Kazakhstan : un fonds crypto national jusqu’à 1 milliard $ prévu d’ici 2026

Le Kazakhstan passe à la vitesse supérieure dans sa stratégie crypto. Le pays prépare le lancement d’un fonds public entièrement tourné vers les actifs numériques, qui sera financé, en partie, par des biens saisis lors d’enquêtes. Ce projet, d’une ampleur pouvant atteindre un milliard de dollars, devrait être opérationnel d’ici début 2026.

Emmanuel Roux Par Emmanuel Roux Dernière mise à jour 4 mins de lecture
Kazakhstan : un fonds crypto national jusqu’à 1 milliard $ prévu d’ici 2026

Pour Résumer

  • Le Kazakhstan prépare un fonds public crypto entre 500 M $ et 1 Md $, opérationnel dès 2026.
  • Ce fonds sera alimenté par des cryptos confisquées et les revenus du minage national.
  • Objectif : faire de l’AIFC un hub fintech régional et accélérer la transformation digitale du pays.

Une stratégie financière innovante

Le gouvernement kazakh mise sur un budget conséquent pour son fonds Alem Crypto. En effet, celui-ci devrait progressivement atteindre entre 500 millions et 1 milliard de dollars, selon Bloomberg. Du coup, cette manne financière vise à renforcer la souveraineté économique du pays.

Par ailleurs, le calendrier est déjà bien établi. Selon les autorités, le lancement est prévu pour fin 2025 ou janvier 2026 au plus tard.

Ce fonds représente la concrétisation d’années de préparation. En réalité, le pays s’est d’abord imposé comme un hub minier important, surtout en adoptant Bitcoin comme monnaie locale.

Maintenant, il souhaite institutionnaliser son approche des actifs numériques. Finalement, c’est une étape logique dans sa transformation digitale. Derrière le projet, on retrouve notamment la volonté de transformer l’Astana International Financial Centre ou AIFC en un hub régional de la fintech et des actifs numériques.

À titre d’infos, le fonds, démarré avec un premier achat de BNB de Binance, servira à financer des projets locaux et à attirer les talents internationaux. En clair, c’est une façon de placer le Kazakhstan sur la carte mondiale de la crypto, sans pour autant brûler les étapes.

Des sources de financement inédites

La particularité de ce fonds réside dans l’origine de ses actifs. Ainsi, il sera principalement capitalisé grâce à des cryptomonnaies confisquées. Autrement dit, les portefeuilles saisis lors d’opérations de lutte contre la criminalité seront réutilisés. De cette manière, le gouvernement donne une seconde vie à des avoirs illicites.

Cependant, cette source ne sera pas la seule. En plus des saisies, les revenus du minage public viendront abonder le fonds. En effet, le Kazakhstan tire des bénéfices de ses propres activités de minage. Par conséquent, ces profits seront réinvestis dans ce nouveau projet d’envergure.

En octobre, les autorités kazakhes ont mené un grand nettoyage dans le secteur crypto, fermant 130 plateformes illégales soupçonnées de blanchiment. Cette opération a aussi permis de saisir pour près de 17 millions de dollars d’actifs numériques, renforçant le message du gouvernement : tolérance zéro face aux abus.

En revanche, la stratégie d’investissement reste très prudente. Par exemple, le fonds n’achètera pas de Bitcoin ou d’Ether directement. À la place, il misera sur des ETF cotés et des actions d’entreprises du secteur. De cette façon, le pays limite son exposition à la volatilité des cryptos.

Cette nouvelle survient alors que les flux d’ETF Bitcoin récents ont vu plusieurs milliards sortir du marché traditionnel.

Un écosystème numérique en pleine expansion

Ce fonds d’État s’inscrit dans une vision bien plus large. D’ailleurs, le président Jommart Tokayev a fixé un objectif clair : créer un écosystème digital complet d’ici à 2026. Pour cette raison, une nouvelle loi sur les actifs numériques est aussi en préparation. Elle fournira le cadre juridique nécessaire au développement du secteur.

Le pays expérimente également des projets concrets, comme une « CryptoCity« . Située à Alatau, cette zone test permettra d’utiliser des devises numériques au quotidien. En parallèle, le fonds sera géré depuis la place financière de l’AIFC. Ce centre offre déjà un environnement réglementaire favorable.

Certains responsables expriment malgré tout une certaine prudence. Le chef de la banque nationale a rappelé que les cryptos restent un domaine complexe et volatil. Néanmoins, l’enthousiasme est palpable. Le gouverneur de la banque centrale a même affirmé que tout était prêt pour le lancement.

Cette dynamique rappelle le fonds tokenisé de Franklin Templeton à Hong Kong, symbole d’une adoption institutionnelle croissante des actifs numériques en Asie.


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Emmanuel Roux

Issu de la finance traditionnelle, j’ai naturellement basculé vers l’univers crypto, attiré par son potentiel. Je souhaite y apporter mon approche analytique et rationnelle, tout en conservant ma curiosité. En dehors de l’écran, je lis beaucoup (économie, essais, un peu de science-fiction) et je prends plaisir à bricoler. Le DIY, pour moi, c’est comme la crypto : comprendre, tester, construire soi-même.

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