Japon : la FSA impose un permis à tous les prestataires crypto
Le Japon resserre la vis dans le monde des cryptos. Après plusieurs années à observer la croissance rapide du secteur, la Financial Services Agency (FSA) veut désormais rendre le permis obligatoire pour tous les prestataires crypto. C’est une décision forte, née d’un constat simple : sans règles claires, les failles coûtent très cher.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
3 mins de lecture
Pour Résumer
Après le piratage de DMM Bitcoin, la FSA impose un permis obligatoire à tous les acteurs crypto.
L’objectif : sécuriser les plateformes et éviter de nouveaux scandales sans bloquer l’innovation Web3.
Le Japon veut devenir un modèle de régulation crypto, tout en envisageant une réserve nationale de Bitcoin.
Après un piratage record, le Japon dit stop
Le déclic, tout le monde s’en souvient : le piratage de DMM Bitcoin en 2024. En une seule attaque, près de 48,2 milliards de yens, soit plus de 300 millions de dollars, ont disparu. Le coupable ? Une faille dans Ginco, le système d’un prestataire externe qui gérait le trading de GMM. Cet incident a secoué tout l’écosystème et mis en lumière une faille béante dans la réglementation.
Le régulateur FSA ne veut plus attendre pour réagir. Début novembre, lors d’une réunion de son Financial System Council, elle a mis sur la table une idée simple : plus aucun prestataire crypto ne doit opérer sans enregistrement officiel.
Japan’s Financial Services Agency (FSA) is considering introducing a new framework that would require crypto asset custody and trading management service providers to register with the regulator before offering services to cryptocurrency exchanges. The proposed rules would also…
Selon Nikkei, un groupe de travail du Conseil du système financier, qui conseille directement le Premier ministre, s’est penché sur ce dossier. Les détails concrets, comme le calendrier ou la façon de gérer les prestataires étrangers, restent encore à clarifier.
Et ce n’est pas qu’une menace symbolique. Les exchanges japonais devront bientôt prouver qu’ils ne travaillent qu’avec des partenaires agréés. Sinon, ils risqueront des sanctions. L’objectif est clair : éviter un nouveau scandale et redonner confiance aux utilisateurs.
En parallèle, la FSA veut aussi mieux encadrer les comportements de marché : le trading d’initiés crypto Japon pourrait bientôt être strictement interdit. C’est une preuve que Tokyo veut instaurer des règles dignes du marché crypto.
Vers une crypto plus sûre, sans étouffer l’innovation
Cette réforme ne tombe pas du ciel. Depuis plusieurs mois, la FSA travaille sur un nouveau cadre pour les services crypto, afin de poser des règles claires sans casser la dynamique du secteur. Le Japon veut éviter le chaos, mais sans pour autant bloquer la créativité des acteurs du Web3.
Le texte prévoit de modifier la Financial Instruments and Exchange Act ou FIEA, probablement d’ici à 2026. Les prestataires concernés sont nombreux : sociétés de custody, développeurs d’outils de trading, plateformes de gestion de portefeuilles… Tous devront s’enregistrer et obtenir une licence avant de signer un contrat avec un exchange.
Mais le Japon ne veut pas d’une régulation punitive. Au contraire, la FSA cherche à bâtir un écosystème plus solide et crédible. D’ailleurs, elle continue de soutenir des projets innovants, comme le stablecoin JPYC ou le pilote mené par les géants bancaires MUFG, Mizuho et SMBC. Preuve qu’il est possible d’encadrer sans freiner.
$NetX x Netstars x JPYC x Progmat collaboration on the first ever Japanese stablecoin! NetX will be providing the payment settlement infrastructure together with Netstars.
Sur le terrain, cette mesure fait réagir les acteurs cryptographiques. Beaucoup de prestataires craignent une hausse des coûts et des démarches administratives plus lourdes. Mais la plupart reconnaissent aussi que le marché japonais a besoin de ce cadre.
Les investisseurs, eux, accueillent la nouvelle avec un certain soulagement. Après tous les hacks et les faillites récents, les investisseurs veulent enfin être rassurés, et la FSA compte bien leur prouver qu’ils peuvent l’être.
Au fond, cette réforme est un signal fort : le Japon veut un marché crypto mature, stable et digne de confiance. Un modèle que d’autres pays d’Asie, voire d’Europe, pourraient bien suivre.
Le pays asiatique veut à tout prix profiter de l’essor du marché. Dans ce contexte, certains responsables japonais envisagent sérieusement de créer une réserve nationale de Bitcoin. Une idée audacieuse, pensée pour mieux protéger l’économie et renforcer la position du Japon sur la scène financière mondiale.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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