Un wallet Bitcoin de 2009 se réveille avec 442M$

Un portefeuille de l’ère Satoshi a bougé. Quatorze ans sans un geste, puis 150 BTC envoyés d’un coup, pendant que le solde reste toujours à neuf chiffres.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins de lecture
Un wallet Bitcoin de 2009 se réveille avec 442M$

Pour Résumer

  • Un wallet des débuts (2009) a bougé 150 BTC après plus de dix ans d’inactivité.
  • Ce type de réveil inquiète surtout pour l’effet psychologique, pas pour le volume réel.
  • L’adresse conserve encore ~3 850 BTC, et aucun signal de vente massive pour l’instant.

Un dormeur de 2009 bouge enfin

Les premières alertes sont tombées en fin de journée : 150 BTC envoyés en une seule transaction depuis une adresse inactive depuis 2011, elle-même alimentée par du minage des tous débuts.

Des tableaux comme Nansen et mempool.space confirment le profil ancien du wallet et la chronologie des consolidations effectuées il y a plus d’une décennie.

Les chiffres collent avec un historique total reçu autour de 7 850 BTC et un solde restant proche de 3 850 BTC après le mouvement. Le timing intrigue, mais le pattern est connu : réveil discret, petit test de liquidité, puis retour au frais.

À la différence des ventes institutionnelles, ces portefeuilles pré-historiques ont des coûts unitaires dérisoires et des habitudes d’exécution… opaques. D’où l’obsession des desks pour ces « Satoshi-era wallets », dont chaque signe de vie déclenche un check systématique des carnets et des flux vers les CEX.

Pourquoi ces mouvements font frissonner le marché

Le risque perçu n’est pas le ticket de 150 BTC, absorbable. C’est la dimension psychologique : si l’adresse vendait agressivement, l’offre flottante augmenterait au pire moment pour des marchés encore nerveux.

Depuis 2017, les poches de plus de 10 000 BTC ont d’ailleurs montré des phases de distribution régulières, un phénomène que plusieurs analystes on-chain surveillent en continu.

Dans les faits, la plupart des réveils récents ressemblent plutôt à des réallocations ou à des tests d’infrastructure, pas à des dumps en cascade.

À court terme, l’effet le plus tangible reste la micro-volatilité induite : spreads qui s’élargissent, market makers plus prudents sur les tailles, funding qui se retend sur les perps. Puis tout rentre souvent dans l’ordre si aucune arrival massive ne suit.

Les précédents récents : d’autres géants ont bougé

L’été a déjà servi de rappel. En juillet, un portefeuille historique lié à 2011 a déplacé environ 20 000 BTC, avec d’importants transferts vers un dépositaire institutionnel, Galaxy Digital.

Le marché a retenu son souffle quelques heures, puis a digéré l’épisode. Même logique : mouvement spectaculaire, exécution finalement ordonnée.

En septembre, autre séquence plus modeste : un wallet dormant depuis 13 ans a transféré 132 BTC alors que le prix passait 114 000 dollars, sans conséquence durable sur la structure du carnet. Là encore, lecture dominante côté pros : arbitrages sur des adresses très anciennes.

Ce que dit l’on-chain : 150 BTC partis, 3 850 BTC encore au frais

Sur ce cas précis, les agrégateurs on-chain convergent : l’adresse a reçu au total près de 7 850 BTC, a consolidé 4 000 BTC en 2011, puis s’est tue. Le réveil de 150 BTC ne change pas l’ordre de grandeur : l’essentiel du stock dort, avec une valorisation qui oscille autour de 442 millions de dollars au spot.

Le message implicite pour le marché est simple : l’offre potentielle existe, mais rien n’indique une liquidation forcée. Les OG wallets qui sortent de l’hibernation depuis des mois alternent micro-vagues et transferts de conservation, pendant que la demande s’est institutionnalisée.

Le dernier cycle a montré que des sorties de vieux coins peuvent coexister avec des entrées ETF soutenues. Reste la lecture « comportementale » souvent rappelée par les desks : ces adresses n’ont pas survécu quinze ans par hasard.

Elles testent, fractionnent, migrent parfois vers des solutions pro, puis disparaissent de nouveau dans le bruit de fond. Autrement dit, on guette toujours la mèche, rarement la torche.

Le portefeuille en question a miné les 4 000 BTC entre avril et juin 2009, quelques mois seulement après le lancement de Bitcoin, et les données on-chain montrent que l’adresse contrôlait autrefois jusqu’à 7 850 BTC répartis sur plusieurs adresses.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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