Ripple dit non à une IPO malgré sa victoire face à la SEC
La tentation était là. Le dossier SEC était refermé, le climat plus lisible, et la croissance battait des records. Pourtant, Ripple ne sonnera pas la cloche de Wall Street. Monica Long l’a dit simplement : pas de besoin.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
Pour Résumer
Ripple refuse la Bourse car elle n’en a pas besoin.
Les 500 M$ levés à 40 Md$ de valorisation offrent capital, liquidité interne et gouvernance stable sans pression trimestrielle.
Priorité : livrer, déployer RLUSD, renforcer les paiements on-chain.
Pourquoi refuser la Bourse maintenant
L’entreprise vient d’annoncer un investissement stratégique de 500M$ à une valorisation de 40B$. Ce type de tour, mené par des acteurs institutionnels, n’est pas du capital de survie.
C’est un signal que le marché privé suffit, pour l’instant, à financer l’empilement produit, l’expansion commerciale et les acquisitions ciblées. Une IPO aurait offert de la liquidité publique, mais Ripple a déjà traité ce sujet en interne via des rachats d’actions et des fenêtres pour salariés.
Swell 2025: We have closed a $500 million strategic investment at a $40 billion valuation, led by Fortress Investment Group and Citadel Securities: https://t.co/orsBjdkWbE
→ $95B+ in total Ripple Payments payment volume → $1B+ $RLUSD stablecoin market cap → 6 strategic…
Au passage, rester privé permet d’éviter l’écume court-termiste sur un business intrinsèquement cyclique. Les flux transfrontaliers et l’adoption des stablecoins se construisent avec des intégrations bancaires lentes, des agréments, des SLA.
La Bourse récompense parfois cette patience. Elle la sanctionne souvent.
En restant hors cote, Ripple garde la main sur les priorités : fermer des deals, déployer, et itérer.
Le capital est là, la gouvernance aussi
Il ne s’agit pas d’un « non » par défaut. C’est un « oui » à une structure qui fonctionne.
Les investisseurs de 500M$ valident une thèse simple : le segment paiement on-chain n’est plus une promesse lointaine. Les métriques internes parlent de volume, de rétention, d’ouverture de corridors.
Un bilan musclé permet d’encaisser des cycles d’implémentation qui prennent des trimestres, pas des semaines. La gouvernance, elle, reste compacte.
Moins de théâtre, plus d’opérationnel. Et quand une fenêtre s’ouvrira pour aligner un listing avec une étape produit majeure, rien n’empêche de revisiter le sujet.
Dans ce cadre, l’IPO devient un levier optionnel. Utile si le timing capital-marché s’aligne avec une nouvelle jambe de croissance, inutile si le financement privé continue de se présenter dans de bonnes conditions.
Pour les partenaires bancaires, l’essentiel reste la continuité de service, la conformité et la profondeur du réseau.
Produit d’abord, cotation ensuite
Sur la table, il y a un autre moteur : le stablecoin RLUSD, des intégrations réseau qui s’étoffent, et des partenariats paiement qui déplacent des volumes réels. Tant que ces chantiers avancent, la valeur perçue se capte mieux dans la part de marché que dans un ticker.
La logique produit dicte la séquence. Cotation quand l’empilement techno et la distribution auront atteint un nouveau plateau, pas l’inverse.
2025, without a doubt, has been an incredible year for @Ripple, and a record year for crypto as a whole. Although we have a couple of months left, this announcement feels like the cherry on top of a mountain of good news:
La dynamique post-contentieux renforce aussi la marque employeur. Dans un marché développeurs tendu, promettre du focus et un cap lisible pèse lourd.
Moins de bruit, plus de shipping. Les clients lisent cela comme un engagement de stabilité.
Les régulateurs, comme une préférence pour la conformité ex ante plutôt que pour les plaidoiries ex post.
Conséquences pour XRP, pour RLUSD et pour l’écosystème
Pas d’IPO ne veut pas dire statu quo. Côté XRP, l’effet bourse est souvent exagéré.
Le choix de rester privé en 2025 tranche avec d’autres trajectoires du secteur, plus enclines à se coter tôt. Ripple prend la pente opposée : consolider le réseau, laisser les métriques parler, garder des actionnaires patients.
Si la fenêtre marchés s’améliore et que l’entreprise veut élargir sa base d’investisseurs, l’IPO restera disponible. Mais il n’y a rien à « prouver » par une cotation quand le capital privé finance déjà la feuille de route et que la marque gagne des parts sur les paiements numériques.
Au fond, l’introduction n’est qu’un moyen parmi d’autres de raconter une histoire. La leur se raconte aujourd’hui dans les volumes traités, les intégrations signées et les clients qui renouvellent.
Le cartel des trimestres pourra attendre. La question utile est ailleurs : combien d’utilisateurs toucheront, demain, des paiements plus rapides et plus prévisibles parce qu’une entreprise d’infrastructure a choisi de rester concentrée sur ses livrables ?
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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