Japon : la FSA veut imposer des réserves anti-hack aux plateformes crypto
Le Japon veut renforcer la sécurité du secteur crypto. Après une série de hacks coûteux, la FSA prépare une règle qui obligerait les plateformes à créer de véritables réserves dédiées aux indemnisations. Cette mesure, attendue pour 2026, vise à protéger des millions d’utilisateurs et à stabiliser durablement le marché local.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
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La FSA prépare une règle obligeant les plateformes crypto à constituer des réserves dédiées aux indemnisations en cas de hacks.
Cette réforme répond à plusieurs vols majeurs, dont les affaires DMM Bitcoin et SBI Crypto.
Le dispositif vise à protéger près de 12 millions d’utilisateurs et à renforcer la stabilité du marché japonais.
Le Japon veut encadrer plus strictement la gestion des risques
L’agence de service financier FSA prévoit une réforme qui changerait profondément les obligations des plateformes. Aujourd’hui, les échanges japonais peuvent éviter certaines contraintes grâce aux portefeuilles hors ligne. Cependant, cette exemption disparaîtrait, car les récents incidents ont montré que même ces systèmes restent vulnérables.
De plus, le régulateur Financial System Council publiera un rapport qui recommandera la création obligatoire de réserves de responsabilité, ce mercredi 26 novembre. Le projet de loi devrait être présenté au Parlement l’an prochain, selon Nikkei.
🇯🇵 NEW: Japan's Financial Services Agency will require crypto exchanges to hold liability reserves to compensate users for hacks or security breaches, per Nikkei report. pic.twitter.com/vR1v18sifK
Selon les informations disponibles, ces fonds serviraient à indemniser rapidement les clients victimes de pertes liées à des hacks ou à des erreurs internes. La FSA veut aussi revoir la façon dont les prestataires externes gèrent les portefeuilles, car plusieurs attaques proviennent de services sous-traités.
Par ailleurs, la réforme s’inspire des normes imposées depuis longtemps aux sociétés de valeurs mobilières. Ces entreprises doivent déjà conserver des réserves allant de 2 à 40 milliards de yens. La FSA pourrait appliquer une échelle similaire au secteur crypto, ajustée selon le volume et l’historique de chaque exchange.
Une réponse directe à une vague de hacks coûteux
Cette réforme ne sort pas de nulle part. En 2024, DMM Bitcoin a subi l’un des plus gros vols de crypto au Japon. Un employé d’un fournisseur de wallets a été compromis et les pirates ont dérobé 4 502 BTC, soit environ 305 millions de dollars. Cet incident a rappelé que même les solutions dites “cold” ne garantissent plus une sécurité totale.
Quelques mois plus tard, en octobre 2025, un autre vol a touché des adresses liées à SBI Crypto. Les pirates ont emporté près de 21 millions de dollars en actifs. La police évoque un possible lien avec des groupes nord-coréens et un passage par Tornado Cash pour masquer les flux. Ces affaires ont créé un sentiment d’urgence chez les régulateurs.
En plus, les données de Chainalysis montrent que la zone Asie-Pacifique est devenue la deuxième région la plus touchée par les vols de crypto de janvier en juin 2025. Le Japon figure dans le trio des pays les plus exposés avec l’Indonésie et la Corée du Sud.
En outre, l’Asie du Sud-Est affiche plus de 10 milliards de crypto volés seulement en 2024, laissant intervenir même le Trésor américain. Pour le régulateur, ces chiffres montrent qu’il faut agir vite, avant que la situation ne dégénère.
Une protection pensée pour des millions d’utilisateurs
Le marché japonais reste très vivant, avec près de 12 millions de comptes crypto actifs dans le pays. Pour la FSA, cette base massive d’utilisateurs impose un cadre solide.
Ainsi, les plateformes pourraient constituer leurs réserves soit en capital propre, soit via des assurances spécialisées, ce qui offrirait plus de flexibilité sans affaiblir la protection du public.
La réforme traitera aussi la question des faillites. Le nouveau cadre prévoit un système plus clair pour restituer les actifs aux clients, notamment grâce à un administrateur nommé par la cour en cas d’insolvabilité. Cette mesure répond directement au traumatisme Mt. Gox, dont les remboursements s’étendent encore jusqu’en 2026.
Enfin, le Japon veut encourager un environnement plus stable pour accompagner la croissance future du secteur. Le pays avance déjà sur d’autres chantiers, comme l’émission encadrée destablecoins et l’ouverture contrôlée du marché aux banques.
Avec ce nouveau dispositif anti-hack, le gouvernement espère bâtir un écosystème plus sûr, plus transparent et plus durable pour les années à venir.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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