au premier pourcent. C’est souvent là que se joue la différence entre un marché qui glisse et un marché qui latéralise avant de repartir.

La discipline de Strategy fonctionne comme un métronome que les desks suivent de loin : pas pour « copier », mais pour mesurer si la demande patiente est encore là.

Et maintenant : quelles preuves le marché demande

La suite se lit en trois questions simples. La première : voit-on, dans les jours qui viennent, une reprise des achats coordonnée entre Strategy et les ETF, même modeste ?

Si oui, l’effet cumulatif suffit souvent à redonner du tonus sans catalyseur macro. La deuxième : le prix est-il capable d’absorber une mèche basse sans élargir les spreads ni faire fuir la liquidité des paires périphériques ?

C’est un test de santé plus parlant que n’importe quel indicateur. La troisième : Strategy garde-t-elle ce tempo pendant plusieurs semaines de suite, au lieu d’un sursaut isolé ?

Le marché n’attend pas des feux d’artifice, il attend de la constance, parce que la constance fait baisser la prime de risque et stabilise la demande marginale.

Si ces trois signaux passent au vert, la respiration d’octobre restera une parenthèse utile plutôt qu’un préambule à une jambe baissière supplémentaire.

Et si l’un d’eux manque, l’achat de cette semaine aura au moins rappelé l’essentiel : dans un cycle où la liquidité vive se fait rare, montrer qu’on achète encore compte autant que le montant qu’on annonce.

En creux, c’est une bataille d’horloges. Le marché aime les récits, mais c’est le tempo qui gagne.

Strategy joue le long, les ETF suivent leur cadence, et le reste de la courbe s’ajuste. Quand les flux sont lisibles, même un ticket « modeste » redevient un marqueur.

Celui-ci dit simplement : la stratégie n’a pas changé. La question suivante arrive vite : qui la rejoint, et quand ?


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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