Sous l’œil attentif de l’ASIC, l’Australie durcit la régulation crypto
L’Australie vient de resserrer sérieusement la vis autour de la crypto. L’ASIC, le principal régulateur financier du pays, a précisé comment les lois financières australiennes s’appliquent désormais aux actifs numériques. Et clairement, cette mise à jour change beaucoup de choses.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
3 mins de lecture
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L’ASIC élargit la régulation aux « digital assets », incluant tokens, stablecoins et produits tokenisés.
Les plateformes doivent désormais disposer d’un capital minimum de 10 millions AUD et d’une licence AFSL.
La réforme, accueillie positivement mais avec prudence, vise à sécuriser le marché et renforcer la confiance des investisseurs.
Une régulation qui s’élargit à toute la galaxie crypto
Le régulateur ASIC a décidé d’élargir son champ d’action en mettant à jour sa fameuse fiche Info Sheet 225. Le terme « crypto-assets » disparaît au profit d’un mot plus large : « digital assets ».
En clair, cela englobe tout : les tokens classiques, les stablecoins, les actifs « wrappés » et même les produits tokenisés. Bref, plus aucun coin ou projet ne passe entre les mailles du filet.
Et ce n’est pas tout. L’autorité locale a ajouté 5 nouveaux aux scénarios d’application de la loi, portant le total à 18 exemples. On y retrouve le staking, la garde d’actifs numériques, ou encore les jetons émis par des plateformes.
Même les entreprises basées à l’étranger sont concernées si elles touchent le public australien. Autrement dit : fini les zones grises.
Côté exigences, la barre est haute. Les plateformes qui gardent des actifs pour le compte de clients devront désormais disposer d’un capital tangible net d’au moins 10 millions de dollars australiens. L’ASIC veut éviter les faillites en chaîne et protéger les investisseurs particuliers, souvent les plus exposés quand tout s’effondre.
D’ailleurs, cette mise à jour s’inscrit dans une tendance plus large de surveillance accrue. Les crypto ATM en Australie font, eux aussi, l’objet de contrôles renforcés par les autorités.
L’industrie crypto dit oui… mais pas sans conditions
Globalement, l’industrie australienne accueille la réforme avec prudence, mais reste optimisme. Beaucoup saluent enfin un cadre clair après des années de flou juridique. Les entreprises savent enfin où elles mettent les pieds. Et ça, pour attirer des investisseurs sérieux, c’est une excellente nouvelle.
Cependant, plusieurs acteurs demandent plus de précisions. Que signifie exactement « plateforme d’actifs numériques » ? Quelles activités exigent une licence ? Beaucoup craignent que le flou autour des définitions freine l’innovation.
Certains estiment même que trop de bureaucratie pourrait pousser des startups à migrer vers des marchés plus souples. Mais en même temps, cette nouvelle régulation ouvre carrément une belle porte. Les entreprises crypto vont enfin pouvoir travailler plus facilement avec les banques et les investisseurs.
En parallèle, certaines sociétés cryptos comme Gemini ont récemment étendu leurs activités locales. C’est une preuve que le marché australien est dynamique, d’où la nécessité du durcissement des règles.
Une transition progressive, mais un cap ferme
L’ASIC ne crée pas de nouvelles lois, elle clarifie celles déjà en place. Mais attention, les conséquences sont bien réelles.
Désormais, beaucoup de plateformes devront décrocher une licence de services financiers (AFSL). C’est un tournant majeur : seules les structures solides et bien gérées pourront continuer à opérer légalement.
Pour éviter un choc brutal, le régulateur prévoit une période de transition jusqu’au 30 juin 2026. Pendant ce temps, un « no-action relief » permettra aux entreprises de s’adapter sans sanction immédiate.
En parallèle, le Trésor travaille déjà sur une loi plus complète pour encadrer les plateformes d’actifs numériques. L’idée, c’est de rendre le marché crypto carrément plus clair, plus sûr et plus responsable.
Et justement, cette quête de transparence fait écho à l’audit choc de Binance Australie, un vrai signal fort envoyé à tout le secteur.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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