Crash du Bitcoin : Saylor rejette toute responsabilité de Wall Street
Interrogé sur Fox Business alors que le Bitcoin vient d’effacer l’essentiel de ses gains 2025, Michael Saylor refuse l’idée que Wall Street aurait abîmé le marché. Pour lui, c’est même l’inverse.
Par Emmanuel RouxDernière mise à jour
4 mins de lecture
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Strategy perd du terrain, mais Saylor reste inflexible.
L’entreprise détient près de 650 000 BTC et assume un levier fort, convaincue que la volatilité est le prix du long terme.
Tandis que les ETF dégonflent et que les doutes montent, Saylor défend une thèse simple : le Bitcoin reste plus solide que les marchés qui le jugent.
Strategy encaisse la baisse, mais garde son pari extrême
Il insiste sur un levier qu’il décrit comme maîtrisé, avec un coût de dette qu’il voit proche de 10 à 15 %, ce qui lui paraît largement soutenable à long terme si le Bitcoin continue à surperformer les actions traditionnelles.
La logique est simple : tant que l’horizon est de plusieurs cycles et non de quelques trimestres, la volatilité extrême devient une taxe à payer pour accéder à une performance que Saylor juge structurellement supérieure.
Wall Street n’a pas « cassé » le Bitcoin, selon Saylor
Beaucoup de voix dans le marché accusent l’arrivée massive des ETF et des flux institutionnels d’avoir transformé le Bitcoin en simple actif macro, soumis aux humeurs des taux et des flux de fonds.
Les sorties record sur les ETF au cours des dernières semaines alimentent ce récit d’un marché « capturé » par Wall Street.
Saylor adopte la lecture inverse.
À ses yeux, l’entrée de grands gestionnaires, de sociétés cotées et d’investisseurs long terme apporte davantage de profondeur de carnet et réduit les mouvements absurdes provoqués autrefois par quelques baleines ou par le levier débridé des plateformes non régulées.
Pour lui, les secousses actuelles ne prouvent pas que Wall Street ait « fait du mal » au Bitcoin, mais que l’actif reste, malgré tout, en phase de transition.
Les périodes de stress servent à transférer les coins de mains fébriles vers des détenteurs plus patients, exactement ce qu’il dit avoir observé sur plusieurs années.
Cette vision heurte toutefois d’autres vétérans du marché. Le trader Peter Brandt, par exemple, alerte sur le fait que si le graphique du Bitcoin suit un scénario de bulle similaire à celui du soja dans les années 1970, Strategy pourrait se retrouver longtemps sous l’eau.
Dans ce cas, le levier ne serait plus un outil d’optimisation, mais un poids permanent.
Un maximaliste droit dans ses bottes, un marché rempli de doutes
Pour l’instant, Saylor campe sur sa ligne. Il affirme ne pas redouter une nouvelle jambe de baisse profonde.
Il répète que l’entreprise a été pensée pour survivre à des corrections dévastatrices et que le pari reste cohérent si l’on se place sur dix ans et non sur quelques mois. Son message, en creux, est que le bruit à court terme n’a aucune importance tant que la thèse de long terme ne change pas.
Le marché, lui, n’affiche pas la même sérénité. Entre les sorties des ETF, la baisse de la prime MSTR et les discours de fin de cycle qui se multiplient, le doute s’installe chez beaucoup d’investisseurs qui ont découvert le Bitcoin via les produits cotés.
La vraie question est là : est-ce seulement une correction brutale dans un cycle haussier plus large, ou bien le début d’une phase de digestion longue où les excès de 2024-2025 seront purgés un à un ?
Si le premier scénario s’impose, Saylor apparaîtra une fois de plus comme celui qui a tenu alors que tout le monde tremblait. Si le second se confirme, sa stratégie ultra concentrée restera un cas d’école sur la façon dont un pari visionnaire peut se transformer en prison de volatilité.
Pour l’instant, il continue de répéter que « le Bitcoin n’a jamais été aussi fort ». Le marché, lui, semble demander des preuves.
Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité.
En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.
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